Naviguer par thème
- Les réfugiés 14
- La guerre 8
- Les installations d’immigration 7
- La persécution religieuse 4
- Les musées et institutions du patrimoine 3
En 1973, le gouvernement canadien a mis en place sa première structure administrative officielle pour traiter les demandes de statut de réfugié dans les postes frontaliers du Canada et sur son territoire. Dans les années 1980, le nombre croissant de demandes de statut de réfugié a déclenché un débat national sur la manière dont le Canada traitait les demandeurs d’asile et sur l’équité, l’équilibre et l’efficacité du système de détermination du statut de réfugié au pays. En 1989, le gouvernement canadien a créé la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada pour moderniser le processus de détermination du statut de réfugié.
Après la Seconde Guerre mondiale, les autorités militaires canadiennes ont aidé à réinstaller au pays une vague unique « d’immigrants préférés » qui venaient s’installer de façon permanente. Il s’agissait de près de 44 000 épouses de guerre et de leurs 22 000 enfants. Elles représentaient le plus important mouvement de migration contigu au Canada et, plus spécifiquement, du Quai 21. Les épouses de guerre sont arrivées au Canada à une époque où les portes du pays demeuraient généralement fermées aux immigrants, en partie à cause des conséquences économiques de la Grande Dépression.
Au mois d’août 1968, les forces des Soviétiques ont envahi la Tchécoslovaquie afin d’écraser une ère de réforme connue sous le nom du Printemps de Prague. Des milliers de Tchèques et de Slovaques qui circulaient déjà en dehors de leurs pays ont été rejoints par des compatriotes fuyant l’invasion. Le gouvernement canadien a mis en œuvre un programme spécial qui a assoupli les critères d’immigration et qui offrait de l’aide pour venir au Canada. En quatre mois, près de 12 000 réfugiés tchèques et slovaques sont arrivés par différents ports d’entrée du pays, dont le Quai 21.
L’établissement de la communauté mennonite dans l’Ouest canadien a été rendu possible en partie grâce à un accord conclu en 1873 avec le gouvernement canadien qui garantissait, entre autres, « une exemption totale de tout service militaire ». Deux guerres mondiales, des changements dans la politique de l’éducation et des tensions entre l’observance religieuse et les devoirs civiques ont dissous les accommodements fédéraux pour les mennonites. Les points de divergence acceptés dans l’accord sont devenus des motifs de politique d’exclusion des mennonites très conservateurs dans les années 1950 et 1960.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les autorités soviétiques ont emprisonné et déplacé, de force, des milliers de citoyens polonais vers des camps de travail en Sibérie. À leur libération, bon nombre de civils déportés étaient des enfants sans accompagnateurs, qui ont plus tard trouvé une sécurité temporaire dans les camps de réfugiés en Afrique. En apprenant leur détresse, l’archevêque de Montréal a amorcé un plan de parrainage afin de réinstaller des orphelins polonais au Canada de façon permanente. En 1949, un groupe initial de 123 orphelins polonais sont arrivés au Canada par le Quai 21.
En 1939, le MS Saint Louis a transporté des passagers juifs allemands fuyant l’État nazi. Ils se dirigeaient vers Cuba, où la plupart d’entre eux se sont vu refuser l’entrée. Le gouvernement canadien, sous la direction du premier ministre William Lyon MacKenzie King, a décidé de ne pas accepter les passagers au Canada. Ils ont donc été renvoyés en Europe. Le gouvernement canadien a justifié l’exclusion des passagers du MS Saint Louis par les restrictions sévères imposées à l’immigration pendant la Grande Dépression, mais elle était prin-cipalement enracinée dans le climat persistant d’exclusion antisémite. L’événement a été marqué par un échec si cuisant qu’il a, par la suite, suscité des approches plus compatissantes en matière d’admission humanitaire.
Monica MacDonald, gestionnaire des recherches, est d'avis que les débats actuels sur l'immigration gagnent à s'informer des contextes historiques de l'immigration et des expériences contemporaines des nouveaux arrivants.
Entre les années 1870 et les années 1960, les autorités d’immigration canadiennes se sont efforcées d’inclure ou d’exclure les immigrants appartenant à des groupes religieux chrétiens conservateurs, en se fondant sur la perception de leur caractère désirable ou indésirable. Les efforts du Canada pour exclure ces groupes religieux ont connu deux pics : les efforts d’exclusion visant les églises pacifistes pendant et après la Première Guerre mondiale, et les tentatives du ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration d’exclure du Canada le « vieil ordre » et d’autres confessions chrétiennes conservatrices au cours des années 1950 et 1960.
En 1966, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a fait pression sur les responsables canadiens pour qu’ils acceptent un petit nombre de réfugiés tibétains qui seraient réinstallés de façon permanente. Au départ, les fonctionnaires de l’immigration canadienne n’étaient pas d’accord sur la réinstallation des « nomades autoproclamés ». Finalement, ils ont réinstallé un groupe expérimental de 228 réfugiés tibétains pour satisfaire à leurs obligations humanitaires internationales et pour trouver une solution permanente à la situation critique des réfugiés tibétains dans le nord de l’Inde.