Histoire de l'immigration

Les mennonites et l'accueil canadien

L’établissement de la communauté mennonite dans l’Ouest canadien a été rendu possible en partie grâce à un accord conclu en 1873 avec le gouvernement canadien qui garantissait, entre autres, « une exemption totale de tout service militaire ». Deux guerres mondiales, des changements dans la politique de l’éducation et des tensions entre l’observance religieuse et les devoirs civiques ont dissous les accommodements fédéraux pour les mennonites. Les points de divergence acceptés dans l’accord sont devenus des motifs de politique d’exclusion des mennonites très conservateurs dans les années 1950 et 1960.

« Nous voulions venir au Canada » : le Quai 21 et l'arrivée des orphelins polonais

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les autorités soviétiques ont emprisonné et déplacé, de force, des milliers de citoyens polonais vers des camps de travail en Sibérie. À leur libération, bon nombre de civils déportés étaient des enfants sans accompagnateurs, qui ont plus tard trouvé une sécurité temporaire dans les camps de réfugiés en Afrique. En apprenant leur détresse, l’archevêque de Montréal a amorcé un plan de parrainage afin de réinstaller des orphelins polonais au Canada de façon permanente. En 1949, un groupe initial de 123 orphelins polonais sont arrivés au Canada par le Quai 21.

« La réglementation existante en matière d’immigration n’offrira aucune solution » : Le MS Saint Louis dans le contexte canadien

En 1939, le MS Saint Louis a transporté des passagers juifs allemands fuyant l’État nazi. Ils se dirigeaient vers Cuba, où la plupart d’entre eux se sont vu refuser l’entrée. Le gouvernement canadien, sous la direction du premier ministre William Lyon MacKenzie King, a décidé de ne pas accepter les passagers au Canada. Ils ont donc été renvoyés en Europe. Le gouvernement canadien a justifié l’exclusion des passagers du MS Saint Louis par les restrictions sévères imposées à l’immigration pendant la Grande Dépression, mais elle était prin-cipalement enracinée dans le climat persistant d’exclusion antisémite. L’événement a été marqué par un échec si cuisant qu’il a, par la suite, suscité des approches plus compatissantes en matière d’admission humanitaire.

« Pourquoi un musée de l'immigration est-il nécessaire? »

Monica MacDonald, gestionnaire des recherches, est d'avis que les débats actuels sur l'immigration gagnent à s'informer des contextes historiques de l'immigration et des expériences contemporaines des nouveaux arrivants.

C'est une drôle d'affaire : les groupes religieux indésirables et l'immigration canadienne après la Seconde Guerre mondiale

Entre les années 1870 et les années 1960, les autorités d’immigration canadiennes se sont efforcées d’inclure ou d’exclure les immigrants appartenant à des groupes religieux chrétiens conservateurs, en se fondant sur la perception de leur caractère désirable ou indésirable. Les efforts du Canada pour exclure ces groupes religieux ont connu deux pics : les efforts d’exclusion visant les églises pacifistes pendant et après la Première Guerre mondiale, et les tentatives du ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration d’exclure du Canada le « vieil ordre » et d’autres confessions chrétiennes conservatrices au cours des années 1950 et 1960.

Geste humanitaire : Canada et le programme de réinstallation tibétain 1971-5

En 1966, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a fait pression sur les responsables canadiens pour qu’ils acceptent un petit nombre de réfugiés tibétains qui seraient réinstallés de façon permanente. Au départ, les fonctionnaires de l’immigration canadienne n’étaient pas d’accord sur la réinstallation des « nomades autoproclamés ». Finalement, ils ont réinstallé un groupe expérimental de 228 réfugiés tibétains pour satisfaire à leurs obligations humanitaires internationales et pour trouver une solution permanente à la situation critique des réfugiés tibétains dans le nord de l’Inde.

Les immigrants oubliés : le périple desplanteurs de Nouvelle-Angleterre vers la Nouvelle-Écosse, 1759-1768

La migration des Planteurs de la Nouvelle-Angleterre fut la première migration importante vers les colonies de l'Atlantique en Amérique du Nord britannique. Dans le sillage de la déportation des Acadiens en 1755, les terres nouvellement cultivées s’ouvraient en Nouvelle-Écosse, qui devait dorénavant être peuplée. Entre 1759 et 1768, près de huit mille hommes et femmes de la Nouvelle-Angleterre sont venus s'installer dans la vallée d'Annapolis, en Nouvelle-Écosse, ainsi quedans l’Upper St. John River Valley, maintenant le Nouveau-Brunswick. Ils y ont laissé un héritage que l’on retrouve dans la vie sociale, religieuse et politique du Canada Atlantique.

Aller au « Canada » et en revenir : L’immigration des États-Unis par le chemin de fer clandestin (1840-1860)

Avant 1850, les esclaves fugitifs qui s’étaient échappés du Sud des États-Unis pour se rendre dans les États du Nord étaient considérés libres. Cependant, après l'adoption de la Loi des esclaves fugitifs de 1850, les États du Nord ne constituaient plus un refuge sûr. Les esclaves en fuite risquaient d’être capturés par les chasseurs d'esclaves et restitués à leurs propriétaires.

La ruée vers l’or en Colombie-Britannique et au Yukon

Durant l’été de 1897, la scène était étrange à Dawson City. Au milieu des bâtiments en bois délabrés, des rues boueuses et des prospecteurs couverts de crasse, une grande tente de cirque blanche couvrait l'espace d'un pâté de maisons. À l'intérieur, on y trouvait des éléments luxueux, notamment une allée de quilles portative, une distributrice de boissons gazeuses, deux douzaines de pigeons, de l’argenterie et de la porcelaine. Les propriétaires de la tente étaient deux riches dames américaines, Mary Hitchcock et Edith Van Buren, qui étaient venues à Dawson City non pas pour y faire fortune, mais bien pour expérimenter la fièvre de la ruée vers l'or du Klondike.