Historique du Quai 21

par Steve Schwinghamer, Historien
(Mise à jour le 28 janvier 2022)

Le Quai 21 avait été construit comme l’un des quatre hangars contigus sur le front de mer, le complexe de transit principal des terminaux maritimes au sud de Halifax. L’ensemble comprenait le système d'élévateurs à grain, l'hôtel et la gare ferroviaire, le hangar d'entretien des wagons, les quatre hangars sur le front de mer et un bâtiment annexe pour les ministères gouvernementaux présents au Quai 21.[1] La construction du complexe de terminaux maritimes constituait un projet de génie civil important, de plusieurs millions de dollars et attirait des visiteurs de marque comme le Premier ministre d’alors, Sir Robert Borden.[2] Entrepris en 1915, juste après le déclenchement de la Première Guerre mondiale et achevé en 1917, le complexe avait traîné pendant près d'une décennie avant que les hangars de transit n’aient été construits. Les hangars temporaires étaient utilisés pour l’usage des quais, mais c’est seulement en 1925 que les ingénieurs du Canadien National responsables du projet, communiquaient avec le ministère de l'Immigration et de la Colonisation pour confirmer les plans destinés à la finition des terminaux.[3] L’emplacement des installations de l'immigration dans le complexe des terminaux maritimes était important et ces aspects de la construction étaient souvent utilisés par les ingénieurs des chemins de fer du Canadien National comme élément important de leur publicité sur la nature impressionnante du projet.

Cet accent de persuasion mis de côté, les agents de l’immigration ne s’étaient pas vus accorder les espaces qu'ils souhaitaient initialement dans le complexe, pas plus que certaines de leurs idées ultérieures n’avaient été approuvées. Ils avaient demandé l'utilisation de l'espace d'autres hangars ou même un autre quai et un autre bâtiment, plus au sud dans le complexe.[4] Cependant, la configuration des structures des terminaux tournait autour de la réception des passagers : l'étage supérieur du hangar 21 et le bâtiment voisin, le « bâtiment d’examen des douanes et salle d'attente », plus tard appelé simplement le « bâtiment annexe ». Pendant les années de pointe des opérations du Quai 21, les services d'immigration et de douanes appréciaient l’ajout d'un peu espace dans le bâtiment annexe (55 000 pieds carrés) plutôt que dans le hangar sur le front de mer (50 000 pieds carrés).[5]

Photographie d'archive des bâtiments du front de mer.
Image aérienne des terminaux maritimes de Halifax. Le Quai 21 est le hangar de deux étages sur le front de mer, à droite; il était relié au bâtiment de l'annexe des  douanes par une passerelle.
Crédit : Collection du Musée canadien de l’immigration du Quai 21 (DI2013.1205.1)

La structure du Quai 21 était construite comme un hangar de marchandise.[6] Toutefois, la conversion de l'espace d’utilisation par les services d'immigration et de douanes était assez méthodique comprenant tout, d'une salle d’opérations jusqu’à des chambres fortes et des services de restauration. Un représentant de la compagnie Cunard Steamships déclarait que « Halifax aura les meilleures installations d’immigration de tous les ports du monde » après avoir examiné les terminaux et un journaliste décrivait sa visite du Quai 21 comme une « révélation ».[7] Le bâtiment était à l’image des procédés et des attitudes de l'époque, séparant les immigrants « britanniques » des « étrangers » et priorisant l'examen médical à l’examen civil.[8] Après son ouverture en 1928, près d’un million d’immigrants sont arrivés au Canada par le Quai 21, ancrant ainsi le site dans la vie et la mémoire des Canadiens.

Opérations après l’ouverture

Le 8 mars 1928, le ministère de l'Immigration et son personnel, ainsi que les personnes en détention ou en attente d'expulsion, déménageaient dans la nouvelle installation.[9] Bien que le premier navire, le Nieuw Amsterdam, soit arrivé avec seulement 51 immigrés au nouveau terminal, l'ouverture du nouveau site d'immigration faisait la première page des journaux de Halifax.[10] Cette occasion suivait un déplacement progressif des équipements, du Quai 2 au Quai 21, qui avait débuté en janvier 1928.[11] Les opérations d’immigration nécessitaient l'appui d’organismes bénévoles et des chemins de fer et bien que leurs efforts pour l'espace aient créé quelques conflits mineurs que les fonctionnaires d'immigration de Halifax devaient résoudre, la répartition de l'espace était complétée à temps pour le déménagement. Les agents d'immigration américains avaient été également déplacés, prenant leurs quartiers dans le bureau donnant sur la baie et quelques navires requéraient mensuellement leurs services.[12]

Plan architectural et plans d’étage d’un bâtiment.
Les quartiers d'immigration du Quai 21 lors de la réen 1928, excluant l'espace de rassemblement et la zone d'examen médical. (Extrait recadré de l'administration portuaire de Halifax #10882)

L'ouverture du site et l'arrivée des premiers milliers de nouveaux arrivants pendant le mois de mars 1928, démontrent le contexte plus large du Quai 21 de Halifax au sein de l’univers transatlantique changeant. Les journaux de l'époque titraient l'amélioration du service de radio téléphone commercial transatlantique.[13] Un service de navires à vapeur à travers l'Atlantique, un mécanisme mis en place pour le commerce et le voyage depuis la fin du XIXe siècle, combiné à la promotion privée dynamique d’immigration faite par les compagnies de chemin de fer canadiennes et leurs agents afin de susciter un petit boom d’immigrants d'Europe continentale vers l'Ouest canadien, à la fin de 1920, avec un afflux d'immigrants britanniques à l'Est du Canada.[14] Les terminaux maritimes de Halifax, plaque tournante de transport dont faisait partie la nouvelle installation d'immigration, étaient compris comme représentant un effort important pour rendre et maintenir à jour le port pour un trafic important.[15] Au moment de l'ouverture, les types d'infrastructures qui pouvaient se développer et maintenir les réseaux autour de l'Atlantique n’étaient pas seulement en place mais étaient en croissance et prospéraient avec un nouveau gouvernement et des intérêts privés de plusieurs domaines.

Cependant, le début de la Grande Dépression de 1929 avait conduit à des réactions sérieuses dans la politique d'immigration canadienne. En 1931, la restriction d’immigration au Canada amenait le Décret du Conseil PC 695, qui réduisait l’admissibilité des immigrants à un nombre restreint de catégories définies par les origines, l’investissement et la profession.[16] L'impact de ces changements réglementaires était de ramener le nombre d'admissions dans les années 1930 à un cinquième de ceux de la décennie précédente.[17] Le rôle du Quai 21 changeait de façon significative alors que les restrictions sévères en matière d'immigration et les attitudes du public se durcissaient au sujet du taux de chômage des immigrants. L’arrivée « d’immigrants pauvres » avait été une interdiction vedette de la politique d'immigration du Canada depuis la Loi sur l’immigration de 1869, mais les grandes déportations d'immigrants comme charges publiques étaient devenues une partie normale des opérations alors que diverses autorités au Canada tentaient de diminuer les pressions sur le bien-être et l’emploi, au cours des années 1930.[18] Bill Shaw, un agent d'immigration qui avait rejoint le ministère en 1941 et était devenu plus tard directeur des admissions régional, décrivait simplement la situation sous ces règlements, en disant que « notre travail consistait à garder les gens à l’extérieur ».[19]

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 conduisait à un autre creux dans l'immigration. Cependant, il s’agissait d’une question d’incréments : Le Canada a accueilli en moyenne 12 750 immigrants par année pendant la Seconde Guerre mondiale, comparativement à une moyenne d’environ 16 300 nouveaux arrivants par année entre 1931 et 1938.[20] Néanmoins, le personnel de l'immigration du Quai 21 était resté occupé pendant la guerre, notamment en traitant les marins étrangers qui quittaient leur navire ou qui refusaient les affectations maritimes. Les équipages pouvaient être constitués de personnes neutres ou de marins nés en territoire ennemi et le travail des agents dans la résolution de cas et le travail des gardes maintenant en détention ceux qui refusaient des affectations de navigation étaient complexes. L'ampleur du travail avait amené un administrateur à prétendre que le bureau du Quai 21 manipulait quarante pour cent plus de dossiers au début de la guerre que pendant la moyenne des années de paix précédant le conflit.[21] Les militaires revenant nécessitaient également les services d'agents d'immigration canadiens, comme l'avait fait une évacuation humanitaire d’enfants en provenance du Royaume-Uni vers le Canada. Parfois appelé les « enfants invités », le mouvement fut de courte durée, car après avoir transporté environ quatre mille enfants au Canada sur des fonds publics britanniques, deux navires ont été torpillés au cours de l’été 1940. Le Volendam n'avait pas été sérieusement endommagé, mais le City of Benares avait, quant à lui, coulé, emportant avec lui presque quatre-vingts enfants.[22] La tragédie marquait la fin des évacuations publiques d’enfants (mais pas les privées) vers le Canada. D’autres pays européens évacuaient des richesses et des trésors culturels vers le Canada, par le biais des terminaux maritimes de Halifax, pour y être mis à l’abri, y compris des centaines de millions de dollars en lingots d'or.[23]

Malgré cette diversité, l'essentiel du trafic en temps de guerre aux installations était militaire : le Quai 21 était utilisé comme point d’embarquement primaire pour le personnel du Canada qui servait en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.[24] Comme les terminaux maritimes avaient été adaptés au temps de guerre, d'autres personnes avaient envahi le hangar 21 et le bâtiment annexe, y compris le personnel médical, un orchestre et le personnel de coordination nécessaire pour le transport de troupes intermittent.[25] À un moment donné, une unité militaire était brièvement logée dans l’espace de rassemblement et une partie des installations d’immigration était parfois utilisée comme camp de repos pour les travailleurs portuaires.[26] Toutefois, le témoignage des employés du ministère de l'immigration présent pendant les années de guerre suggère que la grande partie des quartiers d'immigration sont restés intacts et conformes aux opérations d’avant-guerre jusqu'en 1944.[27]

Le 5 mars 1944, un incendie majeur balayait le Quai 21, vidant les quartiers d'immigration et causant quelque 250 000 $ en dommages. Le ministère de l'Immigration déménageait temporairement des bureaux et des quartiers de détention à une autre installation du ministère au quai Pickford and Black’s Wharf, mais les avait rapidement ramenés plus près, en s’installant dans le bâtiment annexe et dans des hangars temporaires en bois à proximité pendant que le Quai 21 était réparé.[28] Bien que le personnel militaire ait immédiatement entrepris de nettoyer les débris, les dommages étaient sérieux : le Conseil des ports nationaux décrivait le deuxième étage du hangar comme « presque entièrement détruit » et demandait des contrats pour sa démolition complète comme première étape des réparations.[29] Après un certain nouveau débat entre les autorités de l'immigration sur la pertinence du hangar du front de mer pour l'hébergement et la détention, l'installation était reconstruite avec tous les services d'immigration restaurés. Les quartiers d'immigration au deuxième étage du Quai 21 étaient rouverts en décembre 1946.[30]

La reconstruction du site donnait l'occasion aux autorités de l'immigration de réarranger sensiblement l'intérieur du Quai 21. La comparaison des plans et des descriptions de l'espace en 1947 avec ceux de 1928 révélait quelques changements intéressants ainsi qu’une continuité significative. L'utilisation de l'espace et du chemin à suivre par la plupart des immigrants et des passagers passant par le Quai 21, dans les années 1930 et les années 1950, était comparable : les modifications apportées dans l’espace de rassemblement ne modifiaient pas le chemin initial de la plupart des personnes qui débarquaient d'un navire.[31] L’emplacement de la passerelle, l’espace de rassemblement, les espaces pour examen médical et examen civil et l'utilisation de la passerelle pour passer dans le bâtiment annexe pour un examen de douanes, tous ces éléments avaient conservé le même lien entre eux.

Cependant, les modifications adéquates apportées aux quartiers d'immigration étaient très significatives et semblaient refléter les opérations et les procédures et influencer la construction. Par exemple, la répartition évidente entre les services médicaux « britanniques » et « étrangers » et les zones de détention avaient été retirées des plans. Disparue également la parité d'espace de détention pour hommes et femmes : les autorités de l'immigration avaient construit cinq zones de détention d'une taille similaire, en réservant une seule zone pour les femmes. Les quatre autres étaient non assignées à un sexe, mais destinées aux hommes. Cependant, trois chambres de détention (de la taille d’une chambre à coucher) réservées aux femmes, plus petites avaient été ajoutées, comme une chambre forte avait été réservée pour les femmes. Après ces travaux de rénovation, il y avait de la place pour un maximum d'environ 160 personnes en hébergement et 16 en détention. La salle de loisirs avait été déménagée pour se rapprocher des espaces de détention et elle présentait un deuxième accès à la galerie aérée, ajoutée aux quartiers après l'incendie.[32] Le niveau de destruction signifiait que même des pièces qui étaient normalement assez déterminées dans un espace, comme la cuisine commerciale, pouvaient être déplacées en fonction de l'intérieur redessiné. Les ajustements et les ajouts à cet espace réduisaient considérablement l'espace de bureau disponible dans l’aire de logement et de détention du hangar. Le ministère de l'Immigration avait ajouté de nouveaux bureaux en réduisant la longueur de l’espace de rassemblement d'environ cent pieds (le laissant à environ cent cinquante pieds de long). Les personnes se déplaçaient à travers l'espace de façon similaire mais l’espace de rassemblement n’était pas tout à fait la galerie aérée qu'il avait été.

Plan architectural et plans d’étage d’un bâtiment.
Les quartiers d'immigration du Quai 21 lors de la réen 1946, excluant l'espace de rassemblement et la zone d'examen médical. (Extrait recadré de l'administration portuaire de Halifax #15646)

L'expansion dans l'espace de bureau était une étape importante pour le ministère de l'Immigration à Halifax et, en 1953, ce changement permettait la relocalisation des bureaux régionaux aux quartiers du Quai 21.[33] Avec ce déménagement, il y avait eu une rénovation du bâtiment annexe.[34] Le Conseil des ports nationaux avait construit un ajout de deux étages à l'extrémité sud de la structure, ce qui augmentait l'espace au sol disponible dans l'annexe d'environ les deux tiers, passant de 33 000 à 55 000 pieds carrés.[35] Un certain nombre de groupes avaient profité des nouvelles installations. Lors de l'ouverture des installations en 1928, les organisations religieuses et d'autres services sociaux pour les immigrants étaient basés dans une zone ouverte de bureaux près de l'extrémité nord du rez-de-chaussée de l’annexe. Après l'ajout de 1953, les agences s’étaient déplacées vers le deuxième étage, près de l'entrée dans l'annexe depuis la passerelle.[36] Cette zone avait été construite avec une grande salle d'attente centrale et des services tout autour le long des murs extérieurs, y compris les services sociaux ainsi qu'un bureau de change, des bureaux de télégraphie et une billetterie ferroviaire. Un groupe de service important relocalisé était la Croix-Rouge, dont la pouponnière du port était également à l'extrémité nord de l'annexe.[37] Après les rénovations, la pouponnière déménageait dans un espace directement au bas de la passerelle, depuis les quartiers d'immigration vers l'annexe.[38]

Ce réarrangement était significatif pour les services sociaux et pour les immigrants et il reflétait une compréhension changeante de l'importance de l'accueil des immigrants, pendant la période d'après-guerre. Un autre changement qui en témoigne est le retrait des grillages en 1956.[39] Cependant, le principal bénéficiaire de l’agrandissement de l’espace a été le service des douanes, dont la salle d’examen des bagages, située au rez-de-chaussée à l’extrémité sud du bâtiment, a plus que doublé de longueur pour atteindre environ 260 pieds. service des douanes : la salle d'examen des bagages au rez-de-chaussée à l'extrémité sud de la bâtisse avait plus que doublé de longueur pour atteindre quelque 260 pieds.[40] Cette expansion, une amélioration importante de la capacité de manutention des bagages de l'installation, aurait été complétée par des travaux de rénovation prévus en 1953 qui n'ont jamais été faits : un tunnel reliant l'espace de bagages au rez-de-chaussée du hangar 21 avec la zone des bagages dans l'annexe.[41]

Les meilleures années du Quai 21 et le dénouement

La reconstruction après l’incendie a préparé l’installation à sa période la plus intense d’arrivées d’immigrants, soulignée dans la désignation de lieu historique du Quai 21. Cette période s’est étendue de 1946 à une rénovation en 1953, puis jusqu’à la fin de la décennie. Pendant les années 1950, environ 45 000 immigrants étaient arrivés au Quai 21 annuellement.[42] Même avant la réouverture adéquate des quartiers de l'immigration au deuxième étage, les migrations de la période occupée d'après-guerre arrivaient au port de Halifax. Par exemple, environ les deux tiers des épouses de guerre et autres personnes à charge des militaires canadiens arrivant au Canada après la Seconde Guerre mondiale voyageaient en 1946.[43] En 1946 et 1947, environ quatre mille vétérans des forces militaires polonaises avaient été admis au Quai 21.[44] Leur succès avait contribué à la levée de l'interdiction du gouvernement sur les modalités de contrat de travail qui avaient été mises en place avant la Seconde Guerre mondiale. Ce mécanisme était devenu un véhicule important pour des milliers d'autres personnes directement déplacées ou motivées par la guerre de quitter l'Europe et de venir au Canada.[45] L'afflux de plus de cent mille réfugiés et personnes déplacées après-guerre a coïncidé avec des mouvements d'immigration classiques importants.[46] Au Quai 21, la période d'après-guerre était caractérisée par un grand nombre d'immigrants en provenance d'Allemagne, d'Italie et des Pays-Bas.[47]

Bien que le personnel et les bénévoles se souviennent fortement des navires et des passagers de cette période, le Quai 21, comme installation opérationnelle, n'a pas failli d’aucune façon à répondre à ces années fort occupées.[48] Les changements de 1953, les rénovations et l'ajout du bureau régional, avaient déterminé la configuration des installations jusqu'à la fermeture en 1971. Le seul secteur du site qui ait subi des modifications notables après le milieu des années 1950 était la clinique médicale qui avait été modifiée et agrandie substantiellement, passant de deux bureaux d'examen à l’origine de 1928 à une suite de plus de vingt pièces, comprenant un laboratoire, des installations pour les chirurgies mineures et la radiologie, en 1971.[49] Cependant, c’était là la seule expansion dans les affaires du Quai 21. Le taux d'immigration maritime via le Quai 21 était en chute libre au moment où l'installation était démantelée : en 1968, par exemple, seulement 12 000 immigrants venus de la mer étaient passés au Quai 21.[50]

Photo en noir et blanc d’un navire amarré à la jetée.
Le Anna Salen accoste au Quai 21, après la Seconde Guerre mondiale.
Crédit : Collection du Musée canadien de l’immigration du Quai 21 (DI2014.466.3)

Le Quai 21 après 1971

Après que le ministère de l'Immigration eut fermé ses opérations au deuxième étage du hangar 21, l'espace avait été repris pour être utilisé par l'Institut nautique de la Nouvelle-Écosse (NSNI).[51] L'Institut était le résultat d'une intégration des programmes d'éducation en génie maritime et de navigation qui étaient logés dans les collèges de formation professionnelle et technique, y compris notamment l'Institut de technologie de la Nouvelle-Écosse. L'école se développait rapidement, jusqu'à ce que, dès 1979, elle occupe l'ensemble de l’espace d'immigration au deuxième étage du hangar 21 et l’espace de billetterie et services sociaux du bâtiment annexe. En 1987, l'institut commençait un déménagement progressif vers une nouvelle installation à Port Hawkesbury et en 1991 les derniers marins et instructeurs quittaient. L'Institut nautique de la Nouvelle-Écosse (NSNI) avait été locataire au Quai 21 pendant presque vingt ans, période pendant laquelle il y avait eu jusqu'à 350 élèves à la fois fréquentant les classes. Après que l'Institut nautique se soit relocalisé, l'espace avait été utilisé comme studios, pendant plusieurs années, par des artistes. En 1998, un groupe privé historique de la communauté, la Société du Quai 21, obtenait un contrat de location pour l'espace de la part de l'Administration portuaire de Halifax pour y bâtir un musée basé sur le patrimoine de l'endroit, utilisant une combinaison de fonds privés et publics. Le centre d'interprétation en résultant ouvrait en 1999. En 2011, les opérations de la Société du Quai 21 avaient été reprises à leur tour par le Musée canadien de l'immigration du Quai 21 nouvellement créé, une société d'état fédérale.[52]


  1. “Port Facilities to be Improved”, Halifax Herald, 18 novembre 1925. Reproduit dans “Immigration Building at Halifax, Nova Scotia (map)(plans)”, Bibliothèque et Archives Canada, RG 76 Volume 666 dossier C1594, (ci-après dossier C1594), Partie 1. Voir également dans le dossier C1594, page quatre d’une note de service de huit pages sur l’histoire des installations d’immigration à Halifax, préparée par F.C. Blair en avril 1929.
  2. Foley Bros. et al, “Ceremony of dedicating work by Sir Robert Borden”, 20 Oct 1915, Archives de la Nouvelle-Écosse 1986-490, F44.
  3. A.F. Stewart, ingénieur en chef, chemins de fer Canadien National de la région de l’Atlantique, à W.J. Egan, sous-ministre, ministère de l’Immigration et de la Colonisation, 31 octobre 1925, dans le dossier C1594, partie 1.
  4. A.L. Jolliffe, Commissaire à l’immigration, à Egan, Ottawa, 4 mai 1926, dans le dossier C1594, Partie 1.
  5. Conseil des ports nationaux, “Ocean Terminals Facilities Leased by Canadian Immigration”, dessin architectural, 15 nov. 1954. Consulté dans les actifs internes de l'Administration portuaire de Halifax (ci-après APH), numéro de document 18196.
  6. Notez que tous les hangars de transit n’étaient pas terminés dans le même temps: il y a eu appels pour la construction du hangar 20 en janvier 1929. Voir A.G. Tapley, ingénieur en chef des commissaires du port de Halifax, à W. L. Barnstead, agent d’immigration, Halifax, 7 janvier 1929, dans le dossier C1594, Partie 2.
  7. “Splendid Facilities for Development of Halifax as a Passenger Port”, Halifax Chronicle, 3 mars 1928.
  8. “Best Immigration Facilities on the Continent Here”, Halifax Chronicle, 10 novembre 1927, reproduit dans le dossier C1594.
  9. < T.B. Willans à J.S. Fraser, télégramme, 8 mars 1928, File C1594, Partie 2.
  10. “Examine First Liner at New South Docks”, Evening Mail (Halifax), 8 mars 1928, 1.
  11. Barnstead à Fraser, Halifax, 20 janvier 1928, dossier C1594, Partie 1.
  12. Norwood Akerlund, entrevue avec Steven Schwinghamer, 8 juillet 2000, Musée canadien de l’immigration du Quai 21, collection d’histoire orale, 00.07.08NA.
  13. “First Commercial Call in New Trans-Atlantic Service Thru Today”, Evening Mail (Halifax), 9 mars 1928, 1.
  14. Robert England (CNR), “Land Settlement in Northern Areas of Western Canada (1925-1935), The Canadian Journal of Economics and Political Science, 1:4 (Nov 1935), 578-587.
  15. “Port Facilities to Be Improved”, Halifax Herald, 18 novembre 1925.
  16. Immigration Regulations, P.C. 1931-695, 21 mars 1931, dans Bibliothèque et Archives Canada, RG2, Bureau du Conseil Privé, Séries A-1-a, Volume 1479
  17. Statistiques Canada, statistiques historiques du Canada, Immigration : arrivées d’immigrants au Canada, de 1852 à 1977 (Tableau A350). http://www.statcan.gc.ca/pub/11-516-x/sectiona/A350-eng.csv
  18. Loi d’immigration, 1869, SC 1869, c 10 s 16; Barbara Roberts, Whence They Came: Deportation from Canada, 1900-1935 (Ottawa: Presse de l’Université d’Ottawa Press 1988), 159-160.
  19. Bill Shaw comme cité dans le magazine “Bill Shaw’s gate to the Promised Land”, MacLean, janvier 1970, 30.
  20. Statistiques Canada, statistiques historiques du Canada, Immigration : arrivées d’immigrants au Canada, de 1852 à 1977 (Tableau A350). (http://www.statcan.gc.ca/pub/11-516-x/sectiona/A350-eng.csv)
  21. Fenton Crosman,“Recollections of An Immigration Officer: The Memoirs of Fenton Crosman, 1930-1968”, No. 2 in Perspectives on Canadian Immigration (Ottawa: CIHS, 1989), 128
  22. Geoffrey Bilson, The Guest Children: The Story of British Child Evacuees Sent to Canada During World War II (Saskatoon: Fifth House, 1988), 58-60.
  23. Voir Alfred Draper, Operation Fish (Don Mills, Ontario: General Publishing, 1979); Gordon Swager, The Strange Odyssey of Poland’s National Treasures, 1939-1961 (Toronto: Dundurn, 2004); déclaration du Dr. Stanislaw Swierz Zaleski, Ottawa, 20 novembrer 1946. Bibliothèque et Archives Canada, RG 25 Volume 2803 dossier 837-40.
  24. William Naftel, Halifax At War: Searchlights, Squadrons and Submarines, 1939-1945 (Halifax: Formac Publishing, 2008), 82-83.
  25. Naftel, Halifax At War, 84-86.
  26. Commission de l’emploi et de l’immigration du Canada, “The Pier 21 Story, Halifax: 1924-1971”, rapport non publié, 17; “Fire-Gutted Pier Had Colorful History”, Halifax Mail, 6 mars 1944, 1, 3, 13.
  27. Crosman, “Recollections”.
  28. “Fire-Gutted Pier Had Colorful History”, Halifax Mail, 6 mar 1944, 1, 3, 13; Trudy Duivenvoorden Mitic et J.P. LeBlanc, Pier 21: The Gateway that Changed Canada, (Halifax: Nimbus, 1988), 73.>
  29. Conseil des ports nationaux, minutes de réunion, 1er mai 1944.
  30. Mitic et LeBlanc, 73.
  31. Les comparaisons faites entre les plans intérieurs du Hangar 21 préparés par les Chemins de fer du Canadien National (1928), les commissaires du port de Halifax (1934) et le Conseil des ports nationaux (1945), APH #8489, 10882, 15646 and 15647.
  32. HPA #10882 et 15646.
  33. Crosman,“Recollections”, 190.
  34. Conseil des ports nationaux, “Alterations and Additions, Customs & Immigration Bldg”, dessin architectural No.13-IF-5, 7 fév. 1953, consulté un document numérisé à l’Administration du port de Halifax #10979.
  35. APH #10979; Chemins de fer du Canadien National, “Halifax Ocean Terminals Customs Examination and Waiting Room Building”, 31 octobre 1928, dessin 16434-3, tel que consulté depuis APH #10912.
  36. Crudge, “Customs Examination & Waiting Room Building: General Plan, Elevations and Sections”, 31 octobre 1928, dessin 16436-3, consulté un document numérisé à l’Administration du port de Halifax #10912; Conseil des ports nationaux, “Ocean Terminals Facilities Leased By Canadian Immigration”, 15 novembre 1954, dessin 51103-110, consulté un document numérisé à l’Administration du port de Halifax #18196.
  37. > Rapport cité dans J Biggar, Commissaire en chef, Croix-Rouge canadienne, à JS Fraser, Commissaire divisionnaire, min. de l’Immigration, Toronto, 3 janvier 1928, dans le dossier C1594 Partie 2.
  38. Conseil des ports nationaux, “Ocean Terminals Facilities Leased By Canadian Immigration”, 15 novembre 1954, dessin 51103-110, consulté un document numérisé à l’Administration du port de Halifax #18196.
  39. Mitic et LeBlanc, “Pier 21”, 151-152.
  40. APH #10912; Travaux publics Canada, “Customs Annex – Pier 21 – Halifax, Nova Scotia”, 10 avril 1956, consulté APH #10998.
  41. Chemins de fer Canadien National, “Proposed Tunnel Between Shed 21 and Immigration Building at Halifax”, 10 septembre 1953, consulté un document numérisé à l’Administration du port de Halifax #10886.
  42. Mitic et LeBlanc, “Pier 21”, 131.
  43. Col. George Ellis, “History of the SAAG Office and the Directorate of Repatriation, 1942-1947”, rapport non publié dans "Transfer to Canada of Dependents of Members of the Armed Forces serving Overseas, Canadian Red Cross Society", Bibliothèque et Archives Canada RG 24 Dossier 8536-1-1, p. 30-31; 34.
  44. > Pour plus de détails sur ce déménagement, voir Direction de l'immigration, “Admission of 4000 former Polish soldiers for agricultural work in Canada”, Bibliothèque et Archives Canada, RG 76 Vol 648 Dossier A85451, Parties 1-3, et en particulier pour un aperçu des opérations et des mécanismes pour le déménagement, HR Hare’s “Report of Activities of Canadian Polish Movement Unit”, Ottawa, 26 novembre 1946, dans la partie 2.
  45. Ninette Kelly et Michael Trebilcock, The Making of the Mosaic: A History of Canadian Immigration Policy (Toronto: University of Toronto Press, 2000), 334-335.
  46. Commission sur l’emploi et l’immigration du Canada, “The Pier 21 Story: Halifax, 1924-1971”, rapport publié à l’interne, 26.
  47. Bureau de la statistique de la Confédération, “Canada Year Book” 1950, 1952-53, 1955
  48. Alison Trapnell interviewée par James Morrison, 16 avril 1998, collection d’histoire orale Musée canadien de l’immigration du Quai 21 98.04.16AT, 00:14:20ff; Dauphinee, Day et LaRue entrevue, 00:50:13ff.
  49. Travaux publics, “Immigration, Pier 21 – Halifax, NS”, 14 février 1969, dessin 1, consulté à APH #10899.
  50. Mitic et LeBlanc, “Pier 21”, 162.
  51. Tom Kearsey, ancien directeur de l'Institut nautique de N.-É, correspondance avec Steven Schwinghamer, 22 juin 2010; Tom Kearsey, interviewé par Steven Schwinghamer, 22 Juin 2010, dans la collection d’histoire orale du Musée canadien de l’immigration du Quai 21, 10.06.22MATK.
  52. Musée canadien de l’immigration du Quai 21, rapport annuel 2010-2011, accessible via http://www.quai21.ca/a-propos/rapports-corporatifs le 20 février 2014.