Sujet : La guerre

  • En septembre 1973, l’armée chilienne a organisé un coup d’État qui a conduit à la destitution de Salvador Allende, le premier socialiste du pays à avoir été démocratiquement élu comme président. La campagne de répression qu’a ensuite menée le régime militaire a forcé quelque 200 000 Chiliens à chercher refuge ailleurs. Une sensibilisation accrue du public et du lobbying ont fait pression sur le gouvernement fédéral canadien afin qu’il assouplisse les critères exclusifs d’immigration qui étaient en place. C’est ce qui a permis à près de 7 000 réfugiés chiliens d’entrer au Canada.
  • Après la Seconde Guerre mondiale, les autorités militaires canadiennes ont aidé à réinstaller au pays une vague unique « d’immigrants préférés » qui venaient s’installer de façon permanente. Il s’agissait de près de 44 000 épouses de guerre et de leurs 22 000 enfants. Elles représentaient le plus important mouvement de migration contigu au Canada et, plus spécifiquement, du Quai 21. Les épouses de guerre sont arrivées au Canada à une époque où les portes du pays demeuraient généralement fermées aux immigrants, en partie à cause des conséquences économiques de la Grande Dépression.
  • En février 1998, des tensions ethniques généralisées ont mené à un conflit armé entre les forces de la République fédérale de Yougoslavie et l’Armée de libération du Kosovo (UCK) éclate alors. Quelque 350 000 Kosovars ont fui vers des pays voisins à la recherche d’un refuge. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a fait appel à la communauté internationale pour offrir à ces réfugiés une protection provisoire jusqu’à leur retour au pays. En 1999, plus de 7 000 réfugiés kosovars sont arrivés au Canada.
  • Pendant la Seconde Guerre mondiale, les autorités soviétiques ont emprisonné et déplacé, de force, des milliers de citoyens polonais vers des camps de travail en Sibérie. À leur libération, bon nombre de civils déportés étaient des enfants sans accompagnateurs, qui ont plus tard trouvé une sécurité temporaire dans les camps de réfugiés en Afrique. En apprenant leur détresse, l’archevêque de Montréal a amorcé un plan de parrainage afin de réinstaller des orphelins polonais au Canada de façon permanente. En 1949, un groupe initial de 123 orphelins polonais sont arrivés au Canada par le Quai 21.
  • Au cours de l’été 1955, le gouvernement canadien a fait le « choix audacieux » d’admettre les réfugiés palestiniens déplacés de la guerre israélo-arabe de 1948. Le gouvernement a approuvé la réinstallation de 100 travailleurs qualifiés et de leurs familles. Les responsables canadiens pensaient que l’atténuation du problème des réfugiés au Moyen-Orient contribuerait à renforcer la stabilité régionale. Bien que le programme de réinstallation ait été sensible, politiquement, il a constitué une « expérience » importante pour la sélection et la réinstallation futures de réfugiés non européens.
  • La guerre de 1812 a vu environ 2 000 esclaves évadés arriver en Nouvelle-Écosse, où ils ont connu des difficultés et ont été marginalisés par la société. Les réfugiés noirs ont lutté pendant une dépression économique et des conditions agricoles difficiles, subissant un traitement inéquitable de la part des Néo-Écossais blancs, y compris du gouvernement. Les autorités coloniales ont tenté de les réinstaller, mais la plupart ont refusé et ont établi des communautés durables. Ces communautés noires néo-écossaises ont continué à croître depuis.
  • En 1939, le MS Saint Louis a transporté des passagers juifs allemands fuyant l’État nazi. Ils se dirigeaient vers Cuba, où la plupart d’entre eux se sont vu refuser l’entrée. Le gouvernement canadien, sous la direction du premier ministre William Lyon MacKenzie King, a décidé de ne pas accepter les passagers au Canada. Ils ont donc été renvoyés en Europe. Le gouvernement canadien a justifié l’exclusion des passagers du MS Saint Louis par les restrictions sévères imposées à l’immigration pendant la Grande Dépression, mais elle était prin-cipalement enracinée dans le climat persistant d’exclusion antisémite. L’événement a été marqué par un échec si cuisant qu’il a, par la suite, suscité des approches plus compatissantes en matière d’admission humanitaire.
  • Dans les années 1920, des immigrants tchécoslovaques sont arrivés au Canada à la recherche de travail industriel et de terres disponibles pour l’agriculture. Les diplomates tchécoslovaques au Canada ont encouragé ces derniers à rester fidèles aux politiques de Prague, dans l’espoir que les Slovaques et les Tchèques s’uniraient en une communauté nationale « tchécoslovaque » pour défendre leur patrie en cas de guerre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les diplomates tchécoslovaques ont fait pression sur les responsables canadiens pour obtenir une reconnaissance politique afin de légitimer leurs efforts visant à rétablir une République tchécoslovaque d’après-guerre.