L’aventure canadienne de la famille Blom a connu un départ difficile, car ils ont été mis en quarantaine au Quai 21.
Shelly Blom est née aux Pays-Bas et ses parents ont décidé de déménager au printemps 1953.
« Mes parents avaient décidé de quitter notre maison d’Apeldoorn pour se rendre au Canada, en quête de nouvelles opportunités pour leur jeune famille, écrit Shelly. La guerre froide prenait de l’ampleur et l’atmosphère de l’Europe était à l’insécurité. La Seconde Guerre mondiale avait elle-même été une épreuve. Sous l’occupation nazie, mon père, Herman, s’était engagé dans des activités de Résistance. Un risque pour lequel il a finalement été récompensé en 1982, lorsqu’on lui a remis la Croix de la Résistance néerlandaise.
Après avoir fait des adieux déchirants et essuyé une rude traversée au cours de laquelle la plupart des membres de la famille ont eu le mal de mer, les Blom sont arrivés au Quai 21. Leur vrai défi a alors commencé.
« Il nous a fallu huit jours pour arriver à Halifax. Notre voyage ne s’est cependant pas poursuivi comme nous l’avions prévu, raconte Shelly. Un fonctionnaire a soupçonné à tort que la fièvre de notre plus jeune était le symptôme d’une maladie contagieuse. Nous avons tous été mis en quarantaine. Une expérience effrayante pour les enfants. Il y avait des barreaux aux fenêtres et les portes intérieures de nos chambres n’avaient pas de poignée. Chaque soir, nous étions enfermés à 20 heures, l’heure du coucher.
« De notre fenêtre, nous pouvions voir le port et notre bateau. Ma mère s’est mise à pleurer en voyant le Groote Beer s’éloigner du quai. Elle n’avait pas choisi de venir au Canada pour être "mise en prison". »
Je pense que nous pouvons tous comprendre le sentiment d’être emprisonné, ainsi que le chagrin de sa mère en voyant le bateau s’éloigner, retournant vers son pays bien-aimé, les Pays-Bas. Heureusement pour la famille Blom, leur quarantaine a été assez courte.
Une fois libérés, ils se sont d’abord rendus dans le nord de l’Ontario, puis en Saskatchewan. Le père de Shelly a commencé à travailler et les enfants sont allés à l’école.
« Au Canada, notre famille a prospéré et a grandi, explique Shelly. Tout comme leurs parents, cette nouvelle génération a su tirer le meilleur parti de ce que le Canada a à offrir. Ils ont fait des études universitaires et collégiales et ont exercé divers métiers et professions.
« Certains membres de cette deuxième génération ont maintenant leur propre famille, ajoutant neuf arrière-petits-enfants au groupe. Nous sommes tous fiers d’être Canadiens et nous pensons que maman a pris la bonne décision lorsqu’elle a suggéré ce pays, alors que sa famille cherchait un nouvel endroit où habiter. »
Bien joué, famille Blom!
Musée canadien de l’immigration du Quai 21 (S2012.182.1)