Mario Pecile

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199

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26

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Mario Pecile

Arrivant à titre de : Immigrant
Pays d'origine : Italie
Nom du navire : MS Vulcania
Port d'entrée : Halifax
Date d'arrivée : Lundi, 24 décembre 1951
Âge à l'arrivée : 24 ans

Mario Pecile est né en septembre 1927 à Fagagna, une petite ville de la région Frioul-Vénétie-Julienne, dans le nord-est de l’Italie. Il est le deuxième de quatre enfants et le fils aîné de Fabio Pecile et Celeste Lizzi.

Comme beaucoup de familles à cette époque, la famille de Mario n’était pas très riche, mais elle possédait plusieurs petites parcelles agricoles dans la ville et ses environs. Ils vivaient du système de troc : les produits qu’ils cultivaient et qui n’étaient pas utilisés pour nourrir la famille ou le bétail étaient vendus aux moulins locaux en paiement de services rendus. Comme Mario était le fils aîné, on attendait de lui qu’il gagne de l’argent pour aider à faire vivre la famille. Il travaillait donc aussi dans les fermes d’autres familles, en étant payé avec ce que ces familles pouvaient se permettre. Il a donc commencé à travailler à un très jeune âge.

À 19 ans, Mario a effectué son service militaire obligatoire d’un an, après la fin de la Seconde Guerre mondiale. À 20 ans, Mario est parti en Suisse pour travailler dans un élevage de porcs pendant un an, gagnant assez d’argent pour renvoyer à sa famille la dot de ses sœurs, toutes deux fiancées. Mario est ensuite retourné en Italie où il a continué à travailler sur les parcelles de sa famille ainsi que dans d’autres fermes, gagnant ce qu’il pouvait, pendant plusieurs années, pour aider à soutenir sa famille.

En 1951, après avoir travaillé dans les fermes locales pendant des années et alors que l’Europe n’était pas encore remise de la Seconde Guerre mondiale, les possibilités de travail se faisaient rares. Mario a décidé d’émigrer au Canada, dans l’espoir de trouver de nouvelles et meilleures opportunités pour soutenir sa famille. Il a emprunté de l’argent à son cousin, Attillio Pecile, qui vivait à l’époque à New York, aux États-Unis, pour le voyage au Canada. Son émigration a été parrainée par son oncle Isidoro Lizzi, qui vivait alors à Timmins, en Ontario, à la demande d’Attillio.

En novembre de la même année, Mario s’est rendu à Rome pour obtenir son visa, où il a également passé son examen médical, auprès du ministère canadien de la Santé nationale et du Bien-être social. En décembre, il a embarqué sur le MS Vulcania pour un voyage de 10 jours entre Gênes, en Italie, et Halifax, au Canada, où il a débarqué au Quai 21.

Mario est entré au Canada le 24 décembre 1951, où il a été accueilli par son cousin Attillio qui avait voyagé de New York, en train, pour accompagner Mario dans son voyage à Timmins pour rencontrer son oncle Isidoro. Attillio a accompagné Mario dans le train pour qu’il ait quelqu’un à qui parler et qui puisse l’aider en anglais.

Le voyage en train de Halifax à Timmins a duré environ deux jours avec des changements de train à Montréal, à Ottawa et à North Bay. Les trains étaient sales et froids, car de nombreux passagers fumaient et devaient donc ouvrir les fenêtres, laissant entrer l’air froid de décembre.

Mario et Attillio sont arrivés à Timmins tard le jour de Noël; l’oncle Isidoro a envoyé Mario séjourner dans la pension locale qu’il lui avait réservée. Un ami de la famille en ville a trouvé à Mario un emploi à la mine d’or locale. La plupart des immigrants qui arrivaient au Canada à l’époque, n’ayant pas fait d’études supérieures ni acquis de compétences, étaient généralement orientés vers des emplois d’ouvriers dans les mines, les chantiers navals, les chemins de fer, etc.

Tous les employés de la mine devaient payer leurs propres uniformes et équipements de sécurité. Comme Mario est arrivé avec peu d’argent, il ne pouvait pas les payer, alors l’oncle de Mario lui a prêté les 90 dollars nécessaires. Dès qu’il a commencé à gagner suffisamment d’argent, il a commencé à rembourser son oncle et son cousin, ainsi qu’à envoyer de l’argent à sa famille en Italie, pour l’aider à subvenir à ses besoins.

Dans la pension, Mario était colocataire avec Mario Chiarvesio, son cousin au second degré, apparenté par leurs grands-pères maternels, qui avait émigré de Fagagna deux mois plus tôt. Ils travaillaient tous deux dans les mines d’or, mais dans des équipes opposées et n’ont jamais travaillé ensemble. La mine offrait des cours d’anglais gratuits. Les deux cousins en ont profité, lorsque le temps le permettait.

Après avoir travaillé dans les mines pendant un an, les deux cousins se sont rendus à Sault-Ste-Marie pour chercher un meilleur emploi. Travailler dans les mines n’était pas quelque chose que les deux hommes s’imaginaient faire à long terme. Incapables de trouver du travail là-bas, ils sont retournés à Timmins et ont repris le travail dans les mines, jusqu’à ce que le syndicat des mineurs se mette en grève un an plus tard.

Comme les deux hommes avaient encore besoin de gagner de l’argent pour leurs familles restées au pays et que la grève interférait avec ces plans, ils ont décidé d’aller dans le sud pour trouver du travail. Un ami en ville leur a dit qu’un propriétaire d’entreprise local, qui vivait à St-Catharines, rentrait chez lui après avoir réglé certains problèmes à Timmins et qu’ils devaient lui parler pour voir s’ils pouvaient se faire conduire. Ils l’ont fait et, pour une somme de 5 $ chacun, se sont rendus à St-Catharines. Ils ont commencé à travailler pour la compagnie des égouts, mais cela aussi n’a pas duré longtemps.

Les deux cousins ont décidé qu’il leur fallait une voiture et qu’ils devaient donc obtenir leur permis de conduire. Une fin de semaine, ils se sont rendus dans une station-service locale pour obtenir leur permis de conduire. Ils devaient faire le tour du bloc avec le préposé. Ils ont ensuite acheté une voiture d’occasion pour 130 $.

Le cousin de Mario, grâce à une connaissance qu’il a faite à St-Catharines, a fini par trouver du travail à Hamilton comme carreleur. Mario a décidé d’aller à Toronto pour tenter sa chance. Comme ils ne pouvaient pas continuer à être copropriétaires de la voiture, Mario a payé son cousin et est parti à Toronto.

Incapable de trouver un emploi stable à Toronto, Mario a demandé à son cousin Attillio à New York s’il pouvait l’aider à trouver du travail là-bas. Attillio a accepté de l’aider, et Mario s’est rendu à New York et a commencé à travailler sur les quais. Malheureusement, sans visa de travail américain, Mario est retourné à Toronto deux semaines seulement après son arrivée à New York.

À son retour à Toronto, il a trouvé du travail dans le secteur de la construction en tant qu’apprenti carreleur. Même si, au fil du temps, l’entreprise pour laquelle il travaillait a changé de propriétaire et de nom, Mario a travaillé pour elle pendant les trois décennies et demie suivantes, jusqu’à ce qu’il change d’entreprise quelques années avant de tomber malade. Le travail dans le domaine de la construction n’est pas constant ni toujours local, et c’est pourquoi, au fil des ans, Mario a voyagé partout en Ontario, et même dans les Maritimes, pour trouver du travail.

Encouragé par la réussite de son frère, le frère cadet de Mario est venu au Canada à l’âge de 18 ans pour faire ses preuves et aider à soutenir la famille.

Pendant son séjour à Toronto, en 1956 environ, Mario a obtenu la citoyenneté canadienne.

En 1959, Mario est retourné en Italie pour la première fois depuis son émigration au Canada. Dans un bar local, il a rencontré Ariella Milanese. Elle était l’amie et la voisine de la sœur aînée de Mario, Clelia, et de son mari, Roberto. Ariella travaillait aussi parfois chez le tailleur de Roberto. Ils ont passé un an à s’envoyer des lettres secrètes.

À la fin novembre 1960, Ariella a obtenu un visa canadien temporaire pour épouser Mario. Elle a pris l’avion de Milan, en Italie, vers Toronto, en Ontario, avec une escale imprévue à Rome, en Italie. Ils avaient un mois pour se marier avant qu’Ariella ne soit renvoyée en Italie. Onze jours après leur arrivée au Canada, les deux se sont mariés le 10 décembre 1960.

Pendant deux ans, Mario et Ariella ont loué un appartement sur l’avenue McRoberts dans la Petite Italie de Toronto, juste à côté de Mario Chiarvesio, qui s’était installé à Toronto trois ans plus tôt, et de l’épouse qu’il avait mariée cinq mois plus tôt, Nives. Les deux familles se sont liées d’amitié.

En janvier 1962, Stefano, leur premier fils, est né. En octobre de la même année, Mario et Ariella ont acheté leur première maison, un petit bungalow à North York, pour 15 000 $. En juin 1965, Robert, leur deuxième fils, est né.

Vers la fin de la cinquantaine, Mario a commencé à avoir des pertes de mémoire et à être désorienté par des choses simples. Cette situation s’est progressivement aggravée au fil du temps, et il a dû cesser de travailler.

Il est allé voir un spécialiste pour voir ce qui n’allait pas. On lui a diagnostiqué une maladie d’Alzheimer précoce en 1988, à l’âge de 61 ans.

Ariella et Robert ont fait ce qu’ils ont pu pour s’occuper de lui à la maison, mais lorsque les choses sont devenues trop difficiles, la famille a décidé de l’admettre dans une maison de retraite, où il pourrait être surveillé 24 heures sur 24 et recevoir des soins appropriés. Il a passé le reste de sa vie dans une maison de retraite, avec des visites quotidiennes de sa femme, des visites régulières de sa famille, de sa famille élargie et de ses amis, et où il a rencontré son premier petit-enfant.

En mai 1995, Mario est décédé. Il continue à vivre à travers ses deux fils et ses trois petits-enfants.

Deux images côte à côte, montrant un jeune homme souriant à gauche, et une famille assise devant une maison à droite, attendant que leur photo soit prise.
Groupe d’hommes habillés en uniforme militaire, ayant leur photo prise.
Photo d’un vieux passeport italien.
Un jeune homme se tient à côté de sa voiture en regardant la caméra.
Deux images côte à côte, montrant un jeune homme en costume et cravate à gauche, et une jeune femme à droite, regardant la caméra et riant.
Un couple de jeunes mariés coupant le gâteau le jour de leur mariage.
Un homme et une femme sont vêtus de manteaux d’hiver sur le pont d’un navire.
Une jeune famille pose à l’extérieur de leur maison; le père et la mère et deux jeunes garçons vêtus d’uniformes scolaires.
Une famille pose dans leur salon; la mère et le père sont sur le canapé et leurs deux fils sont à côté d’eux.
Une famille pose à l’intérieur de leur maison; mère, fils cadet, père, fils aîné.