Oublier le danois pendant une quarantaine de neuf mois

Traumatisé par une longue quarantaine, le jeune Michael Frederiksen s’est retrouvé dépouillé de ses langues.

Michael a quitté le Danemark avec sa famille et est arrivé au Canada à la fin du mois de juin 1951, alors que l’épidémie faisait rage. Il a contracté la maladie peu de temps après.

« L’été 1951 a été dévastateur, raconte-t-il. Le Canada n’avait jamais vécu une vraie épidémie de polio. Il n’existait aucun vaccin pour combattre ce virus mortel.

« 80 000 Canadiens sont tombés malades et un quart d’entre eux sont morts d’une insuffisance respiratoire. Trois mois après avoir quitté le Danemark, je suis devenu une statistique. J’ai passé les neuf mois suivants en quarantaine, au Sick Kid’s Hospital (Hôpital pour les enfants malades) de Toronto.

« Cette expérience a été si traumatisante que j’ai perdu la capacité de parler mes deux langues maternelles : le danois et le russe. J’ai perdu une grande partie de mes souvenirs d’enfance de cette période, ou alors ils sont devenus flous. »

Michael s’est complètement remis et écrit qu’il a rapidement appris à parler anglais, puis a progressivement retrouvé son danois. Dès qu’il s’est senti assez fort pour voyager, sa mor (mère) et lui sont allés rejoindre son far (père) qui avait déjà trouvé un emploi à Vancouver. Ils adoraient Vancouver.

« Le Danemark est entouré d’eau et est composé de plus de 500 îles, explique Michael. Je crois que c’est la raison pour laquelle Mor et Far aimaient tant la côte ouest du Canada. Elle leur rappelait leurs racines. »

Voilà un excellent rappel pour nous tous. Nous devons sortir quand nous le pouvons et où nous le pouvons afin de profiter de la beauté naturelle du printemps canadien. Merci Michael.

Musée canadien de l’immigration du Quai 21 (S2012.1310.1)

Author(s)

Carrie-Ann Smith

Carrie-Ann Smith est la Vice-présidente, responsable de la mobilisation du public du Musée canadien de l’immigration du Quai 21. Elle a joint la Société du Quai 21 durant l’été 1998 et a vu l’organisation se développer à partir d’une idée pour devenir d’abord un centre d’interprétation puis, un musée national. Bien qu’elle ait occupé plusieurs postes au Musée, la collecte et le partage d’histoires ont toujours été ce qu’elle aime le plus. Et c’est toujours vrai !