« The New Canadian Curling Club » balaie les mythes sur les immigrants

Trois joueurs de curling, dont un homme sud-asiatique en turban, une femme noire et un jeune homme est-asiatique, regardent attentivement une jeune femme du Moyen Orient en hijab manger un Timbit.

Zaynna Khalife, Ardavan Taraporewala, Linette Doherty et Howard Dai, interprètes de la pièce The New Canadian Curling Club. Photo de @stoometzphoto
 

Pour bien des gens, le curling est un mystère. Ça ne semble pas très exigeant sur le plan athlétique, et pourtant, comme de nombreux Canadiens l’ont découvert en regardant les chaînes de télévision, c’est franchement dramatique à regarder.

À l’affiche jusqu’au 23 mars au Neptune Theatre à Halifax, The New Canadian Curling Club est une comédie qui raconte l’histoire de quatre personnes réunies pour apprendre ce sport. La pièce parle également de l’expérience de quatre immigrants dans une petite ville et des défis particuliers auxquels ils sont confrontés.

Le dramaturge Mark Crawford explique que même si la pièce est une comédie, au fond, il voulait aborder « une conversation plus large sur qui nous sommes et comment nous accueillons les gens, ou non ».

La pièce, commandée à l’origine par le Blyth Festival en Ontario, a été créée en 2018. Elle a été inspirée par l’important mouvement de Syriens arrivés au Canada en tant que réfugiés. « Je me suis particulièrement intéressé aux familles syriennes qui se sont retrouvées non pas dans un grand centre urbain, mais dans des communautés plus petites. »

En effet, l’une des personnages est une adolescente syrienne qui se trouve au pays depuis quelques mois. Mais les autres membres de l’équipe de curling ne sont pas nécessairement de « nouveaux » Canadiens. L’une est arrivée Canada depuis 27 ans, originaire de la Jamaïque. Un autre, originaire d’Inde, élève sa famille au Canada depuis dix ans. Il y a aussi un médecin résident, arrivé de Chine il y a trois ans et demi.

Le groupe est improbable, constitué de quatre personnes à des âges et des étapes bien différents de leur vie. Et en effet, à part le fait d’être nés ailleurs, la seule chose qui les unit est qu’aucun d’entre eux ne sait faire de curling. Ça, et ils se font tous appeler « vous autres » par leur entraîneur, qui ne cache pas son racisme.

« Je voulais explorer la dynamique entre les nouveaux Canadiens et les personnes dont les familles sont ici depuis longtemps », explique Crawford. Comme le montre la pièce, cette dynamique n’est pas toujours facile.

La production est mise en scène par Santiago Guzmán (actuellement artiste en résidence au Musée). Guzmán, qui a quitté le Mexique pour le Canada il y a dix ans, explique : « J’ai senti que c’était une occasion pour moi, en tant qu’immigrant, de diriger ce spectacle de ce point de vue, mais aussi d’encourager et de permettre aux artistes qui ont également vécu l’expérience de la migration d’apporter une voix authentique basée sur leur vécu. »

Crawford a essayé le curling dans le cadre de ses recherches pour la pièce et a fait une découverte importante. « J’étais vraiment mauvais », admet-il. Guzmán, quant à lui, déclare : « Étonnamment, j’étais plutôt bon. Je pense que j’étais très fort dans mes lancers. Et c’était très amusant. »

Les billets sont disponibles à la billetterie du Neptune Theatre.

Pour en savoir plus sur l’intersection entre la comédie et l’immigration, écoutez la cinquième saison du balado du Musée, D’innombrables voyages.