Soldat E. Elizabeth Knowles Webb

Mur de Service

Colonne
16

Rangée
24

First Line Inscription
Pte E. Elizabeth Knowles Webb
Second line inscription
Royal Artillery and War Bride

Beau soldat canadien rencontre belle jeune écossaise

C'est pendant la terrible Seconde guerre mondiale que nos parents se sont rencontrés. Notre père, Wilfred Raymond Webb, né le 14 décembre 1918 à Bishopton, au Québec, était stationné en Angleterre. C'était l'époque du Blitz et Hitler faisait bombarder Londres, et mon père était parmi les soldats qui essayaient d'aider les citoyens d'une ville dévastée. Ensuite il a été stationné en Écosse pendant l'été 1943 où il y a rencontré sa future femme, Betty. Notre mère, Elsie Elizabeth Knowles, est née le 18 avril 1923 à Aberdeen, en Écosse. Elle était allée danser au Palais de la Danse quand mon père l'a vue de l’autre côté de la salle et s'est dit qu'elle était la femme qu'il voulait épouser. Et c'est ce qu'il a fait, le 23 juin 1944.

Quand ce beau jour est arrivé, mes parents avaient simplement quatre jours de permission pour se rendre à Aberdeen, se marier, puis rejoindre leurs unités. Notre mère était stationnée dans des sites un peu partout en Angleterre pour aider à retracer le mouvement des troupes ennemies et expédier cette information en haut-lieu. Ils changeaient toujours de place pour tromper les soldats. Notre père a pris le bateau pour aller combattre sur le continent, en Normandie, en Allemagne et en Hollande. On peut dire que c'était à la fois le meilleur et le pire temps de sa vie. Il venait juste de se marier, mais il a dû partir et il ne savait pas s'il reverrait un jour sa jeune épouse.

Quand la guerre s'est terminée, après cinq ans d’absence, notre père est d'abord rentré au Canada. Il est arrivé à New-York par un bateau-hôpital en avril 1945. Heureusement, il n'était pas parmi les blessés.

Notre mère l'a suivi le 6 mars 1946 et est arrivée à Halifax avec de nombreuses autres épouses de guerre sur le Mauretania. Le voyage a été dur et a pris sept jours. Maman nous a dit que le seul repas qu'elle regrettait, c'était quand elle faisait la queue pour du chocolat. Encore aujourd'hui elle aime bien les sucreries. À son arrivée, cela ne lui a pas pris longtemps pour réaliser l’immensité ce pays et qu'il lui faudrait encore quelques jours de train avant de revoir son mari.

Mes parents se sont installés dans une ferme à Bishopton, au Québec. Quel changement pour une fille de la ville, de ne pas avoir de bouilloire électrique, de devoir tout apprendre et de s'occuper des animaux, vaches, cochons et chevaux... Les animaux lui faisaient tous peur sauf les bébés cochons, qu'elle trouvait très mignons. Là, sans électricité ni eau courante, ils ont élevé une famille de sept enfants pendant quatre ans. Quatre enfants sont nés à la ferme. Après huit ans de vie à la campagne, ils ont vendu la ferme et ont déménagé dans une petite maison près de East Angus, où ils sont restés pendant 24 ans. Progressivement, un à un, toute la famille a déménagé en Ontario, y compris mes parents. Et ces sept enfants ont maintenant quinze petits-enfants et huit arrière-petits-enfants.

Je pense qu'il a fallu beaucoup de force et de courage à ma mère pour quitter sa famille et venir dans un pays étranger. Une terre où elle ne connaissait personne si ce n'est son nouveau mari, qu'elle n'avait vu qu'une fois en 21 mois de mariage. Elle a dû attendre 18 mois pour revoir sa famille en Écosse, alors que ces derniers lui manquaient beaucoup. Sa plus jeune fille, Donna, l'a accompagnée pendant ce voyage et elle y a d’ailleurs célébré son deuxième anniversaire.

Notre père, qui est décédé en mai 2006, adorait jouer aux cartes, tout comme maman. Chaque fois qu'il gagnait, il se frappait la tête et disait : « Ça, c'est de la Technocratie ». Nous n'avions aucune idée de ce que cela voulait dire, mais nous trouvions cela très drôle.

Nous sommes fiers de nos origines et de ce que nos parents ont accompli. Nous ne regrettons pas, bien au contraire, d'avoir été élevés dans une petite ville. La génération d'aujourd'hui aurait bien des choses à apprendre de la façon dont nos parents vivaient et de toutes les luttes qu'ils ont endurées.

Merci Maman, Merci Papa

Vos enfants qui vous aiment

Beverly, Jo-Anne, Marshall, Deborah, Alan, David, et Donna.

Portraits côte à côte de jeunes hommes et femmes.
Portrait d’un jeune homme et d’une jeune femme en uniforme militaire.
Photos côte à côte d’un jeune couple à cheval et d’un couple plus âgé marchant sur des marches en pierre.
Trois photos successives représentant divers membres de la famille de Knowles.