Sapeur Tony Anton E. Vermeulen

Mur de Service

Colonne
21

Rangée
12

First Line Inscription
Sapper Tony Anton E. Vermeulen
Second line inscription

20th Field Company, RCE

Mon père, Frank Vermeulen, travaillait comme vétérinaire et agriculteur en Hollande. Il a perdu son bétail deux ans d’affilée en raison de la fièvre aphteuse. Il a décidé d’essayer quelque chose de nouveau et il a entendu parler que les choses se passaient beaucoup mieux au Canada. Il a immigré au Canada en mars 1927. Mes parents n’ont pu traverser ensemble car ma mère était enceinte et n’a pas pu obtenir un passeport que lorsque le bébé fut âgé de trois mois.

Quatre mois plus tard, ma mère Anna, ma petite sœur Marie et moi-même, âgé de quatre ans avons immigré au Canada à bord du navire Nieuw Amsterdam, arrivant à Halifax, au Quai 21, le 21 juillet 1927. Je me souviens peu du voyage, sauf que ma mère a eu le mal de mer pendant la majeure partie de la traversée, tout comme ma petite sœur. Sur le bateau, nous étions en troisième classe et les conditions de vie seraient considérées comme inacceptables selon les normes d’aujourd’hui.

Nous avons voyagé par train entre Halifax et Winnipeg. Au Bureau de l’immigration de Winnipeg, ma mère a dû vendre son collier de perles pour être en mesure d’acheter du lait afin de nourrir ma petite sœur. Nous avons ensuite pris le train de Winnipeg à Aberdeen, en Saskatchewan, où nous avons rencontré mon père et son employeur, un fermier d’Aberdeen.

Une fois arrivés à la ferme, on nous a montré notre résidence : un vieux hangar avec de la paillasse sur le sol en guise de lit et une vieille boîte de pommes qu’on a transformée en berceau pour ma petite sœur. Je me souviens de la première nuit, lorsque ma mère, qui se trouvait à l’extérieur, a regardé le ciel en disant : « Mon Dieu, pourquoi avons-nous quitté la Hollande ? ». Dans les mois qui suivirent, ma petite sœur Marie est tombée malade et est décédée. La cause de sa mort n’a jamais été connue en raison de la barrière linguistique.

Ma famille a ensuite déménagé à Vanscoy, en Saskatchewan, afin de résider avec d’autres immigrants hollandais. J’ai commencé l’école à l’âge de huit ans. Le souvenir le plus éloigné sur la vie au Canada est que lorsque j’ai commencé à aller à l’école, je ne pouvais pas parler l’anglais, et les autres enfants me taquinaient et m’intimidaient.

J’ai terminé l’école en 1939, à l’âge de 17 ans, alors que la Deuxième Guerre mondiale éclatait. En mai 1942, j’ai joint l’armée canadienne et quitté pour l’étranger, prenant mon départ du Quai 21 en juillet 1943 à bord du navire français Louis Pasteur, à destination de Glasgow, en Écosse. Le 7 juillet 1944, nous avons débarqué sur la plage de Normandie, la première bataille étant celle de «Caen », en France. Nous avons voyagé à travers la Belgique, la Hollande et l’Allemagne. Alors qu’on se trouvait en Hollande, j’ai rencontré un certain nombre de membres de ma famille et j’ai reçu plus tard une médaille pour la libération de la Hollande. Je suis revenu au Canada en avion, en septembre 1945 et j’ai atterri à Montréal pour poursuivre mon voyage en train jusqu’à Saskatoon, en Saskatchewan. J’ai renoué avec ma famille à Vanscoy, en Saskatchewan, et y ai revu ma copine d’école de l’époque. Nous nous sommes mariés peu de temps après mon retour. J’ai travaillé sur la ferme durant de nombreuses années et pris ma retraite à Saskatoon. J’ai perdu ma femme à l’automne 2005. Ensemble, nous avons 5 enfants, 12 petits-enfants, 5 arrière-petits-enfants, et notre famille ne cesse de croître.