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7
Rangée
31
LT. JOHN FORBES MONROE
Marine royale canadienne
John Forbes Monroe (Forbes) est né à Ottawa, en Ontario, le 29 janvier 1921, et est l'unique enfant de Winifred Edna Forbes et Franklin Alexander Monroe. Il a habité au 100 Harmer Avenue à Ottawa, et est sorti diplômé du Glebe Collegiate en 1939. C'était un excellent joueur de tennis et un athlète complet ; on lui a décerné le trophée Ames Memorial du meilleur athlète dans ses années de maturité. Après son diplôme, Forbes a fait des études d'ingénieur à l'université Queen's à Kingston, en Ontario.
Pendant la Seconde guerre mondiale, en 1942, il est devenu représentant naval pour l'Amirauté britannique et était basé dans une usine près d'Ajax, en Ontario, qui fabriquait des munitions et des explosifs à la fois pour la marine britannique et pour la marine canadienne. C'est ce travail qui l'a aidé à se faire une carrière dans la marine : les munitions et les explosifs sont devenus son centre d'intérêt et il s'en est occupé à plein temps pendant tout le reste de la guerre.
Quand il était à Ajax, il a fait connaissance de sa future femme, Jessie Bernice (Bunny) Wight et ils se sont mariés le 7 août 1943. Voir la photo
Après un bref transfert à Windsor, en Ontario, Forbes est retourné à Ottawa et a rejoint les réservistes des Volontaires de la Marine royale canadienne, en tant que lieutenant. Voir la photo
Il a obtenu ensuite un poste sur le HMCS Cornwallis en Nouvelle-Écosse puis à Halifax. A cette époque, il était difficile de trouver un logement et beaucoup d'Haligoniens ouvraient les portes de leur maisons et hébergeaient les soldats qui faisaient leur service et leurs épouses. Après bien des recherches, Forbes a finalement trouvé à se loger chez Lee et Lela Rompkey, (le Trésorier de la ville de Halifax) au 113 Cambridge Street. Comme un logement était maintenant disponible, Bunny a rejoint Forbes à Halifax en hiver 1943, et a obtenu un emploi au Camp Hill Hospital, qui recueillait les vétérans blessés. Au printemps 1944 il a quitté le Quai 21, en partance pour l'Angleterre, à bord d'un des quatre destroyers que les États-Unis avaient prêtés au Canada, sous un contrat de location. Traverser l'Atlantique nord à cette époque de l'année sur un tel vaisseau était une expérience plutôt brutale.
Après des mois de travail (sur la mise au point de munitions, d'explosifs et de dispositifs de déminage) dans un certain nombre de ports de la côte est et dans la Manche, Forbes a assisté à l'invasion de la France par les Britanniques et les Canadiens. Il a été redéployé au Canada pour devenir responsable du dépôt naval de munitions à Halifax. Il a traversé l'Atlantique aller et retour à bord du Queen Elizabeth, le bateau qui a emmené Winston Churchill à New York pour une rencontre avec Roosevelt et Staline. Le Queen Elizabeth avait plus de canons que la majorité des bateaux de la marine canadienne, car il voyageait sans escorte. Bien qu'ils soient sous commandement britannique, les canons étaient opérés par des soldats américains. La marine royale, qui commandait l'artillerie, n'était pas à l'aise avec cela, surtout la nuit. La traversée a été assez rapide, étant donné que le bateau voyageait seul, et à un bon rythme. Après avoir quitté à New York, Forbes est rentré au Canda, puis à Halifax pour prendre son poste au Dépôt de munition.
À partir de ce moment et jusqu'à la fin du printemps 1945, il a été responsable du laboratoire de recherche sur les munitions et les explosifs. De temps à autres, il devait s'occuper d'appels de gens qui vivaient sur la côte et qui faisaient état de mines ou de torpilles déposées par la mer sur la côte, et demandaient qu'elles soient enlevées. Heureusement, la plupart du temps, il ne s'agissait que de chauffe-eaux vides, qu'on avait confondus avec des torpilles, ou de grandes bouées de flottaison qu'on avait pris pour des mines. Dans les rares cas où une mine s'était séparée de son amarrage et flottait au large, on les faisait normalement sauter sur place, étant donné que loin de Dartmouth et de Halifax, il y avait assez peu d'habitations près de la côte. Voir la photo.
Le jour de la Libération, comme dans beaucoup de villes au pays, le maire et des personnalités officielles ont dirigé des services religieux et assisté à des parades, avec de orchestres qui jouaient de la musique dans les rues pendant toute la journée et toute la soirée. Voir la photo.
Comparée à d'autres villes, Halifax était unique en son genre quand la fin de la guerre a été annoncée, puisqu'il y avait littéralement des dizaines de milliers de personnes qui travaillaient dans l'Armée, la Marine, et les Forces aériennes, en attendant de partir en mer. Un très grand nombre de ces hommes étaient jeunes, célibataires, qui cherchaient tous les moyens de faire la fête avant d'être expédiés sur le théatre des opérations. Dans l'après-midi du jour où on a annoncé la Libération, quelques soldats ont commencé à briser des vitrines, surtout dans les magasins de vente d'alcool, et dans quelques magasins connus pour vendre des vêtements chics, et 'se sont servis eux-mêmes'. Quelques instants plus tard, il y avait plein de gens qui buvaient partout tout l'alcool qu'ils pouvaient trouver, des bagarres ont éclaté, avec des scènes de saccage, et certains ont mis le feu à des voitures et à des tramways – il y a eu beaucoup de dommage matériel. La police et les patrouilles militaires ont essayé de maîtriser les meneurs mais la foule était incontrôlable. Voir les photos
Forbes était au Dêpôt de munitions, qui avait été fermé pour la journée, a reçu l'instruction de l'Officier naval en chef de Halifax de recruter une équipe pour mettre sous les écrous les pires des émeutiers qui avaient cassé du matériel dans les zones de stockage naval en centre-ville. Il a sélectionné plusieurs douzaines de gaillards solidement bâtis dans les patrouilles à terre, et des officiers de police qui avaient reçu un entraînement militaire, a déniché un camion pour transporter tout ce beau monde, et ils sont partis en ville. Là, les hommes ont travaillé jusque tard le soir pour arrêter les soudards et les emmener à la prison du port.
À la fin de la guerre, beaucoup de navires sont rentré d'Europe au Canada pour se débarasser de leurs munitions au Dépôt de Halifax, alors qu'il était déjà rempli au delà de sa capacité. En juillet 1945, l'inévitable s'est produit. Un soir, alors que des centaines de civils et de travailleurs dans l'industrie navale avaient quitté les lieux à la fin de leur journée de travail, une explosion a retenti sur une des jettées du Dépôt. À ce moment-là, il n'y avait plus que quatre personnes à l'intérieur du Dépôt, deux sentinelles, sur chaque jettée, Forbes et son aide au laboratoire. La sentinelle en poste là où la première explosion a eu lieu a été tuée ; la deuxième sentinelle s'en est sortie. Forbes et son aide ont été touchés par l'explosion. Heureusement, ils s'en sont sortis sans blessure. Les explosions et l'incendie ont continué tout le reste de la nuit et pendant deux jours avant que l'on arrive à les maîtriser. Voir les photos.
Deux jours plus tard, le chef du personnel naval est venu d'Ottawa pour inspecter les dommages, et avec humour, a dit à Forbes : « Maintenant que tu as fait sauter le Dépôt, tu peux y rester et nettoyer tous les débris ! ». Cette opération a pris trois ans et Forbes a été nommé aux quartiers d'états-majors de la Défense nationale à Ottawa.
Forbes a continué sa carrière au gouvernement, au service du NDHQ et du Conseil du Trésor. Il a pris sa retraite en 1980 à l'âge de 62 ans. Forbes a vécu à Ottawa avec sa femme Bunny pendant de longues années. Ils ont eu trois enfants, Robin Lee, Murray et Cameron, et ils ont maintenant 5 petits-enfants Watson McLeish, Duncan McLeish, Lindsay Monroe, Morgan Monroe et David Monroe.
John Forbes Monroe est décédé le 27 octobre 2005, l'Année dédiée aux Anciens-combattants, à Ottawa, à l'âge de 84 ans.