Mur de Service
Colonne
18
Rangée
24
Mon grand-père Hugh Irenus Conway était agent d’immigration au Quai 21 et mon frère et moi-même avons assisté à une fête de Noël qui s’y tenait. Nous sommes tous les deux sur la photo des enfants qui participaient à la fête de Noël. Nous sommes sur le côté droit de cette photo, là où le pli se trouve. Il y a un homme à l’arrière et mon frère se trouve devant lui. Il porte un chandail à col en « V » et il souffle dans une sorte de grosse corne. Je me trouve devant lui, un peu à sa droite, je regarde vers le bas. Je porte une blouse à manches courtes avec une jupe plissée et mes mains sont repliées devant moi. Mon nom de jeune fille était Mader (Alana) et le nom de mon frère est Richard Mader.
Mon grand-père est né le 27 mars 1898 à Ferguson’s Cove, dans le comté d’Halifax, en Nouvelle-Écosse. Ses parents étaient William et Catherine (Munro) Conway. Il avait trois frères et trois sœurs. Ses parents ont déménagé à Halifax au début des années 1900. Il s’est enrôlé dans les Forces expéditionnaires canadiennes le 16 octobre 1916, à l'âge de 18 ans. Il a servi dans la 8e brigade de l’Artillerie canadienne. Il fut blessé deux fois et il a reçu la médaille militaire de la bravoure. Deux de ses frères, William et James ont eux aussi été actifs durant la Première Guerre mondiale.
Après la guerre, mon grand-père est retourné à Halifax et en 1921, il a épousé Audrey Dorey. Ils eurent deux enfants : Kathleen, qui vit à Waverley, puis Elitha Winifred, décédée en 1924 à l’âge d’un an et demi.
Mon grand-père a travaillé à la boulangerie Moir’s Bakery pendant de nombreuses années. Il a travaillé comme vendeur, conduisant une charrette à cheval à travers Halifax pour la distribution de pains.
Mon grand-père a joint le Bureau de l’immigration autour de 1944 et a pris sa retraite en 1964. Il fut un temps où il escortait des prisonniers à Wainwright, en Alberta. Ils voyageaient par train. Je ne sais pas qui étaient ces prisonniers, mais je me souviens que ma grand-mère me disait combien elle pouvait être inquiète lorsqu’il avait à remplir ce devoir. Mon frère se souvient aussi de notre grand-père lui racontant des histoires alors qu’il escortait des prisonniers vers Wainwright. Dans ses dernières années au Bureau de l’immigration, il travaillait à la cafétéria avec Ross Taylor. De cette période, mon frère et moi nous rappelons que lorsque nous allions lui rendre visite au travail, il nous achetait toujours du caramel et des rouleaux de menthe. C’est un souvenir très cher que nous conservons tous les deux de lui et de la cantine du Bureau de l’immigration.
J'ai demandé à ma mère, Kathleen (Conway) Mader, si elle avait des histoires à raconter sur les jours de son père à l'immigration, mais elle a dit qu'il n'avait vraiment pas parler de son travail très bien. Elle disait qu’il parlait souvent de tous ces petits enfants. Il aimait les enfants, et son cœur allait envers tous ces petits qu’il voyait passer les douanes. Il était le genre de personne qui parlait avec les enfants, qui ricanait avec eux et qui leur aurait même donné des bonbons.
Je crains que cela est tout ce que je peux me rappeler. Je souhaiterais avoir demandé, quand j’étais plus jeune, à mon grand-père de me parler de son travail et de la Première Guerre mondiale. Encore une fois, il ne parlait jamais de la guerre, il préférait faire des blagues et me dire que je devrais goûter à la viande de cheval. Mon grand-père était un homme silencieux, calme et aimant. Il avait un bon sens de l’humour et aimait faire des plaisanteries. Je suis certaine qu’il aurait été très aimable envers n’importe quelle personne passant par le Quai 21.
Alana (Mader) Amarandos, petite-fille