Private Wilfred Howard Wilson

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15

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2

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Private Wilfred Howard Wilson
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Royal Cdn. Army Medical Corps

Franchement, je ne me rappelle pas très bien de ce qui s'est passé pendant la guerre. Tout s'est passé comme si j'avais été happé dans un tourbillon de furie. Je me suis engagé ; cinq mois plus tard j'étais en Angleterre et j'y suis resté quatre ans. Rien qu'en Angleterre, j'ai conduit plus de 140000 miles. Je faisais parti du Corps royal canadien des ingénieurs électriciens et mécaniciens, dans ce qu'ils appelaient la 'récupération lourde'. J'avais une équipe de quatre hommes et on conduisait ce que vous appelez ici une 'dépanneuse'. Nous on l'appelait plutôt une 'démonteuse', vu que, lorsqu’on faisait de la récupération de véhicules, il fallait retrouver toutes les pièces détachées et les reconstruire à l'identique juste à partir des plans.

J'ai été blessé au jour j+12 et j'ai dû passer six mois à l'hôpital. Quand j’en suis sorti, je n'étais plus autorisé à voyager ou à partir en mission. C'était mes genoux qui en avaient pris un coup et on m'a envoyé dans une unité de convalescence où j'ai reçu une formation pour apprendre à déchiffrer des photographies. A l'époque, ils n'y avaient pas les mêmes appareils photos comme on peut en avoir aujourd'hui. Ils prenaient des photos par-ci par-là et vous deviez les assembler, les remettre ensemble. On vous donnait une photo prise en Allemagne, et la première fois que vous la regardiez, vous ne voyiez rien du tout ; et puis au bout d'une heure et demie, vous pouviez distinguer les convois, les gares de trains etc. On devait tous les signaler pour eux ; ils les prenaient et vous rapportaient d'autres photos. Je pense que j'ai fait cela pendant trois mois. Et puis on m'a envoyé dans un atelier pour réparer des moteurs.

A un moment, on a été bombardés pendant quarante jours consécutifs. C'était quasiment impossible de dormir. (Les bombardements avaient lieu nuits et jours).

Quand j’avais une permission, j'avais un endroit merveilleux où aller et j'étais comme à la maison. C'était juste à quinze miles de Londres. Je connaissais l'Angleterre mieux que la Nouvelle-Écosse, avec tous les voyages que j'y avais faits ainsi qu’en Écosse.

Je suis rentré sur l'Aquitania et nous avons débarqué à 11 heures du soir cette nuit-là. Ma femme est venue me chercher sur le quai et mes bagages ont étés envoyés au No 6 (au Dépôt de Halifax) et on m'a autorisé à rentrer chez moi. On a pris le traversier pour Dartmouth et la chose la plus incroyable que j'ai vue, c'était toutes les couleurs que les femmes portaient sur elles. Là-bas, pendant quatre ans, je n'avais vu que des couleurs ternes. Je n'oublierai jamais cela, j'étais assis et j'étais complètement émerveillé par toutes ces couleurs.

Je n'ai gardé contact avec personne en Angleterre, même ceux avec qui j'avais travaillé.

Auteur : La Société historique de Fall River et Windsor Junction

Note de l'Editeur : Howard Arthur Wilson a travaillé pour Municipal Contractors pendant plus de 30 ans. On peut lire son histoire dans « Dear Reader », page 25. Il était l’un des premiers membres de notre Club d'histoire. Il est décédé à l'âge de 84 ans le 11 juin 1996.