William Hutcheson McArthur

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
195

Rangée
13

First Line Inscription
William Hutcheson McArthur

Arrivant à titre de : Immigrant
Pays d'origine : Écosse
Nom du navire : Sylvania
Port d'entrée : Halifax, Quai 21
Date d'arrivée : 13 mars 1964
Âge à l'arrivée : 21 ans

Mon voyage d’immigration de l’Écosse au Canada

À l’âge de 21 ans, j’ai pris la décision de quitter l’Écosse afin de m’éloigner du conflit religieux et pour m’offrir une meilleure vie. On m’a donné le choix d’immigrer en Australie, aux États-Unis ou au Canada. J’ai choisi la dernière option, croyant que ce serait une décision qui changerait ma vie à jamais. Le Canada avait besoin de gens de métiers spécialisés. J’ai fait une demande de permis de commerce à l’immigration canadienne en 1963 et ils ont payé mon voyage jusqu’au Canada. Je suis monté à bord du Sylvania Cunard à Greenock et je suis arrivé à Halifax, au Canada, le 13 mars 1964.

Mon père était électricien dans la Marine royale, à bord du HMS Victory. Il est décédé à l’âge de 22 ans, en avril 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale. J’ai perdu mon père quand j’avais 6 mois. J’ai fréquenté l’école primaire de Rosevale Street, où j’étais 3e de ma classe. Quand j’étais jeune, je jouais au soccer dans les rues de Partick. J’ai fait un stage de 6 ans en plomberie (ingénieur sanitaire marin) chez Barclay Curle, à Glasgow. J’ai grandi en tant que protestant. Je me souviens que les Allemands larguaient des bombes sur mon école maternelle. J’avais 4 ou 5 ans. Ma mère était une mère monoparentale et élevait un enfant unique. Elle a épousé mon beau-père pour me donner une meilleure vie. Il était le meilleur ami de mon père et avait promis de s’occuper de nous. Ma mère et lui ont eu ma demi-sœur. Nous utilisions des coupons, mais grâce aux navires de la marine marchande canadienne, nous avons reçu de la nourriture. De nombreuses mères tricotaient et cousaient des vêtements pour les enfants. Nous avons fait ce que nous devions pour survivre. Nous vivions sur la rue Merkland, à Partick, dans une maison de trois étages. Il y avait 5 portes sur chaque palier et une salle de bain. Les gens se relayaient pour nettoyer les escaliers et les toilettes. Nous, les enfants, avons élevé des pigeons dans les toilettes jusqu’à ce que nos mères les chassent de là. Mais nous étions là les uns pour les autres et nous avons créé des amitiés et des souvenirs durables. Lorsque la guerre a pris fin, je me souviens qu’il y a eu une grande fête dans les rues de Partick, à Glasgow. Les gens dansaient et agitaient des drapeaux, c’était un grand moment pour nous, les enfants.

La nuit précédant notre départ, nous nous sommes tous soûlés, nous avons fait la fête et nous nous sommes dit au revoir en partageant de nombreux câlins et baisers. Nous avons traversé l’Atlantique pendant les mois d’hiver, notre voyage a été long, froid, humide et misérable. Les bagages étaient gardés dans le navire et nous avions un bagage dans notre cabine, la cabine A95. Nous avons été bourrés pendant tout le trajet. À bord, la nourriture était excellente, il y avait des commodités, des divertissements, des films et beaucoup d’alcool. J’ai voyagé avec mon meilleur ami, William « Billy » Oswald. Nous avons voyagé par train de Halifax à Montréal, puis nous avons changé de train à Montréal pour nous diriger vers Toronto. Je suis arrivé à la station Union un samedi. Je me souviens qu’il neigeait. Je n’ai pas apporté grand-chose au Canada. Mes outils, mes vêtements et moi-même. J’étais terrifié à mon arrivée. Je venais de voyager seul, sans ma famille, vers un pays étranger avec seulement une valise. Au Quai 21 d’Halifax, j’ai été accueilli par 1,5 mètre de neige et personne d’autre. Les gens étaient accueillants, la nourriture et les breuvages étaient abondants. Des bières pression à 10 cents. Le frère de Billy Oswald nous a emmenés à la branche 13 de la Légion pour voir jouer les Maple Leafs. Je n’avais jamais vu un match de hockey. J’étais commandité par John Gibson, le frère de ma mère. Je suis resté avec lui pendant 2 semaines, puis j’ai déménagé sur la route Kennedy, à Scarborough, avec la famille Oswald, celle d’un de mes camarades qui a servi à mes côtés pendant mon apprentissage de soudeur.

J’ai eu la chance d’adhérer à la section locale 46 de l’UA, Plumber Steamfitter Union (Association unie des plombiers et poseurs de canalisations de vapeur), en 1964, où j’ai travaillé jusqu’à ma retraite en 2007.

J’ai passé mes premières années passées au Canada à faire la fête, à danser et à rencontrer des filles dans les salles de bal Maple Leaf, Palladium et Locarno, où j’ai fini par rencontrer ma femme, Cheryl. Nous nous sommes mariés à Toronto en 1965 et avons eu 3 beaux enfants.

Un poste de l’entreprise American Ship Building s’est ouvert à Lorraine, en Ohio, moyennant une carte de voyage. J’ai demandé la citoyenneté américaine et j’ai été accepté. Quand je me suis marié, j’ai amené ma femme à Fairview Park, dans la banlieue de Cleveland, en Ohio. Ma femme est tombée enceinte et nous sommes revenus à Toronto pour être avec sa famille.

J’ai complété mes cours de soir en formation syndicale. Je n’étais pas habitué à la nourriture multiculturelle du Canada. Ma mère, mon beau-père, ma sœur, mes cousins, mes tantes et mes oncles m’ont suivi de près. Je suis retourné plusieurs fois dans mon pays natal afin de me remémorer mon enfance et pour rendre visite aux membres de ma famille qui ont choisi de retourner en Écosse ou qui sont restés sur place. Je n’ai jamais perdu mon gros accent de Glasgow. Les Canadiens et les Canadiennes avaient de la difficulté à le comprendre et aujourd’hui encore, ils me disent de ralentir quand je parle ou qu’ils aiment ma langue.

C’était la meilleure décision que je pouvais prendre à l’époque et je ne l’ai jamais regrettée. J’ai rencontré l’amour de ma vie, j’ai eu trois beaux enfants, cinq superbes petits-enfants, trois adorables arrière-petits-enfants. J’ai rencontré beaucoup de gens merveilleux, j’ai eu une carrière enrichissante à l’Université de Toronto, j’ai eu la sécurité financière et j’ai pu faire de nombreux voyages. Le 13 mars 1964, le Canada a gagné une légende.

Billy « The Beatle » Hutcheson McArthur

Un petit garçon portant une jolie casquette et un uniforme sourit à la caméra.
Moi « Billy » quand j’étais enfant.
Image d’archives d’un jeune homme en costume.
Moi « Billy » en tant que jeune homme en route vers le Canada.
Un jeune homme vêtu d’une chemise blanche et d’une cravate regarde pensivement la caméra.
Moi, « Billy », quand j’étais adolescent, je me préparais à la vie.
Un homme plus âgé portant une casquette de baseball et une veste bleue des Maple Leafs.
Me « Billy » aujourd’hui en mai 2021.
Carte postale de la Sylvania indiquant le tonnage brut, la longueur et la largeur.
Carte canadienne d’établissement des immigrants.