Mur d'honneur de Sobey
Colonne
183
Rangée
8
L’histoire d’immigration de Tullio Idilio Callegari (immigrant italien).
En 1954, peu de temps après mon 22e anniversaire, mon père, Gio Batta, est décédé. Pietro, mon frère de 38 ans, est revenu à la maison afin de prendre soin de notre mère. Peu de temps après, j’ai pris la dure décision de quitter ma demeure et mon pays, car le travail manquait. Des hommes de mon village qui partaient vers le Canada m’ont dit que c’était la terre des opportunités. J’ai passé les mois suivants à travailler et à économiser afin de pouvoir me payer un billet et d’avoir au moins 110 $ canadien dans les poches à mon arrivée, ce qui était alors une exigence.
J’ai quitté le port de Gênes à bord du Roma le 30 avril 1955 et j’ai voyagé jusqu’à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Je me souviens que chaque table du navire avait six couverts, mais qu’elles n’en avaient que trois à notre arrivée, parce que les trois autres passagers avaient trop le mal de mer pour manger. Ils ont cependant continué de nous nourrir et de nous apporter du vin comme si nous étions six à table. Nous n’avons jamais eu faim ou soif!
Le 10 mai 1955, lorsque le navire est arrivé au Quai 21, il y avait des rafales de neige et j’ai trouvé la température très froide. Je me souviens d’avoir regardé les arbres et les maisons de bois le long de la côte lors de notre approche d’Halifax. Je trouvais qu’elles étaient très petites comparativement aux maisons italiennes. Elles ressemblaient plus à des garages.
Nous sommes passés par le service d’immigration du Quai 21 immédiatement après avoir quitté le navire, puis nous avons reçu de la nourriture. J’ai été très surpris par le pain moelleux en tranches et par le fromage orange. Ce n’était pas comme à la maison.
C’est vers 20 h 30, avec mes papiers en main, que je suis monté à bord d’un train se dirigeant vers Calgary, en Alberta. L’homme qui a pris mon billet m’a parlé en italien, alors je lui ai demandé si je pouvais m’arrêter à Toronto pour aller voir mon beau-frère, Adamo Querin. Il a dit que oui, mais que j’aurais à changer de train une fois à Montréal. Il m’a indiqué dans quel wagon m’installer, puis m’a demandé pourquoi j’allais à Calgary si j’avais un beau-frère qui travaillait à Toronto. Il m’a dit qu’il y avait plus de travail à Toronto et que je pourrais rester là, plutôt que d’aller à Calgary. J’étais très heureux de l’entendre et je suis débarqué du train à Toronto pour commencer ma nouvelle vie au Canada. Bien que j’avais une formation de maçon, j’ai d’abord travaillé comme ouvrier pour 0,90 $ l’heure. J’ai ensuite commencé à apprendre à parler l’anglais. Après quelques mois, j’ai réussi à trouver un emploi de maçon qui me rapportait 1,10 $ l’heure.
En 1961, mon employeur m’a envoyé travailler sur un chantier situé à Halifax, en Nouvelle-Écosse. J’ai rencontré ma future épouse Marjorie Barnes en 1962. Nous nous sommes mariés en 1963. Mon premier enfant, John Franco Callegari, est né, puis ma fille Carla Luiga Callegari et ma fille Giuliana Marie Callegari ont suivi quelques années plus tard. J’ai deux magnifiques petites-filles, Katia Emma Denise Callegari et Lauren Nicole Callegari.