Mur d'honneur de Sobey
Colonne
169
Rangée
24
Arrivant à titre de : Immigrant
Pays d'origine : Pologne
Nom du navire : Pilsudski
Port d'entrée : Halifax, Nouvelle Écosse
Date d'arrivée : 12 novembre 1935
Âge à l'arrivée : 7 ans
Qu'est-ce qu'immigrer au Canada signifiait pour Morris Ladenheim en 1935? Pour un garçon de 7 ans, cela signifiait être séparé de sa famille élargie, y compris ses grands-parents avec lesquels il avait vécu toute sa vie. Cela signifiait de tout laisser derrière tout ce qu’il connaissait à Zaleszczyki, en Pologne. Cela signifiait un voyage difficile mais passionnant de 8 jours, sur le navire le Pilsudski, en compagnie de sa mère et sa sœur ; départ de Gdynia, en Pologne et arrivée 12 novembre au Quai 21, à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Sa mère Chippa, âgée de 33 ans, avait 20 $ en poche et chaque enfant 5 $. Ils faisaient partie des 404 passagers de 3ème classe. Il y avait aussi 355 passagers en classe touriste et 257 membres d'équipage sur ce navire qui avait effectué son voyage inaugural le 15 septembre 1935. Cela signifiait un trajet en train avec le CN, de Halifax à Montréal, afin d’être réunis avec un père dont il ne se souvenait pas. Leur première maison était au 4385 rue Clark. Cela signifiait jouer sur la rue Saint-Urbain avec les autres enfants immigrants qui étaient tous pauvres, mais ne le savaient pas. Cela signifiait être placé à l'école avec des enfants plus jeunes de 2 ans parce qu’il ne connaissait pas l'anglais. Il fallait trouver un chez-soi loin de la patrie, au YMHA de Montréal où l'adhésion était peu dispendieuse mais encore à peine abordable. Cela signifiait la sécurité.
Qu'est-ce que Morris Ladenheim avait éventuellement appris au sujet de ceux qui n’étaient pas venus au Canada? Il avait appris le meurtre de ses grands-parents par les Nazis dans la ville de Zaleszczyki. Il avait appris au sujet des camps de concentration où la sœur de sa mère, Elka, et sa famille avaient été emprisonnées, et d’où Elka avait été la seule survivante. Il avait appris l'évasion du frère de sa mère Shaya d'un camp qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avait été retrouvé en Sibérie, y vivant avec sa femme et ses 2 enfants. Il avait appris que le Canada avait dit « non » à de nombreux Juifs essayant d'échapper aux Nazis et à leur « solution finale ». Il avait appris qu’en mai 1939, le Canada avait refusé l'entrée à 907Juifs Allemands désespérés, à bord du navire St. Louis, alors que le Premier ministre Mackenzie King indiquait que ce n’était pas un problème canadien. Il avait appris que 254 de ces passagers avaient été assassinés par les Nazis, dans les chambres à gaz et les crématoires lorsqu’ils étaient revenus en Europe. Il avait appris la chance qu'il avait d'être Canadien mais il avait également appris que l'antisémitisme était endémique au Canada dans les années 1930 et que son nouveau pays, le Canada, était prêt à fermer les yeux sur le désespoir.
Quel genre de vie Morris Ladenheim s’était-il faite pour lui-même au Canada? Il avait travaillé dur à l'école, y compris au Barren Bing High School. Il travaillait à temps partiel comme emballeur à la grande épicerie Steinberg. Il allait au « Y » pour jouer au basket-ball et au badminton et surtout pour l'amitié. Au fil des ans, il s’était marié et avait eu 2 enfants et 5 petits-enfants. Ensuite, il avait gravi les échelons de l'entreprise Steinberg grâce à son intelligence innée et son travail acharné. Puis, il se rendait au « Y », comme entraîneur et pour participer à des comités. En 1956-57, Morris était le président de la commission d’éducation physique du « Y », lorsque l'équipe Snowdon Blue Basketball avait été les champions canadiens senior de basket-ball, avec un record de 29-0. Il avait aussi enseigné à ses enfants et petits-enfants la chance qu'ils avaient d'être Canadien.
Quel genre de vie Morris Ladenheim s’était-il faite pour lui-même au Canada? Il avait travaillé dur à l'école, y compris au Barren Bing High School. Il travaillait à temps partiel comme emballeur à la grande épicerie Steinberg. Il allait au « Y » pour jouer au basket-ball et au badminton et surtout pour l'amitié. Au fil des ans, il s’était marié et avait eu 2 enfants et 5 petits-enfants. Ensuite, il avait gravi les échelons de l'entreprise Steinberg grâce à son intelligence innée et son travail acharné. Puis, il se rendait au « Y », comme entraîneur et pour participer à des comités. En 1956-57, Morris était le président de la commission d’éducation physique du « Y », lorsque l'équipe Snowdon Blue Basketball avait été les champions canadiens senior de basket-ball, avec un record de 29-0. Il avait aussi enseigné à ses enfants et petits-enfants la chance qu'ils avaient d'être Canadien.
Nous sommes tous reconnaissants pour la vie que le Canada nous a fournie. Et tout avait commencé par un jeune garçon qui ne parlait pas anglais, qui était différent par ses vêtements religieux et qui venait d'une famille sans argent. Nous sommes tellement reconnaissants envers le Canada qui nous a fourni une patrie de sécurité et d'occasions.
Merci Canada.
Avec gratitude,
Morris Ladenheim et la famille
Novembre, 2015, the 80e anniversaire de l’arrivée de Morris Ladenheim au Quai 21.