Michele, Nicolina et Vito Spatafora

Arrivant à titre de : Immigrant
Pays d'origine : Italie
Nom du navire : Conte Biancamano
Port d'entrée : Halifax
Date d'arrivée : 16 novembre 1953
Âge à l'arrivée : Vito avait 4 ans

L’histoire d’immigration de Vito Spatafora
Telle que racontée par Vito Spatafora, décembre 2023

Vito est né en 1949 dans la petite ville de Vita, située dans la province de Trapani en Sicile, Italie. En novembre 1953, il a traversé l’océan Atlantique avec sa mère aimante, Nicolina, sur le SS Conte Biancamano pour retrouver Michele (le père de Vito). Michele avait quitté la Sicile pour le Canada deux ans plus tôt afin d’ouvrir la voie à l’arrivée de sa famille.

Traverser l’océan Atlantique dans les meilleures conditions était un défi pour la plupart des gens, mais traverser à l’aube de l’hiver avec de fortes vagues et la menace de tempêtes appelées les vents de novembre peut être une expérience effrayante, même pour un vieux loup de mer. Imaginez donc la réaction des paysans siciliens face au mouvement ondulatoire continu du navire. Alors que la mère de Vito est restée au lit, la tête dans un seau, Vito a trouvé le mouvement amusant et se promenait librement sur le navire, au grand dam de sa mère. Après de nombreux jours en mer, Vito et Nicolina ont finalement débarqué à Halifax, au Quai 21. Ils ont été conduits à la douane, passeports et documents d’entrée en main. Ils ont ensuite été dirigés vers le train qui les a emmenés à Toronto. Le voyage en train a duré deux jours, à travers les provinces atlantiques froides et couvertes de neige, le long du fleuve Saint-Laurent, à travers le Québec et les rives nord du lac Ontario, jusqu’à ce qu’ils atteignent enfin la gare Union, à Toronto.

Nicolina s’est emparée de Vito et de leurs affaires et a descendu la plateforme jusqu’à la grande salle où Michele et ses amis les attendaient. La foule était en effervescence. Nicolina et Michele se sont aperçus et ont couru s’embrasser pour la première fois depuis deux ans. C’est ainsi que Vito et sa famille ont commencé à vivre ensemble au Canada.

Les quelques premières années de la famille au Canada ont été difficiles. Ils ne parlaient pas la langue, ne connaissaient pas les coutumes et n’étaient pas préparés aux hivers. Cependant, ils se sont débrouillés avec l’aide d’amis et de proches. Grâce aux compétences qu’ils ont apportées d’Italie, Michele, cordonnier, et Nicolina, couturière, ont tous deux trouvé un emploi dans leur profession.

Ses parents travaillant à plein temps, Vito, enfant unique, a dû se débrouiller seul dès son plus jeune âge. Ses déjeuners se composaient généralement de « sanguichi » (sandwichs) au ketchup. Pendant leur enfance, Vito et sa famille ont déménagé une douzaine de fois à Toronto et dans la région du Grand Toronto. Il a donc dû changer d’école et se faire de nouveaux amis tous les deux ans jusqu’à la fin de ses études secondaires. Vito a fréquenté l’Université luthérienne de Waterloo (aujourd’hui l’Université Wilfred Laurier), où il a obtenu un baccalauréat avec mention, puis une maîtrise en planification environnementale à l’Université York.

En 1974, Vito a rencontré l’amour de sa vie, Frances Maio. Frances et Vito se sont mariés en 1976. Ils se sont installés à Richmond Hill et ont eu la chance d’avoir trois enfants extraordinaires, Lina, Julia et Michael.

Vito a changé plusieurs fois de carrière. Il a commencé sa carrière dans la politique municipale, a travaillé comme urbaniste, s’est lancé dans l’industrie privée en tant que consultant en développement et a eu des partenariats dans deux petites entreprises. Cependant, poussé par son désir de préserver la moraine d’Oak Ridges, il a été élu en 1994 au conseil municipal de Richmond Hill et est revenu à la politique municipale. Il a consacré les 25 dernières années de sa carrière professionnelle à ses électeurs et est particulièrement fier du travail qu’il a accompli pour préserver les terres écologiquement sensibles et promouvoir les initiatives de lutte contre le changement climatique. Par l’entremise d’événements tels que « Tastes of the Hill », il s’est efforcé de soutenir les associations caritatives locales, tout en promouvant la diversité et le multiculturalisme. La médaille du jubilé de la Reine lui a été décernée en reconnaissance des services bénévoles exceptionnels qu’il a rendus à la communauté. Vito a pris sa retraite en tant que maire adjoint de Richmond Hill à l’âge de 69 ans, afin de passer plus de temps avec sa famille et de faire plusieurs choses qu’il ne voulait pas manquer.

Vito a eu la chance d’avoir un petit-fils et cinq petites-filles. Ses petits-enfants adorent passer l’été au « Camp Nonni », où ils aiment nager, faire de la randonnée et manger de délicieux repas. Vito et Frances sont fiers de transmettre les traditions familiales à leurs petits-enfants. Parmi leurs traditions favorites figurent la fabrication annuelle de sauces, les vacances en famille et la visite de « Santa Nonno » la veille de Noël.

Vito est éternellement reconnaissant à ses parents d’avoir eu le courage de quitter leur pays pour venir au Canada afin de construire une vie meilleure pour Vito et les générations futures.