Manmohan, Usha, Deepa et Vivek

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
182

Rangée
6

First Line Inscription
Manmohan, Usha, Deepa and Vivek
Second line inscription

Sood

« Idi Amin était notre voisin. » C'est ce qu'annonce Moni Sood, l'air détendu et satisfait, assis sur son sofa à côté de sa femme Usha. « La maison d'à côté. »

Il annonce ce fait avec la même désinvolture que s'il parlait de la météo. Le temps a adouci le malaise que vivaient les Sood, une famille de l'est de l'Inde qui habitait en Ouganda lorsqu'Idi Amin commençait tout juste son règne de terreur. Les souvenirs, cependant, ne se sont pas estompés.

« Quand il allait au travail, ou lorsqu'il en revenait, c'était en convoi, raconte Moni. Si vous étiez là, il fallait que vous vous tassiez. Si ça voulait dire entrer dans le fossé, vous alliez dans le fossé. Sinon, ils auraient pu vous tirer dessus. »

Alors que les tensions augmentaient, les Sood sont allés d'abord au Kenya, puis ils ont émigré vers le Canada. Ils y sont arrivés en 1969.

« Ils ont pris ce qu'ils ont pu, et sont arrivés ici avec rien, sauf nous », explique Deepa Sood, qui avait quatre ans lorsque ses parents ont émigré vers le Canada. Ils ont habité avec de la famille à Calgary avant de faire leur chemin vers la Nouvelle-Écosse. « Ils ont recommencé à zéro dans le petit comté de Pictou. »

Deepa et son frère, Vivek, qui n'avait qu'un an lorsque la famille est arrivée au Canada, ont commencé une vie semblable à celle de leurs voisins : ils sont allés à l'école, ils ont fait partie des Scouts et des Guides, ils ont joué au hockey. Parfois, ils avaient un pincement, une impression d'être différents, comme lorsqu'ils portaient des jeans qui n'avaient pas tout à fait le style en vogue, mais en général, leurs différences étaient appréciées.

C'était tout à fait naturel pour la famille de présenter la nourriture punjabi aux nouveaux amis. Pour Usha, cela signifiait bien souvent que les amis de ses enfants flânaient à la maison dans l'espoir d'être invités pour le souper.

La nourriture était au centre des réunions, grandes ou petites, au quotidien et lors de grands événements. « Tout tournait autour de la famille, des amis, de la nourriture, du plaisir. Et c'est encore le cas », affirme Vivek.

Vivek a commencé à travailler dans le magasin no 1 de Sobeys en 1984, comme emballeur. Aujourd'hui, il est vice-président directeur des entreprises connexes. Il habite à Halifax avec sa femme, Stephanie, et leurs filles Jaya et Riley. Vivek est reconnaissant envers ses parents pour la vie qu'ils lui ont donnée, et envers Sobeys pour les opportunités de carrière dont il a pu profiter.

« Je n'ai que de la gratitude pour Rob, ou Donald, ou David [Sobey], déclare-t-il. Je vois toutes les choses qui ont changé dans ma vie depuis que mon embauche dans l'entreprise. Il y a eu beaucoup de changements depuis ce jour-là, et je n'ai reçu que du soutien sincère. »

C'est ce genre d'opportunités que ses parents recherchaient quand ils sont venus au Canada, croit Deepa, qui a commencé sa carrière Sobeys alors qu'elle était aux études. Elle travaillait dans la salle du courrier et en comptabilité.

« De nos jours, les gens suivent l'argent, dit-elle. Mais quand mes parents sont arrivés, les gens cherchaient l'opportunité. Il y a une différence entre l'argent et l'opportunité. Je crois que ça s'est avéré très rentable. Toutes les réussites que j'ai pu atteindre s'expliquent par les leçons que j'ai eues en grandissant, et par l'endroit où j'ai grandi. »

Deepa est aujourd'hui gestionnaire adjointe de catégorie à Stellarton; elle est attachée à la culture familiale qui reste essentielle chez Sobeys, alors même que l'entreprise mène ses affaires d'un océan à l'autre.

« Je me souviens encore de voir Donald Sobey marcher jusqu'au travail. Il portait un complet, et il marchait tout bonnement sur la rue Foord, raconte-t-elle. Il n'avait jamais de prétention. Sobeys a toujours fait partie de nos vies, tout simplement. »