Mur d'honneur de Sobey
Colonne
186
Rangée
1
Arrivant à titre de : Immigrant
Pays d'origine : Allemagne
Nom du navire : Seven Seas, Europe-Canada-line, Bremerhaven àQuebec
Port d'entrée : Montréal, Québec
Date d'arrivée : 25 juin 1958
Âge à l'arrivée : 20 ans
Je suis honoré que mon nom soit affiché au le Mur d’honneur Sobey du Quai 21 grâce à la commandite de mes trois enfants nés au Canada, Ursula, Steve et Mark, ainsi que grâce à leurs familles.
Voici une courte biographie expliquant d’où j’ai immigré, comment je suis arrivé ici et pourquoi je suis venu.
Je suis né vers la fin de l’année 1938, dans un petit village du sud de l’Allemagne. Mes parents s’occupaient d’une petite ferme comptant quelques vaches qui tiraient les chariots, la charrue et qui nous donnaient du lait en fin de journée. Nous habitions à l’extérieur de la zone de combat et en 1945, quand la nourriture a commencé à se faire rare, mes parents faisaient pousser tout ce que nous mangions, à l’exception du sel et du poivre. Nos vaches loyales nous donnaient du lait pour que nous puissions en faire du beurre et du fromage.
J’ai grandi entouré d’animaux de ferme, de vaches, de veaux, de chats, de lapins, de poulets et de poussins. Je crois que c’est là que j’ai hérité de cet incroyable amour pour les animaux.
J’ai fait mon éducation de base entre 1944 et 1952, éducation qui a été légèrement perturbée par les forces d’occupation, puis j’ai servi d’apprenti afin de devenir un bon commerçant. C’est à ce moment-là que j’ai eu l’idée d’immigrer au Canada.
Au milieu des années 1950, les Canadiens ont réalisé qu’ils pouvaient attirer les jeunes européens au pays pour combler la pénurie de travailleurs qualifiés. Ils ont comblé leurs besoins en travailleurs qualifiés grâce à l’immigration, car il n’y avait pas d’établissements de formation sur place. Ils ont fait de la publicité dans les journaux locaux à l’étranger et ils ont installé plus d’ambassades pour s’occuper des personnes intéressées. Plusieurs d’entre nous sommes venus dans les années 1950 et 1960.
En 1958, j’étais prêt à immigrer au Canada. À l’époque, le navire était le seul moyen de transport disponible et abordable.
Je suis venu à bord du Seven Seas en compagnie d’environ 500 nouveaux immigrants. Nous sommes arrivés au Quai 21 d’Halifax, en Nouvelle-Écosse, le 25 juin 1958. C’est à ce moment que nous avons pu demander notre statut d’immigrant. Le Seven Seas avait été notre demeure pendant huit jours. Ça nous a donné amplement de temps pour ajuster nos attentes. Nous avons mouillé l’ancre au Quai 21 d’Halifax pour enregistrer notre statut d’immigrant, puis nous avons continué notre voyage vers Montréal, au Québec. Nous avons débarqué et un train spécial nous y attendait pour nous redistribuer à travers tout le Canada.
Les immigrants qui payaient leur propre voyage pouvaient choisir leur destination. Les autres devaient se rendre à des endroits désignés dans l’Ouest jusqu’à ce qu’ils puissent repayer leurs dettes. J’ai choisi d’aller à Toronto.
À bord du navire, j’avais été impressionné par le fait que les églises avaient envoyé des représentants pour nous aider, nous les nouveaux immigrants, à prendre contact une fois arrivés à destination. Dans mon cas, il s’agissait de l’église St-Patrick située au 131, rue McCaul, à Toronto.
Mettre les pieds dans un nouveau pays peut sembler difficile, mais chambrer avec mes concitoyens a rendu la situation beaucoup plus facile et, parfois même, aventureuse. C’est l’aventure qui m’avait fait venir ici.
Après un certain temps, je me suis trouvé un emploi en ingénierie de production pour l’industrie aéronautique. Cet emploi a satisfait ma passion brûlante pendant tout le reste de ma carrière. J’ai toujours cru à l’apprentissage continu. J’ai donc terminé un baccalauréat en économie au mois de juin 2001.
C’est lorsque j’ai été installé que ma vie a vraiment commencé au Canada. J’ai rencontré ma tendre épouse Erika, puis, ensemble, nous avons élevé trois adorables enfants, acheté une maison et construit une maison de campagne. Dieu a rappelé Erika à ses côtés après 40 ans de mariage. J’ai plus tard rencontré et épousé ma douce épouse Marta.
Je suis maintenant ici depuis plus de 60 ans et je réalise à quel point j’ai eu de la chance de pouvoir m’installer et à quel point chaque morceau du casse-tête a doucement pris sa place pour me donner une famille aimante.
Je vois aussi ce que les jeunes immigrants ont fait pour ce pays, qui est aujourd’hui une société multiculturelle harmonieuse.
Frank Danner