Mur d'honneur de Sobey
Colonne
167
Rangée
16
Ernst Radke
Mon nom est Ernst (Ernie) Radke et je suis né le 9 mai 1928 dans le village d’Akkermann, province de Seimenu, en Roumanie. Avant que j’aie eu deux ans, mes parents, Teodor et Katherine Radke, ont décidé d'immigrer au Canada. Mon père m'a dit que le fait d’avoir un fils les a motivés à faire le voyage. Il estimait que la plupart des guerres commençaient en Europe et qu’il ne voulait pas que son fils soit impliqué ou touché par la guerre. Cela a été une décision difficile parce que cela voulait dire laisser de nombreux membres de la famille et des amis derrière. Le frère de mon père et sa femme sont venus au Canada en 1929 et ils nous ont aussi encouragés à venir. Deux autres frères de mon père ont également décidé d'immigrer et ils ont fait le voyage avec nous.
Mon nom est Ernst (Ernie) Radke et je suis né le 9 mai 1928 dans le village d’Akkermann, province de Seimenu, en Roumanie. Avant que j’aie eu deux ans, mes parents, Teodor et Katherine Radke, ont décidé d'immigrer au Canada. Mon père m'a dit que le fait d’avoir un fils les a motivés à faire le voyage. Il estimait que la plupart des guerres commençaient en Europe et qu’il ne voulait pas que son fils soit impliqué ou touché par la guerre. Cela a été une décision difficile parce que cela voulait dire laisser de nombreux membres de la famille et des amis derrière. Le frère de mon père et sa femme sont venus au Canada en 1929 et ils nous ont aussi encouragés à venir. Deux autres frères de mon père ont également décidé d'immigrer et ils ont fait le voyage avec nous.
Le voyage a duré 10 jours. La mer était très agitée pour les 9 premiers jours. Mon père a raconté qu’à certains moments, l'hélice sortait complètement de l'eau et faisait vibrer tout le navire. Ma mère a tout le temps été malade et elle ne voulait pas quitter notre cabine. Mon père m’a emmitouflé et m’a amené sur le pont. Nous étions tous deux en assez bonne santé pendant le voyage et nous n'avons pas eu le mal de mer que ma mère avait.
Le matin du 10ème jour, la mer était calme et mon père raconte qu'ils pouvaient voir la terre encore loin. Notre destination était Halifax en Nouvelle-Écosse. Le navire est arrivé trop tard pour que tout le monde puisse passer la douane, de sorte que nous nous sommes ancrés à environ un mille au large, jusqu'au lendemain matin. Lorsqu’on fit l'appel sur le navire pour le petit déjeuner, très peu étaient intéressés. La plupart des passagers attendaient impatiemment de descendre à Halifax. Les autres passagers voyageaient jusqu’à New York. C’était le 27 mars 1930 lorsque nous sommes arrivés au Quai 21, du port de Halifax.
Après avoir passé les douanes, nous avons traversé la rue et pris un train pour se rendre en Alberta. Mes parents ne pouvaient pas parler anglais, ils ont donc fait de leur mieux pour essayer de parler avec leurs mains et de dessiner ce qu'ils désiraient. Le voyage en train a pris une semaine à travers le Canada jusqu’en Alberta. Pendant le trajet, mon père a réussi à mettre la main sur une carte géographique et, en vérifiant son billet, il a remarqué que notre destination était Castor. Il a réussi à communiquer avec le contrôleur du train que c’était erroné et que nous avions besoin d'aller à Carstairs et non pas à Castor. Le contrôleur a fait les arrangements pour que nos billets soient modifiés.
Nous sommes arrivés à Carstairs, en Alberta et tous nos bagages ont été déchargés. Ma mère et moi sommes restés dans la gare pendant que mon père est sorti dans la rue pour essayer d'obtenir un peu d'aide. Mon père avait une montre et savait quelle heure il était mais il avait besoin de parler à quelqu'un qui pourrait comprendre l'allemand. Il se promenait dans la rue à Carstairs et a demandé "Wie viel Uhr ist ehs?" (Quelle heure est-il?) Finalement, quelqu'un lui a répondu en allemand et lui a dit l’heure. Mon père a alors demandé à l'homme de téléphoner à son oncle qui vivait sur une ferme à l'est de Carstairs. L'oncle de mon père est venu et il nous a tous emmenés à la maison sur leur ferme. Mes deux oncles qui voyageaient avec nous, à partir de l'Europe, se sont également établis en Alberta, l'un près de Carstairs, l'autre près de Hannah.
Nous sommes arrivés à Carstairs, en Alberta et tous nos bagages ont été déchargés. Ma mère et moi sommes restés dans la gare pendant que mon père est sorti dans la rue pour essayer d'obtenir un peu d'aide. Mon père avait une montre et savait quelle heure il était mais il avait besoin de parler à quelqu'un qui pourrait comprendre l'allemand. Il se promenait dans la rue à Carstairs et a demandé "Wie viel Uhr ist ehs?" (Quelle heure est-il?) Finalement, quelqu'un lui a répondu en allemand et lui a dit l’heure. Mon père a alors demandé à l'homme de téléphoner à son oncle qui vivait sur une ferme à l'est de Carstairs. L'oncle de mon père est venu et il nous a tous emmenés à la maison sur leur ferme. Mes deux oncles qui voyageaient avec nous, à partir de l'Europe, se sont également établis en Alberta, l'un près de Carstairs, l'autre près de Hannah.
Nous avons déménagé à Calgary au cours de la Seconde Guerre mondiale. A l'époque, les agriculteurs n’étaient pas autorisés à quitter leurs terres mais nous avons reçu une autorisation spéciale en raison de graves problèmes de santé de ma mère. Son médecin a écrit une lettre indiquant qu'elle avait besoin de se déplacer à la ville pour être plus près de soins médicaux. Calgary a été ma ville depuis.
Mes parents sont devenus citoyens canadiens en 1935. J’ai toujours supposé que j’avais reçu ma citoyenneté en même temps. Cependant, en 1980, lors de l'application pour un passeport, j’ai réalisé qu'il n'y avait pas trace de ma citoyenneté. Après un contrôle approfondi, nous avons trouvé mon nom inscrit à l’endos des documents de citoyenneté de mon père. Peut-être qu’au moment où ils ont été émis, ils ne voyaient pas la nécessité d'émettre des documents distincts pour un jeune enfant.
Je ne suis jamais retourné à l’endroit de ma naissance. Les parents restés en Europe ont connu d’extrêmes épreuves pendant la Seconde Guerre mondiale et après la guerre, ils sont tous déménagés à des endroits différents en Allemagne. Bien que ma famille ait vécu des moments difficiles au Canada, nous étions reconnaissants de vivre dans un pays libre et sûr. Je suis reconnaissant que mes parents aient eu le courage de prendre la décision difficile de se déplacer loin de leurs familles et de venir au Canada pour devenir de fiers citoyens canadiens.