Mur d'honneur de Sobey
Colonne
175
Rangée
20
Arrivant à titre de : Immigrant
Pays d'origine : Italie
Nom du navire : Roma
Port d'entrée : Halifax
Date d'arrivée : 24 avril 1954
Âge à l'arrivée : 19 ans
À l’âge de 19 ans, en avril 1954, Angelo Cuoppolo a quitté sa ville italienne de Monteleone en compagnie de son frère Giuseppe. C’était la première fois qu’Angelo quittait son petit village. Angelo et son frère n’avaient entendu parler de Toronto qu’à travers leur père Giovanni. Ce dernier était venu au Canada dans sa jeunesse pour travailler et aider à soutenir le reste de sa famille, qui était restée au pays. Comme Giovanni avait gagné sa citoyenneté, il a pu la transmettre à ses deux plus jeunes fils, avec l’espoir de leur donner une vie meilleure.
Ce voyage allait propulser Angelo et ses frères et sœurs sur une route nouvelle, mais difficile.
Angelo et Giuseppe sont montés à bord du navire « Roma » dans la ville italienne de Naples avec dix dollars en poche, un passeport canadien et le privilège de connaître quelques phrases anglaises, enseignées par leur père Giovanni. Bien des passagers n’avaient aucune connaissance de l’anglais et encore moins un passeport canadien. Cela s’est avéré d’une certaine utilité à leur arrivée.
Les garçons ont passé 9 longs jours en mer avant d’atteindre le port d’Halifax. Le temps qu’ils ont passé à bord du navire a été pénible. Peu après avoir passé les douanes et l’immigration canadiennes, mais avant de monter à bord de leur train, ils se sont rendus dans un magasin pour acheter de la nourriture en prévision de la prochaine étape de leur voyage. Du pain blanc canadien, moelleux et tranché, quelque chose qu’ils n’avaient jamais vu ni goûté, et une boîte de Spam. Angelo et Giuseppe ont pu aider les autres clients du magasin avec les quelques phrases qu’ils avaient apprises de leur père.
Le train reliant Halifax à Montréal était une locomotive alimentée au charbon.
Leur cabine se trouvait au milieu du train. Qui aurait imaginé qu’ils se retrouveraient avec la suie du moteur sur leur visage? Les autres passagers de la cabine se divertissaient en disant fréquemment à Angelo qu’il devait laver la suie de son visage. Il faisait remarquer qu’ils avaient eux aussi de la suie sur leurs visages.
Une fois à Montréal, ils ont pris un autre train pour se rendre jusqu’à la gare Union de Toronto. Ils y ont été accueillis par un ami qui les a emmenés dans une demeure temporaire. En 1954, le taux de chômage était élevé et Angelo n’avait pas d’emploi. Pour gagner son pain, il aidait d’autres personnes de sa ville d’Italie à faire des corvées.
Angelo a fait sa première percée comme plongeur dans un restaurant du centre-ville de Toronto. Il se levait très tôt et marchait jusqu’à son travail, à l’aller comme au retour, afin d’épargner l’argent qu’il aurait dépensé en billets d’autobus. Il a ensuite travaillé comme cireur de chaussures sur la rue Bay pendant les 5 années suivantes. Il travaillait 60 heures par semaine. Il faisait cependant plus que cirer des chaussures. Il nettoyait aussi des vitres et des postes de cirage de chaussures, ou faisait ce que son patron lui demandait.
En 1959, un collègue de travail d’Angelo lui a montré une photographie de Gaetana. Après s’être envoyé plusieurs lettres, et avec la permission du père de Gaetana, Angelo l’a parrainée. Elle a commencé un voyage similaire au sien pour se rendre jusqu’à Toronto afin qu’ils puissent commencer leur vie ensemble. Ils se sont mariés en 1959, ont fondé leur famille et ont eu 3 enfants : Giovanni, Rosa et Daiana.
Bien qu’il ait alors été très difficile de commencer une nouvelle vie dans un pays étranger, Angelo est reconnaissant envers le Canada, qui lui avoir donné la chance d’avoir une vie meilleure et d’offrir à ses enfants un avenir brillant, rempli de réussites.