Mur d'honneur de Sobey
Colonne
85
Rangée
14
Enfants :
Fille aînée : Rhonda Lynn (née en 1946), mariée à John Richard Manore
Fils : Kelvin William Stewart Magee (né en 1950), marié à Andrea Pulford
Fille cadette : Shona Hazel Magee (née en 1956)
Petits-enfants :
Melissa et Morgan, qui sont les filles de Kelvin et d'Andrea
Récit
Nous étions en 1944 et la Seconde Guerre mondiale tirait à sa fin. C'était une époque à la fois dangereuse et passionnante, faite de peur et d'aventure, et nous vivions tout un éventail de sentiments intenses.
C'est dans cette atmosphère que, comme beaucoup de couples, le jeune lieutenant de la Marine canadienne Bill Magee est allé à une danse et a rencontré une jeune Écossaise pleine de vie qui avait été infirmière et qui s'était engagée dans le Women's Royal Naval Service (WREN) pour travailler dans le bureau de transmission de signaux (Signals Distributing Office). Quelques semaines plus tard, alors qu'il était au carré des officiers du NCSM Niobe, il s'est plaint à un ami qu'il n'avait rien d'intéressant à faire. Son ami lui a suggéré de téléphoner à la WREN dont il avait chanté les louanges à son retour de la danse. Bill a cherché son nom dans sont petit carnet et lui a téléphoné à son bureau. Il a demandé à parler à Betty Macdonald. La téléphoniste lui a demandé : « Quelle Betty Macdonald? La blonde ou la brunette? ». Il était gêné parce qu'il ne pouvait pas se rappeler de la couleur de ses cheveux mais il se rappelait des taches de rousseurs qu’elle avait sur le nez et il s'est dit qu'une brunette n'aurait pas de taches de rousseur. Nous ne saurons jamais si c'était la bonne, mais comme ils célèbrent leur 60e anniversaire de mariage le 23 janvier 2005, elle devait être la bonne pour lui.
Ils ont trois enfants (Rhonda, Kelvin & Shona) et deux petits-enfants (Melissa & Morgan).
Capc William James Magee (capitaine de corvette)
Vétéran
Date de départ : Novembre 1943
Âge : 26 ans
Nom du navire : SS Mauritania
Après avoir joint la Marine royale canadienne en juin 1940, j'ai quitté Halifax en novembre 1943 à bord du SS Mauritania qui transportait des troupes (à l'époque) et, à mon arrivée à Liverpool, je me suis rendu en train au NCSM Niobe à Greenock, en Écosse.
Le NCSM Niobe était le dépôt d'effectifs de la Marine canadienne outre-mer qui couvrait une zone allant de la Grande-Bretagne jusqu'à l'Orient en passant par la Méditerranée. J'étais chargé du bureau qui inscrivait et transférait les fonds pour le transport, les avances sur salaire et la conversion des devises. C'était pour tout le personnel naval, y compris les Canadiens qui servaient dans la Marine royale dans ces pays et sur le NCSM Niobe. Ça représentait un compte d'environ deux millions de dollars par mois en deux devises. La livre valait environ 4,50 $CAN à l'époque.
En mars 1946, je me suis rendu à la Canadian Naval Mission Overseas (la Mission navale canadienne d’outre-mer) à Londres, en Angleterre, pour guider et aider à rapatrier le personnel naval qui revenait des quatre coins du monde.
Je suis arrivé au Canada le 12 juin 1946 à bord du porte-avions H.M.S. Trumpeter après être passé par New York. Puis, je me suis rendu au quartier général de la Marine à Ottawa pour faire rapport de la situation à la Canadian Naval Mission Overseas relativement au personnel.
Je suis rentré chez moi à Eureka, en Nouvelle-Écosse, à temps pour la naissance de ma première fille en juillet et par la suite, je suis retourné travailler à la Banque royale du Canada où je travaillais avant la guerre.
Betty Stewart Magee (nee Macdonald)
Épouse de guerre
Date d'arrivée : le 27 mars 1946
Âge : 25 ans
Nom du navire : SS Mauritania
Le 20 mars 1946, j'ai quitté Glasgow, en Écosse, et je suis arrivée à Liverpool, en Angleterre, où j'ai passé la nuit dans une auberge avec d'autres épouses de guerre. Le lendemain matin, nous sommes montées à bord du SS Mauritania et nous avons appareillé le soir même ou tôt le 22 mars.
J'avais 25 ans et j'étais enceinte de six mois à l'époque. J'avais des sentiments plutôt ambivalents à l'idée de quitter mon foyer : anticipation, excitation et aventure.
Heureusement, je n'étais pas malade et personne ne savait que j'étais enceinte. Peu après être montée à bord, j'ai été l'une des rares femmes sans enfants à qui on a demandé de l’aide au bureau pour vérifier la liste des passagers.
Après le départ, la mer est devenue très agitée et la plupart des passagers ont eu le mal de mer, surtout les femmes enceintes. J'étais dans une cabine avec quatre autres femmes qui ont été malades pendant presque tout le voyage. Étant donné que je n'étais pas incommodée par ma grossesse ou le mouvement du navire, je quittais ma cabine le matin pour n'y retourner qu'au moment du coucher et j'évitais la plupart des passagers.
Il y avait un salon séparé pour les femmes qui avaient des enfants et je restais pour ma part dans le salon de première classe. Il était situé à la proue et la plupart des passagers l'évitait parce qu'il était plus secoué par le balancement du navire. Le mauvais temps ne me dérangeait pas, à part le fait qu'il valait mieux rester assis que de se promener sur le pont. Je me rappelle avoir trouvé un endroit sur le pont derrière l'une des cheminées à l'abri du vent où je m'assoyais pour lire. Je n'ai aucun souvenir d'être allée manger pendant que j'étais à bord. Mon principal objectif était d'éviter toutes les personnes malades et souffrantes et de protéger ma santé et celle de mon bébé. Le voyage n'a pas été agréable !
Je me suis liée d'amitié avec quelques-unes des filles qui voyageaient sans enfants. La plupart des femmes mariées n'avaient pas vu leur mari depuis des années et j'étais gênée de dire que j'avais vu le mien seulement quelques semaines auparavant.
Il y avait plusieurs ambulances qui attendaient sur le quai à Halifax. J'ai été accueillie par le Commandant Bert Jackman, un ami de ma famille et un officier de marine anglais qui avait été détaché auprès de la Marine canadienne. Celui-ci est monté à bord et il m'a fait appeler sur le pont au haut-parleur. Au moment de débarquer sur le quai à Halifax, je me suis dit que j'arrivais dans un « bidonville » et je me suis demandé dans quoi je m'étais embarquée. Le port était très différent à cette époque.
Une fois à terre, ma belle-sœur, Iva Roper, et une amie m'attendaient pour me conduire au village d'Eureka dans le comté de Pictou, en Nouvelle-Écosse. J'ai habité chez ma belle-mère et mon beau-père et leur famille jusqu'au retour de mon mari en juin. Rhonda, notre bébé, est née le 31 juillet 1946.