William Henry Heystee

Mur d'honneur de Sobey

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52

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2

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William Henry Heystee

Né à Amsterdam le 8 août 1927, fils de Wihelmina Heijstee - van der Heijden et de Richardes Heijstee, enfant du milieu dans une famille de sept enfants. Toujours aventurier et cherchant un lieu pour échapper aux mauvaises conditions économiques des Pays-Bas d'après-guerre, William a décidé d'émigrer au Canada. Les officiers canadiens d'immigration lui ont trouvé un parrain et il est parti des Pays-Bas le 13 juin 1951 à 24 ans, avec seulement 50 dollars en poche. Arrivé le 24 juin 1951 au port de la Ville de Québec. A été malade une semaine pendant la traversée de l'Atlantique Nord sur le vieux bateau de transport de troupes délabré, le S.S. Volendam. Pris ensuite le train jusqu'à Barry's Bay via Montréal et Ottawa.

A travaillé dans la ferme du parrain près de Palmer Rapids, en Ontario, pendant environ un an, et après avoir rempli toutes les conditions imposées par le parrainage, a déménagé à Ottawa. Sa fiancée, Cornelia Maria van Wyk, partie des Pays-Bas pour le rejoindre en automne 1952, l'a épousé le 6 décembre 1952, dans les 30 jours qui ont suivi son arrivée au Canada. Après leur mariage, ont habité à Ottawa pour une courte durée et ensuite sur une période d'à peu près 20 ans ont habité à Edwards, Ramseyville et Carlsbad Springs, dans la région d'Ottawa. Réside actuellement près de Vernon en Ontario. Père de trois enfants, Richard (à Toronto), Marie (à Ottawa) et William (à Cambridge), et grand-père de Mark, Chelsey, Bryan, Steven et Ian.

Souvenirs de mon voyage

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la situation économique des Pays-Bas était désastreuse. Le logement était difficile à trouver et la population continuait de croître. Ils étaient nombreux ceux qui, comme moi, trouvaient qu'il n'y avait pas d'avenir aux Pays-Bas et commençaient à chercher ailleurs dans le monde un endroit où recommencer sa vie. J'ai examiné la possibilité d'émigrer en Australie, aux États-Unis ou au Canada et j’ai finalement choisi le Canada parce que le tarif du voyage en bateau était le moins élevé. J'ai aussi choisi le Canada parce que c'était un pays qui était bien connu des habitants des Pays-Bas. Pendant la guerre, la princesse Juliana et ses deux jeunes enfants avaient cherché refuge à Ottawa et cela avait beaucoup attiré l'attention. Que les soldats canadiens aient aussi été perçus comme nos libérateurs au printemps de 1945 a également influencé ma décision. De nombreuses histoires circulaient selon lesquelles le Canada était une terre aux « possibilités infinies » et je voulais en profiter moi aussi.

Après la guerre les gouvernements hollandais et canadiens ont conclu un accord qui permettait aux agronomes qui acceptaient de travailler comme ouvrier agricole d'entrer au Canada. Comme beaucoup d'autres aux Pays-Bas, j'avais une expérience considérable dans ce domaine puisque j’avais travaillé dans diverses fermes et pépinières dès l'âge de 14 ans. J'ai fait une demande d'immigration comme ouvrier agricole à l'ambassade du Canada à La Haye. Avant de recevoir la permission d'immigrer, j'ai dû passer un examen médical effectué par un médecin à l'ambassade canadienne. J'ai aussi dû obtenir un dégagement d'impôt du gouvernement hollandais avant de pouvoir obtenir mon passeport. Selon mes souvenirs, les autorités hollandaises ont calculé que je devais 1200 florins d'impôt sur le revenu que j'ai dû prendre sur mes maigres économies. J'ai reçu l'autorisation d'émigrer au printemps de 1951. L'ambassade canadienne a arrangé le parrainage pour moi et on m'a dit que mon parrain possédait et faisait fonctionner une ferme près de Barry's Bay, en Ontario. J'allais devenir l'un des milliers de Hollandais qui finirait par décider de s'installer et de travailler en Ontario.

Le 13 juin 1951, je suis parti du port de Rotterdam sur le Volendam. J'ai lu depuis que je faisais partie d'une énorme vague d'émigration hollandaise au début des années 50 et qu'en 1951 seulement, plus de 18 000 Hollandais étaient partis au Canada. J'ai voyagé de Kortenhoef jusqu'au port de Rotterdam en autobus avec ma mère, ma sœur et ma fiancée. Durant le trajet en autobus, ma future femme et moi avons échangé nos bagues de fiançailles et avons fait le projet de nous retrouver au Canada environ un an plus tard. Je suis monté sur le bateau pour commencer ma nouvelle vie avec une valise et environ 50 dollars en poche.

L'hébergement sur le Volendam était très rudimentaire puisque c'était un très vieux navire bâti dans les années 20 et que seulement quelques années plus tôt, le bateau avait été utilisé pour transporter des troupes. J'ai dormi dans une grande cabine avec des couchettes alignées. Selon mes souvenirs, il y avait probablement 250 hommes qui dormaient dans la même cabine dans des couchettes superposées trois par trois. Les femmes et les enfants dormaient dans des cabines séparées. Pendant les 11 jours de traversée, j'ai été malade six jours en raison de la vaccination contre la variole que j'avais reçue avant de quitter les Pays-Bas, passant la plupart de mon temps au lit et ne mangeant pas beaucoup. Quand je me suis senti mieux, je me suis mis à me prélasser sur le pont ou à manger des repas à la cafétéria.

Le bateau est arrivé à la ville de Québec le 24 juin 1951. Nous avons débarqué sur un quai du côté opposé à la ville. Après que nos papiers ont été vérifiés, nous sommes montés tout de suite dans un train à destination de Montréal et enfin Ottawa. Je suis arrivé à Ottawa à trois heures du matin le dimanche et j’ai réservé une chambre pour deux nuits à l'hôtel Windsor dans le centre ville d'Ottawa. Le dimanche, j'ai cherché une organisation qui s’appelait « Sisters of Service » (un prêtre sur le bateau m'avait donné leur nom) et elles ont contacté une Hollandaise qui résidait dans le west-end d'Ottawa pour voir si je pouvais lui rendre visite dans l'après-midi. J'y suis allé cet après-midi-là et l'amitié ainsi commencée a duré presque 45 ans, jusqu'à sa mort à l'âge de 90 ans. Le lundi, je suis monté dans un train à la vieille gare Union de Rideau Street et me suis rendu à Barry's Bay. Je suis ensuite allé en taxi à Palmer Rapids jusqu'à la ferme de mon parrain. Quand je suis arrivé à la ferme, j'étais sans le sou puisque j'avais dépensé mes 5 derniers dollars pour le taxi.

J'ai travaillé dans cette ferme qui appartenait à la famille Wingle pendant environ un an jusqu'à ce que j'aie rempli toutes les obligations associés avec le parrainage. J'y étais payé 1,50 dollars par jour ou 45 dollars par mois. J'ai alors décidé de déménager à Ottawa pour trouver un lieu où je pouvais vivre et travailler. Une fois installé, j'ai écrit à Cornelia et lui ai demandé de me rejoindre au Canada. Elle est arrivée à Ottawa le 8 novembre 1952 et nous nous sommes mariés moins d'un mois plus tard, le 6 décembre 1952. Nous avons vécu et avons travaillé dans la région d'Ottawa depuis. Nous sommes les fiers parents et grands-parents de trois enfants et cinq petits-enfants.

Portrait sépia d’un jeune William, portant un costume et des lunettes.
William vers 1950, âge 23
Le navire, Volendam, dans le port avec des collines en arrière-plan.
S. S. Volendam