Concetta, Laura et Teresa DiPietro

Mur d'honneur de Sobey

Colonne
144

Rangée
6

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Concetta, Laura and Teresa DiPietro

Le 31 décembre 1958, Zio Mimi nous a emmenés à Naples où nous avons commencé un voyage et une aventure jusqu’à notre nouvelle maison quelque part près de la grande mer. Zio Mimi était le plus à même de nous emmener au port parce qu’il possédait une voiture. Quand nous sommes montés à bord du grand navire, je pouvais entendre les feux d’artifices au loin parce que c’était la Saint-Sylvestre. Les larmes aux yeux, ma mère nous a emmenés moi et ma sœur sur le navire et nous a conduits à notre cabine. Et là, j’ai pleuré. La cabine était petite, avec des lits superposés de chaque côté. Plus tard, une autre femme et son enfant sont entrés et nous avons tous partagé ce petit espace pendant tout le voyage. Je me suis demandé comment ma mère pouvait nous faire ça, mais il le fallait bien pour rejoindre mon père au Canada. Il était parti depuis 1956. Pendant 10 jours, c’était notre chez nous. Pendant 10 jours, j’ai goûté à l’air salé et pendant 10 jours, j’ai eu une rage de dent et je ne voulais en parler à personne de peur qu’elle ne soit arrachée. L’aumônier était réconfortant. Le prêtre se dévouait aux enfants. Il a fait la messe le jour de l’Épiphanie (le 6 janvier) mais où était ma « befana » qui m’avait donné tous ces petits cadeaux pendant onze ans ? Nous sommes finalement arrivés à Halifax le 10 janvier. Je pensais que notre voyage était terminé mais nous sommes montés à bord d’un train sombre et nous avons fait le trajet pendant trois jours jusqu’à Hamilton en Ontario. Je me souviens du bruit que faisait ce train. Je me souviens que ma mère nous avait enseigné quels produits alimentaires acheter. J’ai acheté du pain mais je le serrais tellement fort contre moi que quand je suis arrivé à ma place dans le train, c’était une grosse boule de pâte. J’ai aussi acheté une boîte de conserve de pêches mais on n’avait rien pour l’ouvrir. J’ai pleuré et j’ai maudit ce voyage en silence.

Cinquante ans plus tard, je suis revenu en train à Halifax et pendant le trajet en train, de nombreuses questions concernant ce premier voyage ont fait surface. J’aurais aimé que ma mère soit encore vivante pour que je puisse lui demander comment elle s’était débrouillée au quotidien pour changer nos vêtements et comment elle n’est pas devenue folle.

Après avoir visité le Quai 21 et tous les musées, je suis tellement impressionné par toutes les recherches qui ont été faites et les registres qui ont été conservés. Mais par-dessus tout, je suis très fier de cette histoire de l’immigration dont nous faisons partie. Je suis dévoué à ce pays. Maintenant, je penserai toujours à Halifax comme le premier arrêt dans mon voyage de retour chez moi.