Alonzi Beniamino, Liberata et leur famille

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Alonzi Beniamino, Liberata e Family

Je suis né en Italie en 1940 dans la petite ville de Sora, dans la province de Frosinone. J’ai un frère et deux sœurs. Mes parents étaient les personnes les plus honnêtes, avenantes et travailleuses qui soient. Nos valeurs de la vie nous ont été transmises de l’amour qu’ils nous portaient. Nous avons grandi dans une famille très proche et attentionnée.

Mon père était vendeur de crème glacée de profession et toute la ville le connaissait sous le nom de « Il Gelataio » ; tous l’adoraient. Ma mère, quant à elle, était une touche-à-tout mais son métier principal était la gestion de notre épicerie. Et dans mes plus tendres souvenirs, je me revois très jeune travaillant à ses côtés, apprenant comment gérer l’épicerie tout en allant au lycée. Elle était tout pour moi. Elle m’a appris ce qu’est l’amour, l’amitié, l’honnêteté, la loyauté et même comment accepter les déceptions que la vie nous réserve quand on s’y attend le moins. Tout ce que je suis et tout ce que je possède aujourd’hui, je le lui dois. Il n’y a pas assez de place dans mon cœur pour tout vous dire au sujet de cette belle femme qui m’a donné la vie : ma maman !!!!

Ma sœur aînée, Pierina, est née en 1939 et a été formée au métier de couturière. Mon frère, Joe, est né en 1943 et a appris la menuiserie. Ma plus jeune sœur, Enza, est née en 1945 juste après la Seconde Guerre Mondiale, elle était encore très jeune et avait juste commencé d’aller à l’école. Ces années d’après-guerre étaient très difficiles et, à cause des épreuves, elles nous ont contraints à vendre notre petit commerce et à quitter notre belle patrie et nos racines pour de plus vastes opportunités.

En 1955, mon oncle, John Castellucci, nous a parrainés pour venir au Canada à la recherche de nouveaux horizons. Nous avons quitté l’Italie, le cœur serré, nous sommes partis de Naples en décembre 1956 à bord du navire Homeric. Le moment le plus difficile pour nous était de dire au revoir à ma grand-mère (Pasqua), la mère de mon père, qui avait vécu avec nous depuis notre plus tendre enfance (19 ans au total). Mon père m’a dit que quand elle lui a dit au revoir, elle l’a accolé et lui a dit: « Mon fils, je sens au plus profond de mon âme que je ne te reverrai jamais. » Et elle avait raison parce qu’elle est décédée 8 mois plus tard. Sans oublier ma grand-mère Concetta qui était notre vrai salut pendant ces horribles années de guerre terrifiante. Ma mère m’a raconté qu’elle la voyait encore marcher pour nous retrouver alors que nous essayions de survivre en nous cachant des bombes et des soldats. Elle marchait pendant des miles et des miles avec de gros et lourds paniers maintenus en équilibre sur sa tête et qui contenaient de la nourriture et les premières nécessités de la vie pour que nous puissions survivre au cauchemar. J’ai une vague image de tout ça, mais je suis sûr que ma mère a supporté le pire de ce qu’était la guerre.

Nous sommes arrivés à Halifax le 18 décembre 1956, en Nouvelle-Écosse, en tant qu’immigrants reçus. Il faisait un froid glacial et il neigeait. A peine avions-nous débarqué du paquebot que nous étions immédiatement conduits vers le train qui, à la fin, nous amènerait à notre destination finale (Toronto). Il ressemblait à un train qui transportait du bétail (j’en suis convaincu). C’était sale et très très inconfortable. C’était le trajet le plus déprimant de toute ma vie.

Quand nous sommes enfin arrivés à Union Station 2 jours plus tard, j’avais l’impression que c’était 2 ans plus tard. Je m’attendais à voir de belles maisons comme dans les films d’Hollywood, mais en fait les maisons étaient mitoyennes et ressemblaient à des boites d’allumettes. On était accueillis par 6 pieds de neige. Triste impression. Mais nous avions beaucoup de rêves et la volonté de faire de ce pays notre foyer et c’est ce que nous avons fait.

Malheureusement, mon père ne pouvait rien trouver d’autre qu’un travail en bâtiment auquel il ne connaissait rien. Il n’avait jamais tenu de pioche ou de pelle mais il n’avait pas le choix… Ma mère travaillait dans une usine et moi, je suis allé à l’école pendant quelque temps avant de trouver un travail tout comme mes frères et sœurs. Tout bien considéré, nous nous sommes très bien adaptés, nous avons travaillé très dur pour ce pays. Nous étions honnêtes, nous n’avons jamais abusé du système, nous avons tout donné sans attendre quoi que ce soit en retour si ce n’est une vie.

En 1960, j’ai eu la chance de rencontrer l’amour de ma vie, ma femme Bruna Borgatti qui est née à Bologne, en Italie et a immigré avec sa famille en 1952 pour les mêmes raisons que nous. Nous nous sommes mariés en 1964 et nous sommes tous les deux très heureux et faits l’un pour l’autre. Nous avons deux belles filles, Paula et Claudia, et trois petits-fils adorables: Domenic, Joseph et Adam.

Je veux aussi remercier le Canada de m’avoir donné d’excellentes opportunités de carrière, dont une brasserie très réputée pour laquelle j’ai eu la chance de travailler pendant 29 ans. J’ai donc pris ma retraite à l’âge de 59 ans avec une bonne pension et des prestations sociales.

Pour terminer, je veux dire merci au Canada de faire de ce beau pays un foyer pour moi et ma belle famille. Et merci d’avoir rendu tout ça possible…

Homme et femme avec deux petits garçons, debout devant un immeuble.
Jeune homme marchant vers l’appareil photo.
Portrait en buste d’un jeune homme en tricot et cravate.
Photo de groupe plus vieille montrant huit membres de la famille.
Homme et femme à l’extérieur de la maison avec des fleurs.
Article de journal italien présentant un homme et une femme, un gâteau et du champagne.
Couple se tenant sur la pelouse verte bordée de haies.
Couple d’âge mûr bien habillé et portant des fleurs à la boutonnière.
Groupe de quatre personnes bien habillées posant pour l’appareil photo dans un stationnement.
Femme plus âgée entre un homme et une femme plus jeunes.