(Cette vidéo n’est disponible qu’en anglais; la transcription a été traduite de l’anglais.)
Texte à l’écran
METTRE LA TABLE : Alimentation, fusions et communautés accueillantes
Texte à l’écran avec son
Je suis née à la campagne... dans le district de Vihiga, à l’ouest du Kenya.
Ma mère était une femme très, très accueillante.
Elle nous a appris à accueillir tous les nouveaux venus et à les traiter comme des membres de la famille.
Jane Omollo, Sault-Sainte-Marie
Texte à l’écran avec son
Je suis née à Trinité. Trinité-et-Tobago.
Mon arrière-grand-père est venu de Hong Kong en tant qu’homme d’affaires et a épousé mon arrière-grand-mère, qui était une princesse caribéenne.
Trinité était connue comme le pays le plus cosmopolite du monde. J’ai donc grandi avec des gens de toutes les cultures et de toutes les races.
leZlie lee kam, Toronto
Texte à l’écran avec son
Je suis née à Penang, en Malaisie. J’ai un frère. Je viens d’une famille bouddhiste et, à la maison, nous parlions hokkien et malais.
J’ai été envoyée dans une école de filles méthodiste. J’ai des camarades de classe qui sont musulmans. Et... il y a des hindous.
Même si c’est une école chrétienne, elle est ouverte aux autres.
Siew Lin Polk, Edmonton
Texte à l’écran avec son
Emily Burton
Spécialiste de l’histoire orale
Emily Burton (EB) : Je m’appelle Emily Burton. Je suis spécialiste de l’histoire orale au Musée canadien de l’immigration du Quai 21. Je suis née au Pérou et la nourriture a toujours été un élément important de mon identité culturelle. Le lomo saltado, ou bœuf sauté, est un plat péruvien très aimé. Il s’agit d’une fusion entre des ingrédients locaux, comme la pomme de terre, et la méthode de cuisson du bœuf à la poêle utilisée pour la première fois par les chefs chinois à Lima au 19e siècle. Après un voyage au Pérou, le lomo saltado est devenu le plat péruvien préféré de mon fils. Il en prépare désormais une version canadienne : le tofu saltado.
Cette vidéo explore des expériences alimentaires similaires à travers trois personnes que j’ai eu le plaisir de rencontrer et d’interviewer : Jane Omollo, leZlie lee kam et Siew Lin Polk. Nous explorons leurs expériences, en parlant de mémoire, de migration, de famille et de communauté au Canada.
Texte à l’écran
Mémoire, migration, famille et communauté
Texte à l’écran avec son (EB)
MÉMOIRE
La nourriture « est bien plus pour nous qu’une nécessité physique : elle définit qui nous sommes et ce que nous refusons d’être. »
Robert Scott Stewart, Food for Thought.
Texte à l’écran
Ugali, ragoût de poulet, chapati : Qu’est-ce que la cuisine kenyane?
Jane Omollo
Jane Omollo (JO) : Nous avons grandi avec des repas très simples... La plupart du temps, le repas principal était l’ugali, qui était fabriqué à partir de la farine de maïs et que l’on pouvait combiner avec un grand nombre de choses. Il peut s’agir d’un ragoût de légumes, d’un ragoût de bœuf, d’un ragoût de poisson ou d’un ragoût de poulet. D’où je viens... Nous sommes connus pour aimer le poulet et les gens aiment beaucoup cuisiner le poulet, mais le poulet sera toujours accompagné de légumes... Nous aimions aussi cuisiner le chapati―chapati. Notre cuisine a été fortement influencée par la cuisine indienne… De nombreuses personnes me demandent ce qu’est la cuisine kenyane. Je réponds : « Je ne sais pas quoi dire, parce que c’est un mélange de toutes les cultures présentes au Kenya depuis des années et des années. » Alors vous y trouverez la cuisine britannique et la cuisine indienne, sans oublier les produits traditionnels que les gens plantent.
Texte à l’écran
Partager les repas dans une famille trinidadienne de la classe ouvrière
leZlie lee kam
leZlie lee kam (llk) : Nous étions de la classe ouvrière. Mon père était ouvrier, mais il veillait toujours à ce que nous ayons trois repas par jour et une petite gâterie une fois par semaine... Mon père était très strict sur le fait que nous devions manger ensemble. Alors même si nous ne nous voyions pas pendant la journée, nous rentrions tous à la maison pour le dîner... Nous mangions le déjeuner, le dîner et le souper ensemble, et nous attendions toujours que mon père rentre à la maison.
Texte à l’écran
L’économie domestique, les Peranakans et le laska en Malaisie
Siew Lin Polk
Siew Lin Polk (SLP) : Les enfants n’ont pas le droit d’être dans la cuisine... Nous avons donc appris à cuisiner à l’école, dans les cours d’économie domestique. C’est ainsi que nous avons appris à cuisiner différents plats. Il peut s’agir de la cuisine britannique ou de la cuisine malaisienne... Nous nous appelons les Peranakans... Notre cuisine est une fusion avec celle des locaux. Ce n’est donc pas très chinois, mais très épicé. La nourriture est très différente de celle que l’on trouve en Chine. L’un de mes plats préférés est le laska, une soupe de poisson avec des nouilles et de la menthe, parfaite quand on a un rhume.
Texte à l’écran avec son (EB)
MIGRATION
« La nourriture peut traverser l’espace comme presque rien d’autre, bien au-delà les frontières géographiques. »
Beth M. Forest & Greg de St. Maurice, Food in Memory and Imagination: Space, Place, and Taste.
Texte à l’écran
Épicerie et repas pour l’école : Rencontres interculturelles à Sault-Sainte-Marie.
Jane Omollo
JO : Les bénévoles sont impliqués dans la vie de tous les jours... « Voulez-vous aller faire l’épicerie? Où êtes-vous déjà allés? OK, on va chez Food Basic, on va chez No Frills. » Ils aident à la rentrée scolaire en disant aux parents : « Voici comment préparer un repas pour un enfant au Canada. » Peut-être parce qu’ils n’ont jamais eu à préparer de boîte à lunch dans leur pays d’origine, ou peut-être parce que l’école fournissait les repas. Pour moi, tout le monde y gagne, car nous, les bénévoles, pouvons apprendre des nouveaux arrivants, et les nouveaux arrivants peuvent aussi apprendre de nous. C’est donc un apprentissage interculturel pour tout le monde.
Texte à l’écran
Piquant et épicé : Fusions alimentaires à Toronto
leZlie lee kam
llk : J’aime les saveurs piquantes et épicées. Alors je cuisine ma propre cuisine trinidadienne, mais comme nous venons de Trinité, nous sommes habitués à manger de la nourriture chinoise et indienne avec une saveur trinidadienne. Ce sont donc mes deux cuisines préférées, la cuisine indienne et la cuisine chinoise. Et aujourd’hui, j’adore la nourriture thaïlandaise. Tout ce qui est piquant et épicé. Et je ne sais pas si vous avez entendu parler des doubles? Les doubles sont des plats de rue trinidadiens. Ce sont deux petites galettes frites, comme des petites crêpes faites à partir de farine de pois chiches, que nous appelons chana. Et au milieu, il y a des pois chiches au curry. Du chana au curry... On en fait deux ou trois bouchées. Ce sont donc les deux choses que je préfère, les doubles et le dim sum. Et tout ce qui se trouve entre les deux et qui est piquant et épicé, oui.
Texte à l’écran
Pattes de poulet et sauce aux huîtres : Premières expériences dans l’Alberta rurale
Siew Lin Polk
Texte à l’écran
Bienvenue à Oyen
Alberta Medicine Hat Oyen
SLP : Oyen est une ville d’un millier d’habitants... à deux heures au nord de Medicine Hat... Pendant ma première expérience à Oyen, et il y avait une colonie huttérite, et les huttérites ont appris que je voulais des pattes de poulet. Ils m’ont dit qu’ils allaient m’apporter les pattes de poulet. J’ai dit : « Wow! Génial! Je vais les prendre. » Ils sont donc arrivés avec deux cents pieds. Mon mari a dû couper les griffes pour moi. Et, bien sûr, je n’ai pas pu toutes les finir... Avec les pattes de poulet, je les ai mises dans une mijoteuse avec de la sauce soja, de la sauce aux huîtres et des oignons, et je les ai laissées cuire, puis j’ai laissé cuire à la vapeur pendant un bon moment jusqu’à ce que je puisse manger les... J’aime les os!
Texte à l’écran avec son (EB)
FAMILLE ET COMMUNAUTÉ AU CANADA
L’histoire de l’alimentation est... plus que ce que les gens ont mangé ou cuisiné et à quelle époque. Elle est davantage, peut-être, ce que la nourriture et les coutumes qui l’accompagnent signifiaient et signifient.
Franca Iacoveta, Valerie J. Korinek et Marlene Epp, Edible Histories, Cultural Politics: Towards a Canadian Food History.
Texte à l’écran
L’ACCANO : Cuisiner pour la communauté
Jane Omollo
JO : Nous avons donc créé l’ACCANO, qui signifie African Canadian Caribbean Association of Northern Ontario, dans l’espoir qu’elle nous réunisse tous. Cela a commencé comme une petite organization avec les familles qui étaient là… Nous avons organisé notre premier repas-partage au Sault Community Career Centre, et une cinquantaine de personnes y ont participé. C’était énorme, parce que je n’avais pas réalisé que nous rassemblerions cinquante personnes. Alors nous nous sommes dit : « Peut-être que nous devrions commencer à faire quelque chose chaque année, une chose qui nous rassemble tous... » Et le Mois de l’histoire des Noirs s’est avéré une évidence pour tout le monde... Sault College nous a donné son espace pour organiser notre premier Mois de l’histoire des Noirs... Nous avons fait toute la cuisine nous-mêmes, alors nous sommes allés sur place tôt le matin. Ils ont une cuisine, ils nous ont fourni une cuisine. Nous avons acheté la nourriture, nous sommes allés sur place, nous avons cuisiné et cuisiné. Tout le monde s’est rassemblé et nous avons passé un moment agréable et merveilleux.
Texte à l’écran
Dim sum d’anniversaire et famille choisie
leZlie lee kam
llk : Beaucoup d’entre nous qui sommes des lesbiennes ou des gays plus âgés ont été séparés de leur famille biologique. Nous avons donc ce que nous appelons des familles choisies... Donc, pour ma famille choisie, j’ai très, un cercle d’amis très proches. Un exemple que j’utilise est celui de mon anniversaire... Alors j’ai créé une nouvelle tradition : nous mangeons des dim sum. J’invite mon cercle d’amis, ceux que je peux appeler n’importe quand― et le groupe ne cesse de s’agrandir. Lors de ma dernière réunion d’anniversaire aux dim sum, on comptait douze personnes. Des hommes et des femmes. Ouais. J’ai donc beaucoup de chance d’avoir choisi ce genre de famille. Hm-hmm.
Texte à l’écran
Pierogis et curry : Créer une communauté
Siew Lin Polk
SLP : Je vis dans une communauté où les Européens sont majoritaires. Beaucoup d’Ukrainiens. J’apprends à manger des plats ukrainiens, comme les pierogis, qui sont l’un de mes plats préférés. Et il y a aussi une certaine influence anglaise, comme le pâté chinois ou… J’ai appris à aimer la tarte à la citrouille... Et j’ai appris à faire de la tarte à la citrouille. Pas le pâté chinois... Les pierogis, non, j’ai essayé, mais ce n’est tout simplement pas la même chose que lorsque les Ukrainiens les cuisinent eux-mêmes, en préparent. Ils les ont maîtrisés à la perfection... Je présente le curry aux Canadiens, et ils trouvent ça très épicé... Ils trouvent très drôle que j’aime le poisson. J’aime cuire le poisson à la poêle et manger les nageoires parce qu’elles sont si croustillantes... Ils ont appris beaucoup de choses intéressantes sur moi et moi sur eux.
Texte à l’écran avec son (EB, JO, llk, SLP)
RÉFLEXIONS FINALES
Jane, leZlie et Siew Lin ont toutes apporté avec elles des habitudes alimentaires et des fusions de plats de leur lieu d’origine, qu’elles ont recréées au Canada en y ajoutant de nouveaux ingrédients, ainsi que de nouveaux voisins, de nouvelles familles et de nouvelles communautés.
Des souvenirs de chez elles, des voyages migratoires et de nouveaux sentiments d’appartenance.
Nous venons pour apprécier les chansons, nous venons pour apprécier la nourriture, nous venons pour apprécier l’unité et que nous puissions nous réunir pour célébrer une chose commune.
Jane
De temps en temps, je reçois chez moi une lime trinidadienne et je fais de la cuisine à la trinidadienne. Les Trinidadiens aiment cuisiner, mais pas pour eux, pour d’autres personnes.
leZlie
J’aime les cultures différentes. Et j’aime les différents types de nourriture, quelle qu’elle soit, pourvu qu’elle soit délicieuse.
Siew Lin
Texte à l’écran
METTRE LA TABLE : Alimentation, fusions et communautés accueillantes
Merci à Jane Omollo, leZlie lee kam et Siew Lin Polk d’avoir généreusement partagé leurs réflexions sur l’alimentation dans le cadre de leurs récits de migration.
Nous remercions également Alonso Rangel, stagiaire en recherche, pour sa précieuse contribution au projet.
Merci à tous les membres du personnel du Musée qui ont également facilité la production de la vidéo de différentes manières.
SOURCES
Collection du Musée canadien de l’immigration du Quai 21 :
Histoire orale avec Jane Omollo. (17.05.19JO)
Histoire orale avec Siew Lin Polk. (14.11.25SL)
Histoire orale avec Lezlie Lee Kam. (16.09.30LLK)
Photographie du père de Lezlie Lee Kam, 1986 (DI2019.147.9)
Patrick Kingham. « Food History Literature Review ». Rapport de recherche du MCIQ, 2023.
Alonso Rangel. « Memories of/in adaptation: Food and Homemaking ». Rapport de recherche d’histoire orale du MCIQ, 2024.
Sources supplémentaires :
Beth M. Forest et Greg de St. Maurice. Food in Memory and Imagination: Space, Place, and Taste. Bloomsbury Academic. 2022 (pp. 3-4).
Franca Iacoveta, Valerie J. Korinek et Marlene Epp, éd. Edible Histories, Cultural Politics: Towards a Canadian Food History. Toronto : Presses de l’Université de Toronto. 2012 (p. 10).
Robert Scott Stewart et Susan A. Korol, éd. Food For Thought: A Multidisciplianry Discussion. Sydney : Université du Cap-Breton. 2012 (p. 8).
Photographies de la côte de Lima et d’Emily et son fils au restaurant, 2016, sont fournies par Emily Burton.
Photographies de la cuisine kenyane sont fournies par Jane Omollo.
Photographies des dîners ACCANO de Sault Ste. Marie sont fournies par ACCANO via Jane Omollo.
Photographies de Toronto Dim Sum, 2025, son fournies par leZlie lee kam.
Photographie d’Oyen, Alberta, Canada, prise par Jonathan Koch / RPAP, Creative Commons Attribution 2.0.
Musique : « Le bonheur » par Grand Project, via Pixabay.
CRÉDITS
Intervieweurse : Emily Burton
Vidéographes (entretiens) : Darryl LeBlanc, John Hillis
Production vidéo : Emily Burton, Darryl LeBlanc
Montage vidéo : Darryl LeBlanc
D’innombrables voyages. Un Canada.