Pas de chop suey en Chine, et autres histoires de cuisine

La saison 4 de notre balado, D’innombrables voyages, est consacrée à la nourriture et aux personnes qui la produisent.

Une femme vêtue d’un col roulé noir et d’une veste en cuir noir sourit à la caméra.
Ann Hui raconte son histoire dans l’épisode 1 de la saison 4 D’innombrables voyages. Photo gracieuseté d’Ann Hui.

Ce n’est qu’en visitant les restaurants chinois des petites villes qu’Ann Hui a découvert des plats comme le chop suey, le moo goo gai pan ou les boulettes de poulet aigre-doux. Elle a grandi en mangeant de la nourriture chinoise « authentique » dans le quartier chinois de Vancouver. Elle n’a pas pu s’empêcher de se demander de quoi ces plats s’agissaient. Pourquoi étaient-ils si courants dans les restaurants chinois canadiens? D’où venaient-ils?

L’épisode 1 du balado en anglais Countless Journeys, du Musée porte sur sa recherche pour répondre à ces questions et sa découverte surprise de l’histoire de sa propre famille. Le balado en est déjà à sa quatrième saison, cette fois sur le thème de la nourriture. Le pendant francophone du balado, D’innombrables voyages, présente des récits de nouveaux Canadiens francophones sur le thème de la nourriture.

Comme l’explique Ann Hui, la plupart des plats servis dans ce qu’elle appelle les restaurants chinois « chop suey » sont apparus en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle, dans des villes comme San Francisco. Les plats ont été créés par des personnes qui n’étaient pas nécessairement des cuisiniers, avec les ingrédients disponibles, en essayant de satisfaire aux goûts nord-américains.

Les Chinois, venus en Amérique du Nord d’abord pour la ruée vers l’or, puis comme ouvriers pour la construction du chemin de fer, étaient victimes de préjugés. Les craintes de voir la main-d’œuvre chinoise bon marché supplanter les travailleurs blancs ont conduit à l’adoption de réglementations qui ont exclu les Chinois de la plupart des secteurs. Parmi les rares endroits où ils avaient le droit de travailler, il y avait les buanderies, les magasins de proximité et les restaurants.

« Ils ne savaient même pas nécessairement cuisiner lorsqu’ils ont ouvert un restaurant, et ils ont donc dû apprendre très rapidement à préparer des plats que les Canadiens voudraient manger. Bien entendu, la plupart des clients des restaurants de l’époque n’étaient pas des Chinois, et il fallait donc tenir compte des goûts de la population locale. »

L’intérêt d’Ann Hui pour les restaurants sino-canadiens s’est transformé en un voyage à travers le pays, en une série d’articles dans le Globe and Mail et, finalement, en un livre intitulé Chop Suey Nation.

Un petit bâtiment avec un revêtement en vinyle blanc et une enseigne Pepsi qui dit « Kwang Tung Restaurant ».
Le voyage d’Ann Hui à travers le pays l’a menée jusqu’au restaurant Kwang Tung sur l’île Fogo, à Terre-Neuve. Photo gracieuseté d’Ann Hui.

Dans l’épisode 1 du balado de cette saison, elle raconte son voyage de 18 jours entre Victoria, en Colombie-Britannique, et l’île Fogo, à Terre-Neuve, pour dîner dans les restaurants chinois de petites villes (et écrire à leur sujet). Au-delà de la nourriture, elle raconte l’histoire des personnes et des familles qui travaillent d’arrache-pied et qui gèrent ces établissements.

Mais ce n’est pas le seul grand épisode de cette saison sur le thème de la nourriture. Parmi les autres histoires de cette saison du balado D’Innombrables voyages citons :

Et voici d’autres histoires de Countless Journeys, notre balado en anglais :

Consultez notre page sur le balado pour écouter cette saison et les saisons précédentes de Countless Journeys et D’innombrables voyages.