Pendant les années de fonctionnement du Quai 21 (de 1928 à 1971), les immigrants néerlandais furent le cinquième plus important groupe ethnique à arriver au Canada. Dans les années précédant la Deuxième Guerre mondiale, la plupart des immigrants néerlandais s’installèrent en Ontario (15 000 de 1918 à 1939). Ils arrivaient au compte-gouttes pendant la dépression (3 200), mais l'immigration fut en grande partie interrompue avec le début de la Deuxième Guerre mondiale. Les Pays-Bas furent envahis au mois de mai 1940.
La Deuxième Guerre mondiale se fit grandement sentir dans les Pays-Bas. Lorsque l'armée canadienne libéra les Pays-Bas, de nombreuses familles et jeunes couples mariés qui auraient choisi d'immigrer aux États-Unis au cours de la décennie précédente choisirent plutôt, pour commencer leur nouvelle vie, le Canada. Parmi les premiers arrivants se trouvaient 2 000 épouses de guerre néerlandaises ayant marié des militaires canadiens. Lorsqu’elles racontent leurs histoires, elles expliquent que les soldats canadiens étaient leurs sauveurs, et que l’amour était inévitable.
J'ai deux amies épouses de guerre néerlandaises qui ont de fascinantes histoires d'amour à raconter. Rea Conroy était infirmière; elle travaillait douze heures par jour, sept jours par semaine, et devait régulièrement s’occuper de soldats allemands. Johanna Silvester était active dans la résistance aux Pays-Bas et risqua sa vie à plusieurs reprises au cours de missions de recherche de renseignements. Les deux dames s’éprirent de soldats canadiens, se marièrent et vinrent au Canada pour y fonder une famille.
L'immigration néerlandaise atteignit un sommet au Canada à la fin des années 1940 et 1950. Un sondage effectué en 1948 révéla que près du tiers de la population néerlandaise était prête à quitter les Pays-Bas pour une vie meilleure ailleurs. Deux facteurs importants pouvaient l’expliquer : les tensions engendrées par une démographie toujours croissante ainsi qu’une économie en train de s’effondrer. Avant la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement néerlandais n'était pas en faveur de l'émigration, mais il commença à en faire la promotion durant les années d'après-guerre, y voyant un moyen de résoudre le problème de surpopulation et les difficultés économiques conséquentes.
De nombreux comptes-rendus sur les arrivées mentionnent que la popularité du Canada allait en augmentant, de plus en plus d’immigrants néerlandais envoyant des commentaires favorables au sujet du Canada à leurs parents et amis. Certains étaient réalistes alors que d’autres racontaient des histoires de rues pavées d'or. La majorité des Néerlandais venaient pour être cultivateurs et le Canada avait, pour cela, beaucoup d’espace à leur offrir. Bon nombre de jeunes couples et de familles furent parrainés par des agriculteurs canadiens et travaillaient à leur compte pendant une année ou deux avant d'acheter leurs propres terres. Les programmes d'aide à l'immigration néerlandaise les plus populaires furent le Netherlands Farm-Families Movement (Mouvement fermes-familles néerlandais) et le Netherlands-Canada Settlement Scheme (Programme d’établissement des Néerlandais au Canada). Les expériences des nouveaux arrivants néerlandais pouvaient différer les unes des autres : certains pouvaient être logés dans un poulailler par un agriculteur abusif, alors que d’autres devenaient membres d'une adorable famille canadienne. Le tirage décidait de leurs sorts et pourtant, d'innombrables immigrants néerlandais eurent le courage de prendre ce risque pour venir au Canada.
La Deuxième Guerre mondiale se fit grandement sentir dans les Pays-Bas. Lorsque l'armée canadienne libéra les Pays-Bas, de nombreuses familles et jeunes couples mariés qui auraient choisi d'immigrer aux États-Unis au cours de la décennie précédente choisirent plutôt, pour commencer leur nouvelle vie, le Canada. Parmi les premiers arrivants se trouvaient 2 000 épouses de guerre néerlandaises ayant marié des militaires canadiens. Lorsqu’elles racontent leurs histoires, elles expliquent que les soldats canadiens étaient leurs sauveurs, et que l’amour était inévitable.
J'ai deux amies épouses de guerre néerlandaises qui ont de fascinantes histoires d'amour à raconter. Rea Conroy était infirmière; elle travaillait douze heures par jour, sept jours par semaine, et devait régulièrement s’occuper de soldats allemands. Johanna Silvester était active dans la résistance aux Pays-Bas et risqua sa vie à plusieurs reprises au cours de missions de recherche de renseignements. Les deux dames s’éprirent de soldats canadiens, se marièrent et vinrent au Canada pour y fonder une famille.
L'immigration néerlandaise atteignit un sommet au Canada à la fin des années 1940 et 1950. Un sondage effectué en 1948 révéla que près du tiers de la population néerlandaise était prête à quitter les Pays-Bas pour une vie meilleure ailleurs. Deux facteurs importants pouvaient l’expliquer : les tensions engendrées par une démographie toujours croissante ainsi qu’une économie en train de s’effondrer. Avant la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement néerlandais n'était pas en faveur de l'émigration, mais il commença à en faire la promotion durant les années d'après-guerre, y voyant un moyen de résoudre le problème de surpopulation et les difficultés économiques conséquentes.
De nombreux comptes-rendus sur les arrivées mentionnent que la popularité du Canada allait en augmentant, de plus en plus d’immigrants néerlandais envoyant des commentaires favorables au sujet du Canada à leurs parents et amis. Certains étaient réalistes alors que d’autres racontaient des histoires de rues pavées d'or. La majorité des Néerlandais venaient pour être cultivateurs et le Canada avait, pour cela, beaucoup d’espace à leur offrir. Bon nombre de jeunes couples et de familles furent parrainés par des agriculteurs canadiens et travaillaient à leur compte pendant une année ou deux avant d'acheter leurs propres terres. Les programmes d'aide à l'immigration néerlandaise les plus populaires furent le Netherlands Farm-Families Movement (Mouvement fermes-familles néerlandais) et le Netherlands-Canada Settlement Scheme (Programme d’établissement des Néerlandais au Canada). Les expériences des nouveaux arrivants néerlandais pouvaient différer les unes des autres : certains pouvaient être logés dans un poulailler par un agriculteur abusif, alors que d’autres devenaient membres d'une adorable famille canadienne. Le tirage décidait de leurs sorts et pourtant, d'innombrables immigrants néerlandais eurent le courage de prendre ce risque pour venir au Canada.
S'il y a une chose qui revient régulièrement dans les histoires des Néerlandais à propos de leur arrivée, c'est le kist. Le gouvernement des Pays-Bas ne permettait aux émigrants d’emporter qu’une petite quantité d’argent hors du pays, mais ils pouvaient prendre avec eux tous les biens désirés. Un kist était une énorme caisse en bois servant normalement à ranger des articles ménagers. Or, il arriva qu'une famille d'immigrants y mette réellement un évier de cuisine. Une autre fois, un visiteur nous rapporta que sa mère y avait placé la pierre qu'ils avaient l’habitude d’utiliser pour garder leur porte ouverte, ne sachant pas si une telle chose pouvait se trouver au Canada.
Je n’ai entendu qu’une seule histoire de famille néerlandaise arrivant avec plus d'argent que la quantité autorisée par le gouvernement néerlandais. Cette famille entreprenait la traversée de l'Atlantique Nord à bord du Groote Beer qui, pour une raison inconnue, subissait des problèmes à cause de son lest au cours de ce voyage. Lorsque ce problème se combina à une violente tempête, la plupart des passagers et la moitié de l'équipage furent tant atteints du mal de mer qu'ils n’étaient plus en état d’accomplir quelque tâche que ce soit. Le père de l'homme m’ayant raconté cette histoire n'étant pas malade, le capitaine lui demanda de se retrousser les manches et de l’aider à diriger le navire. À leur arrivée au Quai 21, le capitaine donna à l'homme l’équivalent d’un salaire de marin et le remercia infiniment pour son aide.
Les Néerlandais apportèrent leur contribution au Canada d’innombrables manières et les visites qu’ils rendent au Quai 21 nous encouragent à continuer de raconter les histoires au sujet de l'immigration canadienne. Je conclurai par une petite histoire qui, je crois, illustre bien le courage de ce peuple si merveilleux. Deux sœurs néerlandaises se rendirent récemment à notre Centre de ressources pour y faire des recherches et voir des images des navires qui les avaient transportées, en compagnie de leurs jeunes maris, au Canada dans les années 1950. Une des sœurs nous dit que son mari avait toujours rêvé d'une petite ferme, mais qu'ils se retrouvèrent plutôt dans une ville. Plus tard, ils achetèrent une ferme d'élevage et en firent une entreprise prospère. Puis, poursuivant son histoire, elle commença à s'émouvoir; nous avons alors pensé que son mari avait probablement quitté ce monde et qu’elle avait perdu la ferme.
Nous avons retenu notre souffle et, après que sa sœur l’eut réconfortée, elle poursuivit son histoire de manière inattendue. Son mari était atteint d'Alzheimer et n’était plus en mesure d’exploiter la ferme. Au lieu de la vendre et d’abandonner le rêve de son mari, elle et son fils la convertirent en verger. Elle se savait incapable de s’occuper de bétail, mais croyait toutefois pouvoir tirer profit d’un verger; et c’est ce qu’elle fit. Le peuple néerlandais n’est peut-être pas le seul à disposer d’une si grande détermination et d’une telle force de caractère, mais il s’agit certainement d’un peuple fort extraordinaire.
Les ouvrages To All Our Children de VanderMey et They Farmed Well de Gerrits constituent d’excellentes lectures sur l’immigration néerlandaise. They Followed the Stars to Canada, de Debi van de Wiel, est une merveilleuse introduction sur le sujet destinée aux enfants. Le Quai 21 abrite également de nombreuses histoires écrites par des immigrants néerlandais et leurs descendants que nous avons le plaisir de partager avec toute personne intéressée.
Par Carrie-Ann Smith, Vice-présidente, Engagement des publics