Par Anthony Black, Rédacteur principal
Publié le 01/12/2021
Le 5 décembre est la journée internationale des bénévoles. Voici l’histoire d’une chaîne de bénévoles qui ont servi le Musée canadien de l’immigration et sa demeure, le Quai 21.
Probablement la plus ancienne bénévole de l’histoire du Quai 21, Sadie Fineberg a aidé à accueillir d’innombrables immigrants et réfugiés pendant plus de trois décennies, du milieu des années 30 jusqu’en 1971, date à laquelle le Quai 21 a fermé ses portes. Elle a d’abord été représentante de la Jewish Immigrant Aid Society (JIAS), qui accueillait les Juifs arrivant d’Europe centrale et orientale. En fait, elle accueillait toute personne qui, selon elle, avait besoin d’un salut amical ou d’être rassurée. Les immigrants arrivaient de nombreux pays différents et ne parlaient souvent pas anglais. Sadie Fineberg maîtrisait plusieurs langues, qu’elle utilisait pour aider à orienter les nouveaux arrivants. Lorsque les immigrants arrivaient sans argent ni provisions, quelle que soit leur religion, elle et son mari Morris, qui possédait une entreprise de restauration, donnaient des boîtes de nourriture aux nouveaux arrivants.
Une des personnes que Fineberg a accueillie en 1939 était Meta Echt. Meta Echt et sa famille fuyaient l’hostilité croissante des nazis à Danzig (alors ville libre située dans le couloir entre l’Allemagne et la Pologne). La fille de Meta Echt, Marianne Ferguson, a rapporté plus tard : « Nous avons été accueillis par Mme Sadie Fineberg, qui était si accueillante et amicale et qui nous a présenté à un certain nombre d’autres personnes très gentilles, que mes parents ont décidé que nous resterions en Nouvelle-Écosse au lieu d’aller dans la région de Montréal.
Lorsqu’en 1948, le maire d’Halifax a nommé Sadie Fineberg pour être l’hôtesse d’accueil officielle de la ville au Quai 21 (un rôle qu’elle a assumé bénévolement), son poste à la JIAS a été repris par Meta Echt. Cette dernière emmenait souvent la jeune Marianne avec elle sur le quai pour accueillir bénévolement les nouveaux arrivants, dont de nombreux survivants de l’Holocauste.
Des années plus tard, inspirée par le souvenir de ces expériences, Marianne est retournée sur le site pour faire du bénévolat, d’abord pour la Société du Quai 21, puis lors de sa transition vers le Musée canadien de l’immigration. Dans les premiers jours de sa réouverture en tant que lieu historique national, les opérations du Quai 21 reposaient en grande partie sur l’action bénévole. Outre l’accueil des visiteurs et les visites guidées du site, Marianne a commencé à cuisiner pour les bénévoles et le personnel dans la cuisine du Musée.
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Crédit : Musée canadien de l’immigration du Quai 21 [DI2013.1018.19]
Lorsque Shirley Nason, la meilleure amie d’enfance de Debbie Matheson, est revenue vivre à Halifax en 2006, les deux amies ont décidé de faire du bénévolat ensemble une fois par semaine. Un jour, elles ont croisé leur amie Ruth Goldbloom, ancienne présidente et championne de la Société du Quai 21, et elles lui ont dit qu’elles cherchaient un endroit où faire du bénévolat, mais qu’elles ne savaient pas quoi faire. Debbie se souvient : « [Ruth] a dit : “J’ai un travail pour vous! En fait, j’en ai deux!” Nous lui avons demandé ce que c’était et elle a répondu : “Je ne sais pas encore!” » Le premier travail des amis serait de transcrire les histoires d’immigration.
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Debbie allait bientôt rencontrer une autre femme qu’elle connaissait : « Quand je suis allée au Quai 21 pour faire du bénévolat, voilà que Marianne (Ferguson) était là à faire de la pâtisserie. » Les deux femmes se connaissaient, ayant fait du bénévolat ensemble pour le centre de santé IWK. « Nous bavardions pour dire à quel point le Quai était génial, et nous parlions de la chance que nous avions de nous connaître dans un autre contexte. »
Mais c’est le fait de travailler avec Shirley qui était vraiment significatif. Travaillant côte à côte pour rassembler des renseignements à partir des cartes de commentaires des visiteurs ou pour travailler dans les collections, les deux femmes ont développé un amour non seulement pour le Musée et les histoires qu’il abrite, mais aussi pour le personnel. « Ils vous donnent l’impression de faire partie du mécanisme qui fait fonctionner l’endroit. »
Puis, en 2014, Shirley est décédée de façon soudaine et inattendue.
Les coordonnateurs bénévoles du Musée ont dit à Debbie qu’il n’y avait pas urgence à revenir. Pourtant, elle n’est pas restée longtemps sans rien faire. « Ils m’ont demandé si je voulais un autre partenaire avec qui travailler, et je leur ai dit non. »
La passion de Debbie pour le Musée et ses histoires se répercutait dans sa vie quotidienne. Les histoires des épouses de guerre ont suscité son intérêt particulier. « Je suis passionnée par le travail que je fais là-bas. » Elle parlait de son travail à sa professeure de pilates, Christine Somerville.
Inspirée par les histoires qu’elle a entendues et par le fait que sa mère était une épouse de guerre, Christine a commencé à faire du bénévolat pour le Musée en 2015. Comme Debbie, elle est encore bénévole aujourd’hui.
Le programme de bénévolat du musée est présenté par la Banque Scotia.
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