par Jan Raska, PhD, Historian
Introduction : Origine de l’Année mondiale des réfugiés
Au printemps 1958, quatre jeunes hommes affiliés au Bow Group, un groupe de réflexion sur les politiques publiques au sein du parti conservateur britannique, ont initialement suggéré le concept d’une année internationale axée sur la résolution des problèmes rencontrés par les réfugiés. Timothy Raison, Christopher Chataway, Colin Jones et Trevor Philpott ont plaidé en faveur de l’instauration d’une Année mondiale des réfugiés (AMR) et ont appelé le Royaume-Uni à jouer un rôle de premier plan dans la promotion de cette Année auprès de ses alliés internationaux. À la lumière du triomphe de l’Année géophysique internationale des Nations Unies, qui avait eu lieu l’année précédente, ces quatre hommes ont proposé une année consacrée à un effort commun pour faire face à la situation des réfugiés dans le monde.
L’AMR visait à générer une prise de conscience mondiale quant aux besoins des réfugiés et à mobiliser des ressources financières pour les organisations se consacrant à l’amélioration de leur bien-être et à la recherche de solutions durables, y compris la réinstallation permanente. L’initiative de l’AMR opérait sous la supervision des Nations Unies, en particulier du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et du Comité intergouvernemental pour les migrations européennes (ICEM), en collaboration avec divers gouvernements nationaux et autorités locales.[1]
Des fonctionnaires britanniques présentent l’Année mondiale des réfugiés devant les Nations Unies
La proposition visant à créer l’AMR est présentée par des fonctionnaires britanniques à l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) lors de sa treizième session, en 1958. Le plan suggère que, selon les besoins de chaque État membre, l’AMR pourrait servir de mécanisme efficace pour fournir une aide accrue aux réfugiés du monde entier.[2] L’AGNU approuve une résolution le 5 décembre 1958, adoptant l’AMR avec une importante majorité de voix. Les États membres ont décidé de sensibiliser le public à la situation des réfugiés et encouragent les gouvernements nationaux, les organisations à but non lucratif et les particuliers à offrir des contributions financières supplémentaires.
L’objectif est d’améliorer la situation des réfugiés et de trouver des solutions à long terme à leur sort, y compris le retour volontaire, la réinstallation ou l’intégration. Ces options devaient prendre en compte les besoins de chaque réfugié et le fait d’obtenir leur consentement. L’ARM fut déclarée « année humanitaire » afin d’unir les efforts visant à résoudre un problème important pour la communauté internationale, à savoir la crise de réfugiés liée aux camps de personnes déplacées (DP) d’après-guerre en Europe, mais aussi aux réfugiés palestiniens du Moyen-Orient, des réfugiés algériens d’Afrique du Nord et des réfugiés chinois de Hong Kong (britannique). Cet enjeu demandait des ressources financières et humaines, mais contribuait également à l’instabilité mondiale et à des tensions politiques dans certaines parties du monde. L’AMR a obtenu une importante reconnaissance dans le milieu des activités humanitaires mondiales, en grande partie parce que le plan a étendu l’aide à tout réfugié plutôt que d’adhérer aux critères restrictifs des politiques des Nations Unies (ONU). Cela suggère que les fondements idéologiques qui sous-tendent l’AMR ont ignoré les facteurs politiques et juridiques.[3]
Les Nations Unies et la formation de comités nationaux pour l’Année mondiale des réfugiés
Les États membres des Nations Unies sont tenus d’appliquer la résolution approuvée par l’AGNU et de déterminer de manière indépendante la nature de leur contribution à l’AMR. Bien que l’appel de l’AMR ait été étendu à tous les pays, chaque nation membre a conservé l’autonomie d’offrir une aide matérielle et financière aux réfugiés selon ses propres « méthodes et traditions ». La décision à savoir quel type de réfugiés chaque pays aiderait est laissée à la discrétion de ces pays. Alors que certains États membres ont décidé de maintenir leurs comités de l’AMR de façon permanente, d’autres ont simplement choisi de prolonger la durée de l’AMR au-delà de son expiration initiale de juin 1960. L’AMR a conduit à la formation de plus de 40 comités nationaux dans le monde entier, y compris au Canada. Ces comités nationaux étaient composés d’individus issus de nombreuses organisations et fonctionnaient souvent avec le soutien de l’État. De plus, en plus de collaborer avec les gouvernements nationaux, une poignée de ces comités nationaux étaient chargés de superviser la publicité, la collecte de fonds et l’allocation des fonds aux réfugiés. Ces comités ont largement été considérés comme la principale force motrice du succès mondial de la campagne de l’AMR.[4]
Création du Comité canadien pour l’Année mondiale des réfugiés
La tâche d’organiser le Comité canadien pour l’Année mondiale des réfugiés (CCAMR) a été confiée à Willson Woodside, un journaliste canadien connu pour ses reportages en temps de guerre et qui est plus tard devenu le rédacteur en chef à l’étranger du magazine Saturday Night, et le directeur général de l’Association des Nations Unies au Canada.[5] Reuben C. Baetz, directeur général de la Croix-Rouge canadienne, est devenu le président exécutif du CCAMR. La seule employée salariée du comité national était Muriel Jacobson, anciennement membre du bureau de l’Association canadienne d’éducation des adultes, qui en est devenue la directrice nationale.
Au début du mois de juillet 1959, le CCAMR était en train de rédiger un programme d’action qui devait être lancé en septembre 1959. Pendant les mois d’été, le CCAMR espérait maintenir l’idée de l’Année mondiale des réfugiés dans la conscience du public par l’entremise des médias et du lobbying politique. Willson Woodside correspondait fréquemment avec les membres du Parlement qui parlaient de l’AMR devant la Chambre des communes pour les remercier de leur soutien, mais aussi pour les informer des efforts non gouvernementaux déployés dans tout le Canada au nom de l’AMR.[6] La nouvelle directrice nationale du CCAMR, Muriel Jacobson, a également défendu les efforts de l’AMR devant les parlementaires canadiens. Dans sa correspondance avec Ottawa, Mme Jacobson espère que les agences de services bénévoles mettant en œuvre les objectifs du comité récemment créé recevront un nouveau souffle grâce aux déclarations de soutien des fonctionnaires.
Les objectifs susmentionnés étaient...
- d’attirer l’attention sur le problème des réfugiés et de susciter au sein de la population canadienne de l’intérêt et de la sympathie pour le sort des réfugiés du monde entier;
- de par sa publicité, aider les organisations participantes œuvrant déjà en faveur des réfugiés à collecter plus d’argent qu’elles ne pourrait le faire en temps normal;
- d’établir un fonds central où des contributions peuvent être versées pour les programmes des Nations Unies en faveur des réfugiés.[7]
Une fois créé, le Comité canadien pour l’Année mondiale des réfugiés est commandité par un groupe diversifié comptant plus de 40 organisations représentant un large éventail de la vie sociale, économique et religieuse du Canada. Profitant d’un soutien institutionnel étendu, le CCAMR a également reçu le soutien de communautés ethnoculturelles de tout le pays et a recherché des commendataires potentiels, notamment : l’Association nationale bahaïe, le Congrès canadien polonais, le Comité canadien ukrainien et l’Association canadienne chinoise, pour n’en citer que quelques-uns.[8]
Impliquer les Canadiens et les Canadiennes : Mise en place d’un réseau de comités locaux
Le CCAMR a imploré le public canadien de s’impliquer au niveau de l’AMR en exerçant la « plus grande responsabilité personnelle possible » au sein de leurs communautés locales. Le comité a suggéré comme première étape d’organiser un « groupe de travail »; soit un groupe mixte représentant divers éléments de la communauté d’un individu, soit un comité sélectionné par le maire et composé des principaux citoyens de la communauté. Deuxième étape : organiser une réunion permettant aux membres de se familiariser avec la question des réfugiés. Le CCAMR a recommandé d’utiliser un film comme thème de discussion ou d’engager un orateur compétent qui pourrait parler des réfugiés. Troisième étape : informer et éduquer les membres de la communauté locale quant aux enjeux liés aux réfugiés afin de les « sensibiliser face à leurs responsabilités ». Il s’agissait de stimuler l’action publique en faisant pression sur les responsables fédéraux et provinciaux pour qu’ils prennent davantage conscience de la situation critique des réfugiés dans le monde et pour qu’ils fassent pression en faveur d’une réponse canadienne. Pour ce qui est de stimuler l’action privée, l’idée était de faire des efforts de collecte de fonds lors de projets locaux axés sur les réfugiés pour ensuite envoyer les dons au fonds central du CCAMR.
Les comités locaux sont ensuite passés des préparatifs à l’action. À l’étape 4, le CCAMR a affirmé que les responsabilités des comités locaux étaient désormais fixées. Par conséquent, un comité communautaire peut maintenant planifier une campagne locale pour l’Année mondiale des réfugiés. Afin de raconter l’histoire des réfugiés, le CCAMR a recommandé aux groupes locaux de rédiger une série de vignettes qui serviraient de brèves rubriques pour les journaux, de texte pour des annonces de service public ou encore d’annonces d’une minute pour la radio. Le CCAMR a également suggéré de créer des listes de personnes notables locales « ayant réussi » après s’être réinstallées au Canada et provenant du domaine des affaires municipales, des affaires, du monde du travail ou des professions libérales. Parmi les autres idées, citons la première d’un film et la mise en place d’événements spéciaux, l’Action de grâce étant l’occasion idéale.[9]
Les efforts visant à galvaniser le sentiment public canadien à l’égard du sort des réfugiés du monde entier dépendaient d’un réseau de comités et de contacts locaux s’étendant d’un bout à l’autre du pays, de Victoria à Halifax. Ces groupes locaux étaient répartis sur l’ensemble du territoire canadien, dans les grands centres, mais aussi dans des villes plus petites comme Port Hope (Ontario) et Shawinigan (Québec).[10] Les comités locaux fixaient également des objectifs innovants et des buts de collecte de fonds. Le comité de Toronto s’était par exemple fixé comme objectif provisoire de collecter 325 000 $. Ce comité local a ensuite décidé d’adopter un camp de réfugiés d’Europe et a réuni les fonds nécessaires pour le fermer de façon définitive.[11]
Pression sur les responsables canadiens pour qu’ils soutiennent l’Année mondiale des réfugiés
Divers secteurs de la société canadienne ont sensibilisé le public à l’AMR et à la question des réfugiés dans le monde. En 1960, dans le cadre de son engagement envers la communauté internationale, le gouvernement fédéral s’est engagé à verser 850 000 $ aux programmes de l’ONU en faveur des réfugiés. Ce montant comprenait 290 000 $ pour le UNHCR, 500 000 $ pour l’UNRWA (plus 1,5 million $ de farine) et 60 000 $ pour le Comité intergouvernemental pour les migrations européennes (ICEM), aujourd’hui connu sous le nom d’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les fonds ont été alloués en dollars américains et la contribution du Canada n’a été dépassée que par les États-Unis (25,17 millions $) et le Royaume-Uni (5,68 millions $).[12]
Le CCAMR a fait pression sur les fonctionnaires fédéraux pour qu’ils soutiennent l’AMR, et les citoyens préoccupés ont fait de même. Dorothy Henderson, une citoyenne préoccupée de King, en Ontario, a écrit à plusieurs membres du Parlement, représentant les partis progressiste-conservateur, libéral et la Fédération coopérative du Commonwealth, pour inviter les parlementaires fédéraux à modifier la politique d’immigration afin qu’un nombre raisonnable de « cas difficiles » en provenance d’Europe puisse être admis au Canada. Mme Henderson a démontré sa connaissance des efforts internationaux en place, y compris les contributions canadiennes au programme d’élimination des camps du UNHCR et à l’ICEM. Tout en saluant les initiatives fédérales visant à aider les réfugiés dans le cadre des mandats du UNHCR et de l’UNRWA, Mme Henderson a fait remarquer que « d’une certaine manière, ces dons (de farine de blé et de lait excédentaire à l’UNRWA et de 290 000 $ au programme d’élimination des camps du UNHCR) ne correspondent pas à ce que la plupart des Canadiens et Canadiennes estiment être notre juste part pour ce qui est d’assumer nos responsabilités à l’égard de ce grand besoin mondial... »[13]
Le CCAMR a également demandé aux organisations qui le parrainent d’écrire aux parlementaires fédéraux pour leur faire part de leur soutien aux efforts canadiens et internationaux d’aide aux réfugiés dans le cadre de l’AMR. Au nom de la section de Toronto de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, une organisation commanditant le CCAMR, Mme A.N. Fraser a écrit au secrétaire d’État aux Affaires extérieures, Howard Green, pour le féliciter du discours qu’il avait fait devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Dans son discours, Howard Green avait indiqué que le Canada allait déroger aux exigences normales en matière d’immigration et admettre un nombre substantiel de réfugiés tuberculeux, ainsi que leurs familles, au Canada. De nombreuses organisations nationales de bénévolat, dont la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, ont été ravies d’apprendre que le gouvernement canadien s’engageait à verser une pension alimentaire aux familles incapables de subvenir à leurs besoins pendant qu’un membre de la famille suivait un traitement contre la tuberculose.
Dans sa correspondance avec le secrétaire d’État aux Affaires extérieures, la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté a noté : « nous sommes certaines que, compte tenu du déclin marqué de l’incidence de la tuberculose au cours des dernières années et de la réduction de la durée du traitement, de nombreux sanatoriums [sic] disposent d’un grand nombre de places. Nous sommes convaincues qu’en peu de temps, ces réfugiés “difficiles” pourront subvenir à leurs besoins et, à terme, apporter une contribution vitale à la communauté. »[14] L’organisation espérait que l’arrivée du mouvement des réfugiés tuberculeux ne représentait que le début du ré-établissement d’autres groupes de personnes handicapées et de la modification des exigences médicales pour entrée au Canada. L’organisation a conclu ses remarques en déclarant : « Il est certain que notre pays, avec ses vastes richesses, peut apporter une aide bien plus importante que les “cent familles” mentionnées dans le rapport de presse. Nous tenons à ce que le Canada joue pleinement son rôle en allégeant le nombre disproportionné de réfugiés déjà pris en charge par les petits pays européens. »[15]
Admission des réfugiés parrainés
Dans le cadre de sa contribution à l’effort de l’AMR, le gouvernement canadien a autorisé l’admission de réfugiés parrainés. Il s’agissait entre autres de candidats potentiels ne remplissant généralement pas les critères d’admission, mais étant pris en charge par des membres de leur famille ou des personnes intéressées. Les normes d’immigration canadiennes demandaient que les réfugiés parrainés soient en bonne santé et aient de fortes chances d’être autonomes au Canada. Une dérogation pouvait être accordée aux personnes parrainées par des membres de leur famille disposés à s’occuper d’elles à leur arrivée au pays. Au cours de l’AMR, les commanditaires non gouvernementaux des réfugiés européens devaient remplir les critères suivants :
- Être fiables et financièrement capables d’assumer leurs responsabilités;
- Être prêts à assurer le transport vers le Canada;
- Être prêts à accueillir et à soutenir le réfugié, être prêts à lui obtenir un emploi après son arrivée, et lui fournir toute l’aide dont il pourrait avoir besoin;
- Être disposés à aider le réfugié à s’adapter socialement;
- Garantir, lorsque le réfugié souffre d’une maladie qui nécessitera un traitement au Canada, qu’il recevra les soins médicaux dont il a besoin. Lorsque la maladie est telle que des soins en institution sont nécessaires, l’approbation des autorités de la santé provinciales devait être obtenue avant que le réfugié puisse être autorisé à venir au Canada.[16]
Les fonctionnaires de l’immigration s’attendaient à ce que la personne immigrante possède une moralité irréprochable, qu’elle n’ait pas de problèmes de santé mentale graves, qu’elle soit disposée à suivre un traitement médical ou à être supervisée comme l’exige le Canada, et qu’elle soit disposée à s’installer au Canada pour y obtenir la résidence permanente. Le gouvernement canadien n’a imposé aucune restriction quant à la durée ou à l’étendue des responsabilités incombant au commanditaire.
Les provinces et les municipalités étaient généralement responsables de prendre en charge les personnes démunies du Canada. Si un immigrant parrainé avait besoin d’aide, il devenait une charge financière pour la municipalité ou la province si le commanditaire ne remplissait pas les obligations qu’il avait acceptées lors de la demande d’entrée dans le pays. Par conséquent, les autorités fédérales chargées de l’immigration ont exigé que les parrains potentiels de réfugiés assument l’entière responsabilité des personnes admises au Canada dans le cadre de leur parrainage, et ce, jusqu’à ce qu’elles soient admissibles aux services sociaux et d’aide sociale provinciaux et locaux ordinaires.[17]
Admission des réfugiés non parrainés
Au cours de l’Année mondiale des réfugiés, le ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration a défini les critères permettant aux réfugiés non commandités d’Europe d’être pris en considération pour immigrer au Canada. Ces critères comprenaient le fait d’être en bonne santé, d’avoir un bon caractère moral et de démontrer une capacité de réussite au Canada. Les fonctionnaires fédéraux s’attendaient à ce que chaque chef de famille soit en mesure de subvenir financièrement aux besoins des personnes à sa charge et à ce que les problèmes physiques mineurs qu’ils avaient ou que les membres de leur famille avaient ne les empêchent pas d’être admit au Canada. De plus, parallèlement au programme en vigueur, le gouvernement canadien a introduit une initiative humanitaire distincte visant à relocaliser au Canada les réfugiés atteints de tuberculose, ainsi que les membres de leurs familles. Le gouvernement fédéral a pris en charge les dépenses liées à l’arrivée des immigrants tuberculeux, puisqu’un grand nombre de réfugiés n’avaient pas les moyens financiers de payer leur voyage jusqu’au Canada. Certains réfugiés se sont vus accorder par les autorités fédérales des prêts sans intérêt dans le cadre du Fonds canadien des prêts d’indemnité de passage. Une fois établis au Canada, les réfugiés étaient tenus de rembourser leur dette par des paiements périodiques.[18]
En ce qui concerne la facilitation de l’admission de ces réfugiés, les fonctionnaires canadiens ont déclaré que les individus, les organisations, les agences et les autorités provinciales et municipales pouvaient se rendre au bureau de l’immigration le plus proche pour identifier les réfugiés qu’ils souhaitaient aider et préciser comment ils pouvaient offrir de l’aide. La brochure présente une liste de six agences d’immigration canadiennes ayant des relations internationales et pouvant aider au parrainage direct de réfugiés d’Europe. Ces agences comprenaient le Canadian Christian Council for the Resettlement of Refugees, les Services d’aide aux immigrants catholiques, le Conseil canadien des Églises, le Congrès juif canadien, les Services canadiens d’assistance aux immigrants juifs et le Comité canadien pour l’Année mondiale des réfugiés. Chaque bureau d’immigration devait ensuite transmettre les noms des réfugiés à un agent canadien des visas en poste en Europe, ainsi que des renseignements concernant le type et l’étendue du soutien promis par l’entité la plus proche au Canada. Les réfugiés devaient alors s’adresser au bureau canadien des visas le plus proche pour que leur demande d’immigration soit examinée. Au Canada, on s’attendait à ce que le garant intéressé accepte le réfugié, organise son hébergement, facilite son travail au besoin et aide à son intégration sociale au Canada.[19]
S’il s’avérait qu’un réfugié ne remplissait pas les conditions normales d’immigration, les parrains potentiels pouvaient assumer des responsabilités de parrainage plus étendues ou faciliter l’admission d’autres réfugiés. Si un parrain potentiel n’était pas en mesure d’aider pleinement un réfugié présélectionné, il pouvait contribuer à son transport vers le Canada. Les fonctionnaires de l’immigration ont indiqué que ces dépenses s’élevaient en moyenne à environ 200 $ par réfugié et que les personnes intéressées pouvaient offrir une contribution financière dans n’importe quel bureau de l’immigration, où un reçu leur serait remis aux fins de l’impôt sur le revenu.[20]
Mouvement des réfugiés tuberculeux
Dans le cadre de son engagement à trouver une solution à la situation critique des réfugiés non parrainés d’Europe, dont beaucoup étaient considérés comme « difficiles » en raison d’une maladie, d’une infirmité ou d’un handicap et n’avaient pas été réinstallés de façon permanente, le gouvernement canadien a admis 100 réfugiés tuberculeux, ainsi que leurs familles, au Canada. Grâce à la collaboration des autorités de la santé provinciales, les réfugiés tuberculeux ont été placés dans des sanatoriums provinciaux jusqu’à ce qu’ils soient déclarés en bonne santé, tandis que les membres de leurs familles ont été soutenus financièrement par le gouvernement fédéral. Les réfugiés tuberculeux et leurs familles ont été réinstallés dans toutes les provinces canadiennes, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, où les autorités provinciales avaient stipulé que seuls les réfugiés tuberculeux ayant des membres de leur famille résidant déjà dans la province seraient acceptés.[21]
La réhabilitation du premier groupe de 100 réfugiés tuberculeux et de leurs 245 membres de famille, qui s’est déroulée entre décembre 1959 et février 1960, fut un succès. Les autorités fédérales se sont alors appuyées sur la réaction positive du public face à la réinstallation des réfugiés pour accepter un deuxième groupe (111 réfugiés tuberculeux et 98 personnes à charge), puis un troisième groupe (114 réfugiés tuberculeux et 158 personnes à charge) entre juillet 1960 et mars 1961. En tout, 325 réfugiés tuberculeux et 501 membres de famille ont été amenés au Canada dans le cadre du mouvement des réfugiés tuberculeux.[22]
En félicitant le gouvernement fédéral d’avoir permis à 100 réfugiés tuberculeux et à leurs familles d’entrer, la Fédération du Commonwealth coopératif (CCF), un précurseur du Nouveau Parti démocratique (NPD), a également critiqué les fonctionnaires fédéraux pour ne pas en avoir fait assez pour aider les réfugiés d’Europe. Dans un communiqué de presse de décembre 1959, le chef du CCF, le major James W. Coldwell, a exprimé son mécontentement à l’égard de la réponse fédérale en déclarant : « Je suis toutefois préoccupé de constater que le gouvernement semble considérer que le Canada ne devrait pas faire grand-chose de plus pour marquer l’Année mondiale des réfugiés. Je suis certain que le gouvernement se trompe complètement quant à la bonne volonté du peuple canadien. » James W. Coldwell a poursuivi en suggérant que de simplement admettre une centaine de réfugiés tuberculeux n’était « ...rien de plus qu’un symbole, un geste... » tout en reconnaissant que leur réinstallation changerait leur vie. Le parti d’opposition a ensuite demandé au gouvernement canadien d’admettre quelque 2 500 réfugiés tuberculeux et leurs familles en provenance d’Europe, car environ 2 700 lits étaient disponibles dans les sanatoriums provinciaux grâce au succès que le traitement contre la tuberculose avait connu au cours des dernières années au Canada.[23]
Initiatives de collecte de fonds pendant l’Année mondiale des réfugiés
Parallèlement à la réinstallation de réfugiés, le CCAMR a participé à un certain nombre d’initiatives de collecte de fonds qui ont servi à sensibiliser le public aux problèmes de l’AMR et des réfugiés du monde entier. Outre la publication de matériel promotionnel, du lobbying auprès des responsables publics visant à soutenir l’AMR et la réinstallation des réfugiés, la collecte de fonds a également constitué un élément important de l’effort international d’aide aux réfugiés. Au Canada, un certain nombre de projets ont été mis en œuvre pour collecter des fonds à l’occasion de l’AMR.
Saskatchewan Government Telephones
Le Comité de la Saskatchewan pour l’Année mondiale des réfugiés s’est engagé, avec le service public provincial Saskatchewan Government Telephones, à mettre en œuvre un plan qui était le premier du genre en Amérique du Nord. Dans le cadre de cette stratégie, d’abord utilisée avec succès en Suisse, la Saskatchewan Government Telephones a fait en sorte que son système puisse être utilisé dans toute la province pendant le mois de mars 1960. Ses abonnés n’avaient qu’à composer le numéro de leur opérateur interurbain, à donner leur nom et leur numéro de téléphone et à indiquer le montant qu’ils souhaitaient donner pour les efforts de l’Année mondiale des réfugiés.[24]
Plan de collecte de fonds transfrontalier
Lorsqu’est venu le temps de lancer un appel national, le CCAMR a proposé aux fonctionnaires fédéraux d’Ottawa une campagne de collecte de fonds au passage de la frontière. Le plan a été mis en œuvre avec l’approbation du gouvernement fédéral pour la saison touristique de 1960 (commençant après fête de la Reine et se poursuivant jusqu’à la fête du Travail), et a fourni une opportunité pour les Canadiens et les Canadiennes traversant la frontière vers les États-Unis (et les Américains retournant aux États-Unis depuis le Canada) d’offrir une contribution au fonds central du CCAMR. Le fonds a alloué ses contributions aux priorités définies par les bureaux du UNHCR, de l’UNRWA et du gouvernement canadien : réinstallation des derniers réfugiés d’après-guerre en Europe, formation professionnelle pour les jeunes réfugiés arabes au Moyen-Orient, aide au transport des réfugiés européens en Chine, aide aux réfugiés algériens au Maroc et en Tunisie, et aux réfugiés chinois à Hong Kong.
Le CCAMR a proposé que des contenants soient installés près des guichets des douanes et des accises, et dans d’autres lieux appropriés situés aux différents points d’entrée des frontières terrestres du pays. Afin d’éviter les embouteillages à ces endroits, les douaniers canadiens n’étaient pas tenus de solliciter des dons pour l’AMR. L’Association des officiers de douanes et accise a été invitée à participer au projet en vidant périodiquement les contenants, en déposant les fonds donnés et en envoyant des chèques équivalents au CCAMR. Pour faire connaître le plan de collecte de fonds, des panneaux d’affichage ont été installés dans les zones menant aux points d’entrée frontaliers, et la télévision, la radio et la presse ont été mises à contribution.
Le plan frontalier apportait aussi un élément pédagogique à la cause de l’aide aux réfugiés. Il sensibilisait les voyageurs canadiens et américains, entre autres, à la liberté des frontières, à l’absence de restrictions liées aux passeports, aux fonds de voyage — autant de privilèges refusés aux réfugiés. Le CCAMR a également indiqué aux fonctionnaires fédéraux qu’il était probable que les touristes canadiens soient dans un « état d’esprit de générosité de vacances plutôt que dans leur situation normale de “responsabilité communautaire” ». Le plan a été présenté de manière à ne pas entraver le trafic frontalier, n’exigeait pas de sollicitation publique de la part des fonctionnaires fédéraux et ne devait pas être mal perçu par les voyageurs qui partaient ou revenaient. Pour les fonctionnaires fédéraux, il était important que le plan transfrontalier ne serve pas de précédent à d’autres organisations voulant demander des privilèges similaires.[25]
Campagne des universités canadiennes
Un certain nombre d’organisations universitaires, dont la Canadian Federation of Newman Clubs, la Canadian Federation of Catholic College Students, la Fédération nationale des Étudiants des Universités canadiennes, l’Association chrétienne des étudiants canadiens et l’Entraide universitaire mondiale du Canada ont commandité une « campagne des universités canadiennes » au nom de l’AMR. Des comités de campagne ont ensuite été formés dans la plupart des universités canadiennes pour recueillir des fonds sous le slogan « Each One Raise One » et « Une Personne, Un Dollar ». En février 1960, un communiqué de presse de la campagne coordonnée affirme qu’il y a environ 100 000 étudiants et membres de faculté au Canada, ce qui demande donc un objectif de collecte de fonds de 100 000 $. Les fonds collectés devaient être envoyés au fonds central du CCAMR, 25 % des sommes reçues étant destinées au programme d’élimination des camps du UNHCR d’Europe, tandis que les 75 % restants seraient répartis entre des projets destinés à aider les étudiants et les professeurs réfugiés en Algérie, à Hong Kong et en Corée.[26]
Semaine d’austérité
En mai 1960, la campagne canadienne de l’AMR a organisé une « semaine d’austérité ». Pendant cette semaine, des Canadiens et Canadiennes sympathisants ont répondu au slogan « Don’t spend it - send it (Ne dépensez pas, donnez) », ont renoncé à acheter des biens de consommation, et ont envoyé des contributions aux autorités locales. Afin de souligner la « dimension familiale » de l’initiative, le comité national a demandé des suggestions de collecte de fonds impliquant de « sacrifier le repas de l’Action de grâce ».[27]
Pendant la semaine d’austérité, les citoyens et citoyennes concernés de Kincardine, en Ontario, ont collecté 2 191,23 $ auprès de divers clubs et organisations locaux. Les résidents ont dépensé 400,40 $ pour tenter de réinstaller trois familles de réfugiés dans la communauté. Ils ont demandé à ce que les fonds restants soient envoyés à l’étranger pour aider les enfants réfugiés à Hong Kong, en Tunisie et au Maroc.[28] D’autres Canadiens et Canadiennes ont choisi d’envoyer leurs dons aux réfugiés arabes du Moyen-Orient, notamment à l’Edythe Stewart Auxiliary de l’église locale Wesley United Church, de Fort William, en Ontario, qui a envoyé 400 $ au CCAMR. Le groupe espérait que les fonds collectés puissent servir à établir une relation personnelle entre l’association et une famille de réfugiés.
Le CCAMR a réagi en reconnaissant le problème posé par le fait que les groupes locaux tentaient de « ...collecter des fonds pour une vague généralisation... » plutôt qu’en vue d’une relation personnelle entre le donateur et le réfugié. Malgré cette prise de conscience, le CCAMR a indiqué que fournir une assistance spéciale à des cas individuels posait des difficultés considérables, alors que le personnel de l’UNRWA était surchargé par ses activités en faveur des réfugiés.[29]
Conclusion : La fin de l’Année mondiale des réfugiés
L’AMR s’est achevée le 30 juin 1960, mais beaucoup de ses initiatives de promotion, de collecte de fonds et de réinstallation de réfugiés se sont poursuivies longtemps après, y compris le CCAMR, qui a continué d’exister jusqu’au 30 septembre 1960. Sous les auspices du CCAMR et de ses organisations de soutien, le public canadien a contribué à collecter plus de 1,8 million $. Le gouvernement canadien a apporté une contribution supplémentaire de 600 000 $ en espèces et d’un million de dollars en nature, c’est-à-dire en farine de blé et en lait, ce qui a porté la contribution totale à 3,4 millions $.[30] En ce qui concerne la réinstallation des réfugiés pendant l’AMR, environ 32 000 réfugiés européens ont été transportés par l’ICEM en vue d’une réinstallation permanente à l’étranger.[31] Sur les 4 985 réfugiés admis au Canada pendant l’AMR et jusqu’à la fin du mois de décembre 1960, 3 508 sont entrés en raison des efforts liés à l’AMR.[32]
C’est le cas de la famille Wosik, une famille de réfugiés polonais qui a été amenée au Canada pendant la guerre froide. Josef, qui souffrait de tuberculose, et sa femme Agnieska avaient survécu aux camps de concentration allemands et aux programmes de travail forcé pour se retrouver résidents malgré eux d’un camp de personnes déplacées en Allemagne. Au cours des quinze années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, la famille de Josef considérait la tuberculose dont il était atteint comme une maladie les empêchant de s’installer de façon permanente. Pourtant, le programme canadien d’aide aux réfugiés tuberculeux a transformé l’affliction de Josef en une bénédiction. En janvier 1960, la famille Wosik et ses deux enfants, Barbara (neuf ans) et Josef (cinq ans), ont quitté le camp de PD de Braunschweig et ont pris le train jusqu’à Hambourg où des fonctionnaires de l’Organisation internationale pour les réfugiés (OIR) ont examiné les papiers de la famille, notamment les clichés radiographiques des poumons de Josef père. La famille Wosik est arrivée à l’aéroport Malton de Toronto, puis, peu après, Josef a été admis dans un sanatorium de Weston (Ontario) jusqu’à ce qu’il soit guéri.[33]
Pour marquer la fin officielle de l’Année mondiale des réfugiés, un dîner de travail a été organisé le 29 juin 1960 à l’hôtel Park Plaza de Toronto. En tant que président d’honneur du CCAMR, le gouverneur général Georges P. Vanier a adressé le message de clôture aux personnes présentes. Dans son allocution, M. Vanier a fait remarquer qu’il était peut-être trop tôt pour conclure que l’Année mondiale des réfugiés avait été un franc succès au Canada, mais qu’il pensait que « ...de nombreux Canadiens et Canadiennes pouvaient être fiers, à juste titre, des généreuses contributions qu’ils et elles ont offertes, tout comme leurs communautés. » Les 45 comités locaux de l’Année mondiale des réfugiés et plus de 40 agences bénévoles ayant commandité le CCAMR se sont donné beaucoup de mal pour atteindre leurs objectifs de collecte de fonds et remplir leurs autres obligations. Ces fonds collectés ont servi à fermer les derniers camps de réfugiés d’Europe, à fournir une formation technique aux jeunes réfugiés arabes, à réinstaller les réfugiés russes blancs bloqués en Chine et à apporter une aide aux réfugiés chinois à Hong Kong.
Soulignant ce qui était selon lui la plus grande contribution offerte par les comités de l’Année mondiale des réfugiés du Canada, le gouverneur général a dit : « ...plusieurs milliers d’entre nous ont été profondément sensibilisés, pour la toute première fois, à la situation désespérée de tant de réfugiés... Il reste encore beaucoup à faire... » Dans son discours, M. Vanier a rappelé l’histoire du Canada et la « chance » géographique qui lui avait permis d’être épargné par le « désastre que nous aidons maintenant à atténuer ».[34]
- Louise W. Holborn, Refugees: A Problem of Our Time: The Work of The United Nations High Commissioner for Refugees, 1951-1972 (Metuchen, NJ : The Scarecrow Press, 1975), 450.↩
- Holborn, Refugees, 450.↩
- Holborn, Refugees, 451-452.↩
- Holborn, Refugees, 453.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du Comité canadien pour l’Année mondiale des réfugiés (ci-après CCAMR), RC0072, boîte 1, dossier 8 « Correspondence, Ottawa and sponsoring organizations, 1959-1960 », lettre de Willson Woodside, directeur national, Association des Nations Unies au Canada, à l’honorable Paul Martin, député, Chambre des communes, Ottawa, 24 juin 1959.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 8 « Correspondence, Ottawa and sponsoring organizations, 1959-1960 », lettre de Willson Woodside, directeur national, Association des Nations Unies au Canada, à l’honorable Herbert W. Herridge, député, Chambre des communes, Ottawa, 24 juin 1959.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 8 « Correspondence, Ottawa and sponsoring organizations, 1959-1960 », lettre de Muriel W. Jacobson, directrice nationale, CCAMR, Toronto, à l’honorable Paul Martin, député, Chambre des communes, Ottawa, 6 juillet 1959.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 1 « Contact List, 1959-1960 », Comité canadien pour l’Année mondiale des réfugiés, « Mailing List as of June 30, 1959 », 1-10.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, CCWRY fonds, RC0072, box 2, file 1 “Correspondence, United Nations Information Service #1, 1959-1960,” pamphlet, UN, World Refugee Year, Supplement to Newsletter No. 13, 5 October 1959, 1-12.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 1 « Contact List, 1959-1960 », Comité canadien pour l’Année mondiale des réfugiés, « World Refugee Year – Community Committees/Contacts », 1-4.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 9 « Correspondence, with Ottawa, 1959-1961 », communiqué de presse no 15, délégation canadienne à l’Assemblée générale des Nations unies (quatorzième session), « Statement by Mrs. Alene Holt, Canadian Representative on the Third Committee of the United States General Assembly », 3 novembre 1959, 5. Voir les notes manuscrites.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 2 « Correspondence, United Nations with Muriel Jacobson and Peter Casson, 1959-1961 », « Government Contributions Pledged for UN Refugee Programmes for 1960 (in U.S. Dollars) », s.d.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 8 « Correspondence, Ottawa and sponsoring organizations, 1959-1960 », lettre de Dorothy C. Henderson, King (Ontario), à l’honorable Howard C. Green, secrétaire d’État aux Affaires extérieures, Ottawa, 14 août 1959.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 8 « Correspondence, Ottawa and sponsoring organizations, 1959-1960 », lettre de A.N. Fraser, Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, branche de Toronto, à Howard Green, secrétaire d’État aux Affaires extérieures, Ottawa, 2 novembre 1959.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 8 « Correspondence, Ottawa and sponsoring organizations, 1959-1960 », lettre de A.N. Fraser, Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, branche de Toronto, à Howard Green, secrétaire d’État aux Affaires extérieures, Ottawa, 2 novembre 1959.↩
- Ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration (ci-après MC&I), « Admission des réfugiés au Canada pendant l’Année mondiale des réfugiés », 1960. Musée canadien de l’immigration du Quai 21 (ci-après MCI) Collection (D2013.1222.1), 5.↩
- MC&I, « Admission des réfugiés au Canada pendant l’Année mondiale des réfugiés », 1960. Collection du MCI (D2013.1222.1), 5-6.↩
- MC&I, « Admission des réfugiés au Canada pendant l’Année mondiale des réfugiés », 1960. Collection du MCI (D2013.1222.1), 3.↩
- MC&I, « Admission des réfugiés au Canada pendant l’Année mondiale des réfugiés », 1960. Collection du MCI (D2013.1222.1), 3-4.↩
- MC&I, « Admission des réfugiés au Canada pendant l’Année mondiale des réfugiés », 1960. Collection du MCI (D2013.1222.1), 4-5.↩
- Bibliothèque et Archives Canada, fonds de la Direction de l’immigration, RG 76, volume 860, dossier 555-53-1, partie 4, « T.B. Refugee Family Movement World Refugee Year - General File », note de réunion, « Établissement des réfugiés tuberculeux », du chef des opérations, Direction de l’immigration, ministère de la Citoyenneté et de l’Immigration, Ottawa, 22 septembre 1961, 1-4.↩
- Canada, Parlement, Chambre des communes, Débats de la Chambre des communes : Rapport officiel, quatrième session — vingt-quatrième législature, volume 1 (Ottawa : Imprimeur de la Reine et contrôleur de la papeterie, 1961), 1026; Canada, Parlement, Chambre des communes, Débats de la Chambre des communes : Rapport officiel, quatrième session — vingt-quatrième législature, volume 4 (Ottawa : Imprimeur de la Reine et contrôleur de la papeterie, 1961), 4069. Pour plus de contexte, voir Jan Raska, « Welcoming the Sick and Afflicted: Canada’s Tubercular Admissions Program, 1959-1960 », Histoire sociale/Social History 52:105 (mai 2019), 171-192.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 9 « Correspondence, with Ottawa, 1959-1961 », communiqué de presse, Fédération du Commonwealth coopératif, « Statement on World Refugee Year by M.J. Coldwell, National Leader of the CCF », 31 décembre 1959.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 10 « Correspondence, with Ottawa, 1959-1960 », lettre de Muriel Jacobson, directrice nationale, CCAMR, Toronto, à l’honorable. G.C. Nowlan, ministre du Revenu national, Ottawa, 8 mars 1960, 1-2.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 10 « Correspondence, with Ottawa, 1959-1960 », lettre de Muriel Jacobson, directrice nationale, CCAMR, Toronto, à l’honorable. G.C. Nowlan, ministre du Revenu national, Ottawa, 8 mars 1960, 1-2. Voir la note jointe, « Proposed Canada-USA Border Crossing Fund Raising Plan for World Refugee Year », 1-4.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 13 « Canadian University campaign, 1960-1961 », communiqué de presse, Année mondiale des réfugiés : Campagne des universités canadiennes, 11 February 1960.↩
- Peter Gatrell, Free World? The Campaign to Save the World’s Refugees, 1956-1963 (Cambridge : Cambridge University Press, 2011), 159.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 4 « Correspondence, 1961 », lettre de Doris E. Milne, Kincardine (Ontario), à Muriel Jacobson, directrice nationale, CCAMR, Toronto, 3 janvier 1961.↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 4 « Correspondence, 1961 », lettre de S.M. Moss (au nom de Muriel Jacobson, correspondante du UNHCR au Canada) à Mme Watson Slomke, Fort William (Ontario), 21 novembre 1961; McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 4 « Correspondence, 1961 », lettre de S.M. Moss (au nom de Muriel Jacobson, correspondante du UNHCR au Canada) à Mme E.W. Slomke, Fort William (Ontario), 9 août 1961.↩
- Holborn, Refugees, 461-463.↩
- Nations unies (ci-après ONU), Annuaire des Nations unies, 1961 (New York : Bureau de l’information publique, ONU, 1963), 332. Ce groupe comprenait 1 501 personnes désignées comme réfugiés « handicapés ».↩
- Section des archives et de la gestion des dossiers des Nations Unies (ci-après UNARMS), série S-0846 (dossiers thématiques du Secrétaire général : Dag Hammarskjold), boîte 1, dossier 8, acc. DAG 1/5.1.3, objet S— 0846-0001-08-00001 « Agencies and Organs - World Refugee Year, 1959-1961 - Correspondence and Reports, 22/10/1960 - 28/02/1961 », Rapport complémentaire au Secrétaire général par son représentant spécial pour l’Année mondiale des réfugiés, 30 septembre 1960 – 28 février 1961, 7.↩
- Frank Lowe et Louis Jaques, « Josef Wosik Gets a Chance to Live », Weekend 10.13 (1960), 2-3. L’article orthographie mal Agnieska; on y lit plutôt « Agneerzka ».↩
- McMaster University, William Ready Division of Archives and Research Collections, fonds du CCAMR, RC0072, boîte 1, dossier 9 « Correspondence, with Ottawa, 1959-1961 », « His Excellency, Major General Georges P. Vanier, D.S.O., M.C., C.D., Governor-General of Canada, addresses the Canadian people as Patron of the Canadian Committee for World Refugee Year on the occasion of the official termination of the Year in Canada », s.d., 1-2.↩