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(Traduit d'anglais)
Alors que je fréquentais l’université, j’ai décidé d’étudier les beaux-arts. À cette époque, la guerre en Corée avait appauvri tout le monde, c’est pourquoi ma famille se demandait pourquoi je souhaitais étudier l’art ? Ce n’était pas payant. Mais je savais quand même que c’était ce que je souhaitais.
Le domaine de l’art coréen de cette période était très contemporain. Nous avons appris l’art moderne coréen et occidental. À ma troisième année, mon professeur Chang Woo Sung nous a invités à son studio d’art coréen traditionnel. D’un long coup de pinceau, il savait créer un rocher solide et d’un autre, une plume légère. Je sentais le vent souffler dans les branches qu’il peignait. À chaque coup de pinceau, il créait un monde entier. Lors de la visite de notre classe, je fus vraiment impressionnée. Je lui ai dit : je veux que vous m’enseigniez. Chaque jour après l’école, je me dirigeais vers son atelier pour y moudre l’encre et préparer l’eau. J’ai été son apprenti pendant 10 ans.
J’enseignais l’art à l’école secondaire, et mon mari était ingénieur en textile. Nous étions tous deux bien établis en Corée, mais tous mes frères et sœurs étaient soit au Canada, soit aux États-Unis. Nous avions trois filles et nous songions à leur avenir. Nous avons donc rejoint mon frère à Winnipeg et trois mois plus tard, nous avons déménagé à Toronto. Je ne parlais pas l’anglais. Nous n’avions pas un sou. Nous avons donc ouvert un dépanneur où je travaillais tous les jours. Parfois, le magasin était tranquille et je pouvais planifier un nouveau cours d’art. Mais pendant bien des années, je n’en ai pas eu le temps.
Puis, je fus opérée pour des pierres aux reins. Pendant trois mois, j’ai dû rester à la maison. Un jour, mon pasteur Sang Churl Lee m’a dit que le moment était venu. Je ne me sentais pas prête, mais dit-il, le temps passé à enseigner servira de temps de pratique.
J’ai donc ouvert l’institut de peinture et de calligraphie coréenne Wol ho. J’y ai enseigné pendant de longues années. Mes élèves et moi exposions nos œuvres lors de la soirée coréenne du Musée Royal de l’Ontario, aux Portes ouvertes de l’Université de Toronto, à la soirée coréenne de l’Université Western Ontario et dans le cadre de plusieurs autres événements culturels et expositions partout dans Toronto. J’enseigne à des gens de toutes les cultures à utiliser le pinceau lors de démonstrations. Nous partageons l’art coréen et tout le monde y gagne. Ma fille et ma petite-fille ont aussi appris à peindre et trois de mes élèves sont maintenant à leur tour des enseignants. Les cours se poursuivent et j’en suis très fière.