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(Traduit d'anglais)
J’ai eu un frisson dès que j’ai atterri à l’aéroport de Saskatoon par un après-midi de septembre même si je portais un ensemble de laine et un manteau en plus de deux couches de sous-vêtements. J’étais ravie de voir le visage familier de la seule personne que je connaissais de Bhubaneswar et j’ai pensé que tous mes problèmes étaient maintenant terminés.
Très vite, j’ai réalisé que j’étais la personne la plus pauvre de la ville et c’était déprimant car dans mon pays natal, je faisais partie de la classe moyenne. On m’appelait constamment « Paki » et on me disait souvent de retourner dans mon pays. Une fois, un groupe d’autochtones nous a demandé, à mon ami et moi, à nous parler et lorsque nous nous sommes arrêtés, ils nous ont attaqués. Quand je voulais louer un appartement, au téléphone, la place était libre, et quand je me présentais, il était invariablement déjà loué. Même les résidents permanents d’origine indienne de la ville ne voulaient pas me parler ou être associés à moi car j’étais un « pauvre étudiant ».
Sept ans après avoir atterri au Canada, j’ai eu la chance d’assister à une conférence en Inde. C’est après ce voyage que j’ai décidé de m’installer au Canada pour de bon.
Sur mon lieu de travail, nous avons une mappemonde avec des épingles pour marquer les endroits d’où tout le monde vient. Ils viennent de partout dans le monde et nous nous entendons très bien. Mais je pense que le racisme et la discrimination sont encore très répandus dans notre communauté, tout comme je les ai vécus il y a 35 ans. En ce sens, je participe à une initiative de l’UNESCO pour mettre un terme au racisme et à la discrimination dans notre communauté. Et, par le biais de notre association, la Southern Alberta Ethnic Association, nous réunissons plusieurs groupes ethnoculturels afin de mettre en valeur leurs cultures et d’améliorer leur compréhension. Mon objectif est de faire de la ville de Lethbridge une place aussi accueillante que mon lieu de travail.