Longueur 0:03:29
(Traduit d'anglais)
J’ai grandi dans une petite île en Inde située dans les Îles Andaman-et-Nicobar. Notre famille avait quatre filles et nous étions constamment découragés par les proches parents et la communauté d’avoir seulement des petites filles. Mes tantes disaient « Pourquoi doit-elle étudier, elle travaillera dans une cuisine de toute façon. Vous devriez économiser de l’argent pour leur mariage… pas pour leur éducation. » Mais mes parents nous ont encouragées toutes les quatre à acquérir une bonne éducation et à être indépendantes. Je voulais que les autres regardent notre famille et voient que les filles peuvent faire mieux.
Après mon secondaire, j’ai déménagé dans le continent de l’Inde et je suis entrée l’Université vétérinaire de Tamil Nadu pour faire mon baccalauréat en sciences des pêcheries. J’y ai reçu la médaille du « Meilleur élève de l’année » à la remise des diplômes. J’ai toujours voulu être la meilleure dans le domaine que j’étudiais et je savais que je pouvais faire plus encore. Ce n’était pas ma limite. Et pourtant, quand mon père est venu de l’île afin de m’amener pour une entrevue de maîtrise, ma tante a demandé « Mais pourquoi l’amener à Delhi ? C’est une perte de temps. » Ça m’a tellement mise en colère et je me suis inquiétée… Cela changerait-il l’idée de mon père ? Mais il lui a dit : « Je ne veux pas qu’elle revienne un jour en me disant ‘Vous ne m’avez pas laissé poursuivre mes études’ ».
Après ma maîtrise à Bombay, j’ai déménagé au Canada pour y faire mon doctorat. À Halifax, pour la première fois dans ma vie, je n’ai senti personne me juger parce que j’étais une femme. J’avais toute la liberté de penser et de faire ce que j’aimais. J’y ai rencontré beaucoup d’étudiants internationaux de partout dans le monde. J’ai été obligé de parler en anglais, et personne ne m’a insultée parce que ma langue n’était pas si bonne. Ils étaient tellement curieux d’en apprendre sur l’Inde et ils accordaient de la valeur à tout ce que je disais. J’avais toujours des amis pour sortir et jamais je ne me suis sentie seule. C’était comme à la maison… loin de ma maison.
Après avoir terminé mes études de doctorat, je suis retournée en Inde. Les mêmes personnes qui jugeaient et étaient discriminatoires étaient surprises que j’ai pu survivre par moi-même. Ils étaient même peut-être un peu jaloux que je sois maintenant la personne la plus instruite de ma famille. Ils disaient à leurs enfants et petits-enfants de faire autant d’efforts que moi pour atteindre leurs objectifs. Mes parents en tiraient également plus de respect. Ce n’est pas seulement à cause de moi. Mes sœurs sont restées en Inde, et sont toutes devenues ingénieurs. Maintenant, où que nous allions, nous sommes toutes traitées comme des « VIP ».