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(Traduit d'anglais)
Je suis originaire du nord-ouest de l’Iran, ce pays qui au cours de l’histoire s’appelait la Perse. L’Iran est un pays cosmopolite et diversifié qui regroupe plusieurs « nations », comme les Farsi, les Turcs, les Kurdes, les Arabes, les Baloutchis et j’en passe. Il est normal de se trouver quelque part et d’entendre des gens de diverses ethnies converser dans leur langue maternelle, respecter leurs propres cultures et traditions ethniques et en même temps se considérer membres d’un peuple plus vaste, le peuple iranien.
Ma langue maternelle est le turc. Le fait de vivre dans un pays cosmopolite nous a habitués à une société diversifiée. J’ai commencé à apprendre le farsi, la langue officielle du pays et ma langue seconde, dès le premier jour d’école. Les Turcs sont reconnus en Iran comme un peuple d’immigrants et de travailleurs acharnés. On les retrouve dans leur propre province, mais aussi dans tout l’Iran.
Ma première expérience d’immigration a débuté lors de mon admission à l’université de Téhéran, la capitale de l’Iran, où j’ai déménagé à l’âge de 18 ans. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai travaillé 27 ans un peu partout au pays et à l’étranger, dont trois ans au Pakistan et 11 ans à temps complet et partiel à Dubaï. Mes voyages d’affaires dans 10 pays d’Europe, d’Asie et d’Afrique m’ont convaincu que nous, humains de tous les coins du globe, formons une grande nation qui n’est divisée que par des frontières que je souhaite un jour voir disparaître, un peu comme le fait présentement l’Union européenne.
Cependant, immigrer au Canada représentait une étape différente et beaucoup plus marquée. Je voulais envoyer mes enfants à l’étranger pour qu’ils aient une meilleure éducation, mais pas en tant qu’immigrants et surtout pas avec toute la famille.
Mon immigration a commencé par une préoccupation. L’Irak et l’Afghanistan étaient occupés par les troupes américaines et des Nations Unies autour de 2007 et l’administration Bush menaçait l’Iran du même sort. En m’imaginant dans une situation aussi misérable que celles des peuples des deux pays voisins, j’ai vraiment commencé sérieusement à penser à faire quelque chose. Au début, nous avons songé à quitter pour Dubaï, puis pour la Turquie. Plus tard, nous avons visé un peu plus loin, comme Chypre ou l’Espagne, deux pays membres de l’Union européenne. Finalement, nous avons choisi le Canada en raison de sa politique orientée vers l’immigration. Ce pays bien développé, démocratique, tolérant et à l’atmosphère culturelle diversifiée offrait plus de possibilités d’emploi et d’éducation. De plus, on y parlait l’anglais, ce qui le rendait encore plus attrayant et désirable à nos yeux. Nous avons présenté notre demande en août 2008 et sommes arrivés ici en décembre 2012. Cette décision a été prise par toute la famille et maintenant, après 15 mois passés au Canada, nous croyons avoir fait le bon choix.