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(Traduit d'anglais)
Quand j’étais petite, j’aimais bien aller à la maison de ma grand-mère. Elle était remplie de portraits de famille et de porcelaine qui venait d’Angleterre… et il y avait aussi ses toiles de la Nouvelle-Écosse. Elle servait le thé dans l’après-midi, et même après 50 ans au Canada, elle avait conservé son accent britannique. Ma grand-mère aimait m’entendre parler de mes rêves de parcourir le monde, d’explorer et d’apprendre. Quand elle était jeune, elle n’avait pas eu la chance d’avoir les mêmes choix.
Ma grand-mère n’aimait pas parler de la guerre. Lorsque les bombardements ont commencé – on l’a appelé le « Blitz » - elle était adolescente et vivait au cœur de Londres. À l'âge de 18 ans, elle en a eu assez des bombardements, des pannes d’électricité, d’avoir à se débrouiller avec les situations et de souffrir de la perte de proches.
Un bon jour du printemps 1944, elle se promenait avec son chien dans Hyde Park. Quelques beaux soldats canadiens l’ont croisée. Elle a alors discrètement lâché son chien et crié aux soldats de le rattraper. Voilà comment elle a rencontré mon grand-père ! Je ne sais pas si ma grand-mère était amoureuse de lui. Il était agriculteur. Dégoûtée par la guerre, je crois qu’elle pensait qu’elle arriverait au Canada en tant que membre de la bonne société anglaise que l’on appelait la Landed Gentry.
Au lieu de cela, elle se retrouva dans une petite maison de bois dans les forêts éloignées de la Nouvelle-Écosse. Elle avait 20 ans, était enceinte et se sentait bien seule. Ils ont été mariés pendant 32 ans. Mais dans les années 70, les choses ont changé. À l’âge de 52 ans, elle à fait ses valises et quitté son mari. Elle voulait être indépendante. Elle a commencé à peindre et à dessiner, puis finalement, elle a elle-même subvenu à ses propres besoins en devenant professeur d’art.
J’ai toujours considéré les choix de ma grand-mère comme étant en quelque sorte liés à son expérience de grandir dans un pays qui a été littéralement assiégé. Elle voulait quitter l’Angleterre et elle a misé sur l’une des seules options qui s’offraient à une jeune femme à l’époque : le mariage. Par la suite, elle a été assez courageuse pour laisser cela.
Aujourd’hui, quand je pense au nombre illimité de choix qui s’offrent à moi… et à toutes les aventures que j’ai eu la chance de vivre… Mon cœur est, sans restriction, libre ! Et je suis reconnaissante d’avoir ces choix.