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(Traduit d'anglais)
Je disais que le camp de réfugiés c’était chez-nous, car j’étais née là. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était mon chez-moi. Avant ma naissance, ma mère vivait à Piobolu et mon père à Dawau. Ils s’étaient rencontrés de quelque façon à Piobolou et étaient venus au camp de réfugiés de Mae Ra Moep, parce que Piobolu avait été brûlé.
Je me rappelle le jour où j’ai su que je venais au Canada. Je ne savais pas quoi en penser. Mon père pensait qu’en venant au Canada, nous connaîtrions une vie meilleure, car nous étions très pauvres et mon grand frère était très malade. Mes parents ne savaient pas s’il survivrait. Il y avait bien des moments très difficiles où je n’entendais que trop mes parents dire qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour faire soigner mon frère ou parler de parents morts de maladie ou de la main des Birmans. Il y avait aussi des moments heureux comme de jouer près de la chute et de manger des mets karens à la fin d’une longue journée. Toutes les choses agréables que j’ai vécues ne seront plus que des souvenirs, et elles me manqueront.
Le soir avant notre départ pour le Canada, nous avons invité nos familles et nos amis à nous dire adieu. Après un long voyage, nous sommes finalement arrivés au Canada. En arrivant au centre d’accueil, nous étions si fatigués et nous avions encore tant d’étapes à franchir. Je parvenais à peine à croire ce que voyaient mes yeux durant les jours suivants. Il tombait de petites choses blanches du ciel. Je découvris qu’on appelait cela de la neige. Lors de mon premier jour à l’école, tout était si différent de l’école du camp de réfugiés en Thaïlande. Je ne comprenais rien à ce que disaient les gens et si quelqu’un me posait une question, je ne faisais que hocher la tête. Maintenant, je sais parler anglais.
Venir au Canada a changé beaucoup de choses pour ma famille et moi car mon frère est maintenant en bonne santé et ma famille se débrouille de mieux en mieux en anglais. J’ai rencontré plusieurs amis et des gens merveilleux. Cependant, j’entends encore de tristes nouvelles de Birmanie, comme la poursuite des attaques birmanes. Je suis très reconnaissante d’être au Canada car je peux raconter mon histoire.