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(Traduit d'anglais)
Mes deux parents sont nés à Belfast. Pendant les troubles causés par la partition de l’Irlande, plusieurs ont trouvé refuge en émigrant dans divers coins de l’empire britannique. Parmi les amis de mes parents, certains étaient venus au Canada et envoyaient des nouvelles positives qui ont encouragé mes parents à les y rejoindre. Deux ans et demi et deux fillettes plus tard, les effets de la Grande Dépression s’étaient amplifiés dans toute l’Amérique du Nord; mes parents se sont retrouvés sans emploi et sans le sou. Ils ont trouvé de quoi retourner en Irlande, où je suis né le 11 novembre 1934.
Mon père avait adoré le Canada et regrettait amèrement d’avoir eu à le quitter. Mes sœurs et moi avons grandi en entendant tant de belles choses au sujet de la vie qu’on y menait. À l’approche de mes 20 ans, mon père a suggéré que lui et moi nous y rendions ensemble pour y rejoindre ma sœur, qui venait de s’y installer quelques mois auparavant. J’ai immédiatement accepté avec empressement. Mais à peine quelques semaines avant notre départ à bord du Saxonia, les affaires de mon père l’ont empêché de partir. J’ai donc fait seul la traversée.
Accueilli à la Gare Union par ma sœur, j’ai vite savouré mon premier repas canadien chez des amis de Belfast. J’ai eu la chance de trouver rapidement un emploi et de me faire un nouveau cercle d’amis à l’église. Quelques mois plus tard, un de ces amis m’a aidé à trouver un emploi plus payant chez Westinghouse, où il travaillait à Hamilton. Vu que j’étais venu ici spécialement pour aider mes parents financièrement, j’ai cru prudent de retarder toute possibilité romantique pendant quelques années. En tous cas, jusqu’à ce que je croise Margaret à l’église. Notre premier rendez-vous fut un souper à l’occasion de son 17e anniversaire. En apprenant à nous connaître, je suis tombé complètement sous son charme.
Pendant ce temps, j’ai eu la surprise de découvrir le mal du pays. Je me rappelais le conseil de ma mère, à l’effet que si le Canada ne répondait pas à mes attentes, je pouvais sans honte rentrer au bercail. Un jour, quand plusieurs émigrés britanniques travaillant à la Westinghouse ont annoncé un vol nolisé pour Londres à l’occasion des fêtes de 1956, j’ai sauté sur l’occasion pour y monter. Comme les retours à la maison l’ont fait à d’innombrables autres personnes, j’ai été guéri de ma nostalgie. La vie là-bas avait continué sans moi et une nouvelle vie m’attendait au Canada aux côtés de Margaret.
La divine Providence nous a abondamment bénis par une famille nombreuse et des revenus suffisants pour à la fois soutenir mes parents pendant toute leur vie et leur rendre visite souvent. Le Canada aura été bon pour moi.