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(Traduit d'anglais)
Le soir avant mon départ pour un voyage de neuf mois de par le monde, ma sœur aînée, Colleen me donna un petit paquet de 36 enveloppes numérotées pour me tenir compagnie. Elles contenaient des mots d’encouragement et des questions pour m’inspirer à écrire à la maison. C’étaient d’heureux souvenirs d’une personne aimante.
Qu’est-ce que papa aimerait là où tu es ? Quelle langue parlent les gens ? Vois-tu l’océan ? Y a-t-il quelque chose que tu n’as vraiment pas aimé jusqu’ici ?
« Les désavantages d’être un touriste me déplaisent ». En Irlande du Nord, deux enfants m’ont volé mon argent lorsque je leur ai demandé comment utiliser un téléphone payant. Un chauffeur de taxi de Budapest m’a chargé le double du prix d’une course, juste parce que j’étais un étranger. Dans plusieurs endroits que j’ai visités, les gestes les plus simples, comme de trouver une banque ou un endroit pour utiliser l’Internet prenaient des heures.
Il est difficile de se mêler aux autres quand vous êtes un touriste, et comme étranger, il est difficile d’en venir à connaître un endroit et ses habitants. « Imaginez parcourir une ville de 125000 habitants dont un bon 60 % vous regarde bizarrement quand vous les croisez. Les autres 40 % semblent savoir que vous êtes étranger, mais ils essaient d’être polis et même ces derniers vous expédieront en vitesse ».
En Ukraine, l’alphabet m’était incompréhensible, et j’avais beaucoup de mal à trouver à me loger, à manger ou comment me déplacer. Dans une gare, on m’a ridiculisé pendant que j’attendais pour avoir des informations. Tout le monde entourait le caissier, me laissant attendre à l’arrière. Les gens se frayaient un chemin jusqu’au guichet, mais comme je ne parlais pas leur langue, j’étais hésitant. J’ai tenté auprès de plusieurs employés de connaître les trains en partance, mais j’ai été repoussé. Personne ne me comprenait et j’étais plutôt furieux. J’ai du quitter la gare sans avoir obtenu la moindre information.
En revoyant les lettres que j’ai écrites à Colleen, certaines choses que j’ai dites me donnent envie de me cacher. C’était un exutoire à ma colère et à ma frustration. Parfois, je tentais de l’amuser. Jusqu’à présent, j’ai cru que les enveloppes qu’elle m’avait remises lui étaient destinées, une façon de vivre mes voyages par procuration et une garantie que je garde le contact avec elle. Mais en considérant le passé aujourd’hui, je constate que mes expériences de voyage sont connectées à ce que je suis, à mon travail et à ma façon de voir le monde. Ces expériences m’ont aidé à voir les gens avec plus d’ouverture. Il n’y a pas une seule bonne manière de faire les choses. Maintenant, je réalise que ces enveloppes m’étaient vraiment destinées.