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(Traduit d'anglais)
Mon grand-père maternel Charles Midgley est né à York, en Angleterre, en 1882. À l’âge de 20 ans, il est devenu chef jardinier d’une grande propriété. En même temps, un grand désir d’aventure couvait dans son esprit. C’est alors qu’il a pris connaissance des publicités pour l’achat de grandes terres en friche au Canada. Grand-père a pris son courage à deux mains et fait les démarches nécessaires afin d’émigrer vers cette terre merveilleuse… un rêve presque incroyable. Il s’est rendu à Liverpool afin de trouver un navire prêt pour la traversée. Il a navigué à bord de l’Ivernia jusqu’à New York, puis a pris le train vers Toronto, en Ontario. Puis, ce serait le grand saut vers l’inconnu, dans l’Ouest canadien, un trajet de plus d’une semaine en train. Il est arrivé à Pekisko, avec une charrette, un cheval, de la moulée pour ce dernier, une tente, de l’équipement de survie, des semences et des outils pour défricher la terre. Il n’y avait pas de route, à peine quelques pistes sommaires, alors le trajet ne fut pas de tout repos.
Grand-père avait demandé deux parcelles de terre. Le seul abri dont il disposait était sa tente de toile et il dormait sur un paillis sommaire. L’hiver, un poêle à bois avec une cheminée vers l’extérieur était installé dans la tente pour se chauffer et cuisiner. (L’été, le poêle était installé à l’extérieur de la tente.) Le gouvernement a décidé de la propriété finale des terres, qui devaient être aménagées pendant cinq ans en les clôturant, en les cultivant, en les semant, en achetant du bétail, en creusant un puits et en les occupant. Certains outils rudimentaires ont été rendus disponibles, mais le tout a été réalisé à force de bras et parfois par des froids pouvant atteindre les -50 ou -60 degrés F.
Margaret Clarkson, la fiancée de grand-père, est arrivée au printemps 1904 devant une maison convenable et ils se sont mariés à l’Église Méthodiste de High River. L’endroit était totalement isolé, sans électricité, sans eau courante et sans voisins. Pour m’être rendue moi-même sur cette terre, j’y ai ressenti une sensation de solitude et de vide dans mon cœur. Je savais qu’avoir Margaret à ses côtés a été un grand réconfort pour mon grand-père. Ils se sont vite mis à la tâche. Grand-père partait avec le cheval et la voiture pour travailler les champs tandis que Margaret apprenait à tenir maison en dépit des conditions difficiles comparativement à ce qu’elle avait connu dans sa coquette maison anglaise dotée des conforts habituels.
Grand-père et grand-mère ont travaillé la terre jusqu’à la fin de leur entente de cinq ans avec le gouvernement, mais y sont demeurés jusqu’en 1911 au moment où ils ont tout vendu pour venir dans l’est. Ma famille Midgley était composée de gens travaillants et tenaces. Ma grand-mère est décédée l’année avant ma naissance, mais j’ai eu le grand bonheur de bien connaître mon grand-père. J’ai appris de son attitude généreuse et de son optimisme face à la vie. C’est devenu pour moi une source incroyable et significative de bonheur que de me rappeler les histoires de grand-père sur son amour de la vie et ses expériences de cette époque.