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(Traduit d'anglais)
En grandissant, mes parents m’amenaient toujours au restaurant avec eux. Je me souviens de m’être assise à la table du fond et d’avoir dessiné ou pelé des carottes dans mon petit monde. Je m’y rendais toujours après l’école pour manger et faire mes devoirs. C’était amusant. Les employés et les clients étaient mes amis et le restaurant était comme mon deuxième chez-moi.
Pendant toute mon enfance, mes parents me racontaient des histoires incroyables au sujet du Vietnam. Après le dîner, assis sur le divan, ils me racontaient avoir grandi sous les papayers de la cour et d’avoir attrapé des grenouilles tard le soir. En voiture, ils me racontaient qu’au lit en pleine nuit, Ils ont entendu les bombes, ont dû fuir leur maison et se sont sauvés de justesse du pays par bateau. Je les voyais comme des super-héros, forts et aventureux.
À la fin de ma 10e année d’école, ma famille et moi sommes retournés au Vietnam, cet été-là. Le soir de notre arrivée, en circulant dans les rues et en passant devant les marchés et les maisonnettes, toutes les histoires de mes parents ont soudainement pris vie. En marchant dans les rues, je pensais que c’était vraiment formidable d’être là.
Pendant ma dernière semaine à l’école secondaire, j’aidais mes parents au travail. Je me souviens que toute ma famille était au magasin ce jour-là et que je travaillais à la caisse. J’ai entendu ma mère parler au téléphone et j’ai graduellement réalisé que cet appel me concernait. Soudain, elle m’a tendu le combiné. J’ai commencé à me demander de quoi il s’agissait. Je n’étais pas certaine si c’était une bonne ou une mauvaise chose. En répondant au téléphone, j’ai appris que j’étais choisie première de ma cohorte d’école secondaire. J’ai donc expliqué à mes parents ce qui m’arrivait. Ils m’ont dit : « Kathy, nous sommes si fiers de toi, tu est Vietnamienne et tu écris une page d’histoire qui rend honneur à tous les Vietnamiens ».
J’ai trouvé que c’était vraiment gentil.
Mais plus j’y réfléchis et plus je pense à comment mes parents ont dû se sentir en quittant leur pays et tous leurs biens pour une vie meilleure pour eux et pour les leurs. L’année suivante, en fréquentant l’université et en travaillant dans notre petit commerce avec toute ma famille autour de moi, je sentais que nous avions réussi.