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(Traduit d'anglais)
Je vis à St. John's de Terre Neuve depuis plus d'un an déjà, mais la vie que je menais en Chine me manque toujours. Je suis maintenant ce qu'on peut appeler une CFA (come from away) qui est venue de loin..
La fête du printemps approche et les Chinois se réunissent généralement en famille pour l'occasion. Quand j'étais petite, j'attendais un certain moment avant d'aller chez mes grands-parents pour leur faire le kowtow (geste de profond respect consistant à s'incliner devant eux) afin qu'ils me donnent de l'argent de poche à l'intérieur d'une enveloppe rouge. J'insistais toujours auprès de ma grand-mère pour qu'elle mette plus de pièces de monnaie dans les dumplings pour être sûre que je ne sois pas déçue de n'avoir trouvé aucune pièce de monnaie. Nous nous occupions généralement, mon père et moi, de préparer les pétards. Il aimait bien essayer de me rendre jaloux en prétendant avoir un dumplings avec une pièce de monnaie dans la bouche. La veille du dernier Nouvel An, j'étais assise devant mon ordinateur pour regarder ma mère préparer les dumplings avec ma grand-mère. J'aurais tellement aimé pouvoir être là avec eux!
Je suis venue au Canada dans le but de faire des études plus poussées. La génération de mes parents n'ayant pas vraiment eu la chance de poursuive des études supérieures, ceux-ci veulent aujourd'hui m'offrir une vie meilleure. Je devrai ensuite utiliser cette vie meilleure pour assurer à mon tour leur avenir. Un ou deux jours avant mon départ, ma mère avait commencé à angoisser et n'arrivait plus à bien dormir. Je lui ai dit que j'étais désolée d'aller si loin et elle m'a répondu que tout était déjà fait maintenant, qu'il n'y a plus de retour possible en arrière et que je devais partir.
Après 8 mois d'études, j'ai décidé de passer des travaux de cours à la rédaction d'une thèse. J'en ai parlé à la superviseure de mon amie et j'ai été acceptée. Au début, je ne savais pas du tout sur quel sujet porteraient mes recherches. Ma superviseure m'a demandé si j'avais l'intention de demeurer au Canada ou de retourner en Chine. Elle m'a dit que le sujet de ma thèse dépendra en fait du choix que je ferai après mes études. Elle m'a dit que si je voulais demeurer ici, je devais me concentrer sur les sujets qui sont propres au Canada et plus précisément, à Terre-Neuve.
J'ai finalement décidé que ma thèse porterait sur les nouveaux immigrants. Après avoir occupé quelques emplois de bénévolat, je me sentais prête à attaquer le sujet. Le soutien et l'aide fournis par les gens ont une grande influence sur la vie et le futur de ces nouveaux immigrants au Canada. Les aider à s'établir est quelque chose de vraiment important pour moi. Je devrai d'ailleurs bientôt le faire pour moi-même.