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(Traduit d'anglais)
Après avoir terminé ma thèse et les derniers examens de mon diplôme en biologie, j'ai commencé à me remettre en question. J'avais travaillé très dur, mais je ne savais plus où je m'en allais. J'avais perdu tout intérêt pour les choses qui normalement me stimulaient. J'avais besoin de changement.
J'ai alors décidé de chercher un emploi sur une ferme en Islande, car ce pays semblait pouvoir m'offrir l'isolement dont j'avais besoin. Je travaillais tous les jours avec des chevaux. Les chevaux sont capables de voir en vous, de percevoir vos émotions, et ils vous le démontreront par leurs comportements. Ils sont comme un miroir de l'âme. Leurs comportements me permettaient de toujours connaître mon état émotionnel et de savoir si j'étais sur la bonne voie.
Quand je suis revenue en Allemagne après un an, j'avais presque l'impression d'être sur une autre planète. Par comparaison à l'Islande, il y avait beaucoup de monde partout, tout était beaucoup plus agité. Je n'avais vraiment pas envie de reprendre ce style de vie et j'ai donc décidé de partir à nouveau. J'ai eu la chance d'obtenir un visa vacances-travail qui allait me permettre de vivre et de travailler au Canada pendant une année complète.
J'avais décidé de tenter de trouver du travail sur un bateau d'excursion d'observation des baleines. J'ai donc envoyé des courriels un peu au hasard à différents opérateurs canadiens de bateaux d'excursion. J'avais surtout reçu des refus et des « peut-être » quand Molly Bawn Whale and Puffin Tours m'a offert un emploi. J'allais passer l'été dans un endroit appelé Terre-Neuve dont je ne savais rien, seulement qu'il y avait des baleines et de gros chiens noirs velus.
L'emploi était parfait. Mes connaissances universitaires ont finalement pu me servir pour expliquer la vie marine aux passagers. J'ai eu de nombreux bons moments à bord. Je me souviendrai toujours de ce rorqual à bosse qui était tombé amoureux de notre bateau. Il avait décidé de nous suivre, du moins jusqu'à ce que tous les passagers soient montés sur le pont pour l'observer par-dessus les rampes, moment qu'il attendait pour souffler son haleine de poisson aux visages de tout le monde. Nous l'avons par la suite revu nageant autour de notre bateau. Cette fois, il m'a regardé dans les yeux et a commencé à émerger tout doucement de l'eau, levant son museau de plus en plus haut jusqu'à ce qu'il soit à un mètre de mon visage, distance qu'il gardera pendant un certain temps. J'ai vraiment eu le sentiment qu'il sondait mes émotions.
J'aimais chaque jour un peu plus Terre-Neuve, car j'avais pu y retrouver un sentiment perdu depuis longtemps dans mon pays d'origine, et j'ai donc décidé de m'y établir de façon permanente. J'ai eu beaucoup de chance en trouvant rapidement un employeur pour me parrainer, ce qui m'a permis devenir résidente permanente. Tout ce qui me manque maintenant pour que tout soit parfait est un petit lot de terre pour y faire pousser des légumes et d'avoir quelques poneys près de ma maison sur la mer.