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(Traduit d'anglais)
Quand j’avais 17 ans, je pratiquais la pêche d’hiver avec mon père. Nous pêchions le sandre canadien. En islandais, on disait « svartenpick », ce qui signifie doré noir. Un jour, j’ai dit à mon père : je participe à un tournoi, mais je vais simplement courir à la maison, jouer ma partie et revenir. Mon père n’a rien dit, mais après le match de curling, j’étais heureux de voir que papa était revenu à la maison. Il avait figuré que de courir était un peu trop.
En eau libre, nous pêchions à l’aide de filets pendant cinq jours puis, on devait les retirer, les traiter au « bluestone » (vitriol bleu) le vendredi soir, les étendre sur de grandes bobines et les faire sécher pour tuer les bactéries. Bien sûr, cela était très peu efficace car nous pouvions pêcher seulement cinq jours. En comparaison, aujourd’hui, les filets sont en nylon ou en plastique, et ils peuvent être laissés dans l’eau tout au long de la saison.
Après deux années de pêche d’hiver, j’ai décidé d’entrer dans le domaine de l’éducation et j’ai été directeur d’école secondaire pendant vingt-sept ans. Mais la pêche a toujours été dans mon sang et quand j’ai pris ma retraite, j’ai décidé de revenir sur le lac. J’ai commencé à pratiquer la pêche en tant qu’aide pour Helge Jones, un pêcheur à la retraite de Hekla et j’ai fait ça pendant environ deux ans. Puis, j’ai décidé d’acheter un quota, j’ai recruté mon épouse pour travailler à plein temps et mes trois fils comme aides. Aujourd’hui, un de mes trois fils travaille comme pêcheur à plein temps et les deux autres sont à temps partiel.
L’an dernier Ron et moi nous sommes bien sûr préparés dès le premier jour de la saison et sommes sortis le lendemain. Eh bien, il y avait un vent fort, venant de l’Est. Juste au moment où nous quittions le port, mon moteur est tombé en panne, et bien que nous avions une ancre sur le bateau, nous nous sommes très vite retrouvés sur les rochers.
Nous avons tout tenté pour déplacer l’esquif sur le côté, mais sans succès, et malheureusement, aucun autre pêcheur n’est venu. Les vagues se succédaient et passaient par-dessus bord. Enfin, un pêcheur est venu essayer de nous donner un coup de main. Il a été capable de s’accrocher, et Ron a réussi à sauter sur l’autre bateau. Moi, j’étais à l’arrière et tout à coup le bateau a chaviré et je me suis retrouvé en-dessous, ce qui n’était pas un problème parce que j’ai toujours été un excellent nageur. Les trois hommes ont pu me tirer sur le bateau et ils m’ont rapidement ramené au bord. Heureusement, l’ambulance était là et ils m’ont retiré tous mes vêtements et m’ont enveloppé dans des couvertures chaudes. Ils m’ont vite transporté vers l’hôpital, où toutes les quelques minutes, ils prenaient ma température rectale, et ce, jusqu’à environ 11 heures. À ce moment, l’infirmière est venue et m’a dit : « Je vais prendre la température de la façon habituelle ». Alors j’ai dit : « Vous voulez dire que ma température est de retour à la normale ? Et elle a dit oui. En fait, je joue au bridge à Selkirk, et dans l’après-midi même, j’ai pu aller jouer ma partie.
Pour moi, la pêche a énormément de points positifs : vous êtes votre propre patron, personne pour vous dire quoi faire, vous pouvez aller et venir comme il vous plaît et si vous êtes un bon joueur, c’est une belle vie. C’est une vie saine. Et l’air frais, il n’y a tout simplement rien de meilleur !