Longueur 0:03:34
(Traduit d'anglais)
Quand mon fils le plus jeune avait 5 ans, il m’a demandé : « Que fais-tu maman » ? Sur le coup je lui ai répondu : « Je suis une artiste » Il a alors affirmé : oui et tu es bonne.
Je suis née et j’ai grandi à Buenos Aires, et c’est là que mes capacités artistiques ont été nourries. Entre fonder une famille, trois congés de maternité et aider mon mari dans sa progression à devenir ingénieur mécanique, je suis parvenue à terminer mes études en beaux-arts, ma formation d’enseignante, et une grande expérience dans l’enseignement des arts visuels.
Un jour, mon mari arrive avec une belle possibilité d’emploi en Indonésie. J’étais en congé de maternité pour mon plus jeune enfant et nous avons quitté le pays pour un temps. À partir de ce moment, nous avons débuté notre histoire de famille nomade avec de très jeunes enfants qui changent d’école, d’amis, et de maisons, plusieurs fois. Beaucoup d’outils et de matériel d’artiste me suivaient. Plus nous voyagions, plus j’accumulais des images comme dans un étrange cahier à dessin mobile.
Sault-Sainte-Marie était un autre de ces endroits. Mon mari y est venu travailler à l’ouverture de l'usine de tubes en 2001, et quelques mois plus tard, nous l'avons rejoint. J’ai donc repoussé encore mon retour à l’enseignement dans mon pays et nous avons encore déménagé temporairement.
Nos enfants ont grandi très rapidement. Des relations et des plans mieux établis pour eux ont été nécessaires. À ce moment, j’ai laissé mon poste dans le monde de l’éducation de mon pays, terminant ma Maîtrise es Arts en lettres interdisciplinaires à L’Université Laurentienne, et mon mari a quitté son emploi dans une compagnie afin de démarrer sa propre affaire. C’est alors que notre vie d’immigrants au Canada a débuté.
Le cas de mon mari était plus facile. Dans mon cas, j’avais investi des années dans l’étude de l’anglais, en passant des tests d’habileté en anglais, de longues heures à essayer de rassembler toutes mes références et expériences d’enseignement , recherchant d’équivalences, des cours supplémentaires en éducation, parfois avec très peu d’espoir de trouver un emploi.
Mais je n’ai jamais laissé derrière mon espace artistique intérieur et extérieur, le traînant presque à travers les nouveaux espaces et nouveaux habitats. Cela m’aura pris plus de 10 ans. En septembre dernier, finalement, j’ai obtenu un emploi comme technicienne, l’expérience requise était une expérience artistique et une présence au travail et la capacité à démontrer ces habiletés. C’est tellement spécifique, cela semble créé pour moi. Cette partie de moi était naturelle, comme mes yeux ou mes mains, mes habiletés naturelles à travailler dans les arts m’ont ouvert la porte.