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(Traduit d'anglais)
J’ai grandi dans la capitale du Pérou. Quand j’étais petite, je regardais mes voisins qui vendaient toutes sortes de choses dans la rue pour faire vivre leur famille; mais, à cause de la pauvreté, l’avenir de leurs enfants demeurait incertain.
Mon père a toujours partagé ce qu’il avait, la nourriture, les livres, ses connaissances, avec tous ceux qui lui demandaient de l’aide. De lui, j’ai appris à partager et à être solidaire des autres.
J’ai eu la chance que mon père soit un professionnel et qu’il paie pour mes études universitaires et que ma mère m’ait appris à être une femme forte. Alors que je grandissais, nous avons pu habiter un meilleur quartier et fréquenter une meilleure école. Mais, j’ai appris que cela ne suffit pas pour être accepté. Une fois adulte, j’ai été témoin de discrimination contre les noirs et les amérindiens. Un jour, j’ai entendu des gens autour de moi dire que les chiens valaient mieux que les noirs. J’ai entendu des bavardages disant que la chose la plus importante était votre patronyme et l’endroit où vous êtes né. Je me disais : quels genres de propos tient-on dans mon dos ?
Mon mari travaillait pour une société canadienne d’ingénierie qui lui a offert un poste à Montréal. C’était le genre d’occasion que nous attendions. Une fois rendus à Montréal, j’ai complété mes études en français et ma fille a commencé sa deuxième année. J’étais surprise de la qualité des services publics et du fait que ceux-ci soient offerts à tout le monde sans discrimination. Je sais que tout le monde n’est pas égal, mais la loi est appliquée à tous avec équité. C’est le monde que je veux faire connaître à ma fille. Elle peut faire tout ce qu’elle veut sans avoir à subir des préjudices ou la violence qui existait dans mon pays.
Nous vivons maintenant à St. John's. Nous avons entrepris de nouveaux projets et nous avons de nouveaux buts. J’apprends l’anglais. J’ai créé une petite entreprise qui conçoit et vend des tricots. Et ma fille apprend la musique traditionnelle de Terre-Neuve. Tout le monde dit que le climat est rigoureux; ils n’ont jamais vécu à Montréal ! Les gens sont très amicaux, exactement comme dans les villages du Pérou. Ce n’est pas une grande ville, mais c’est un bon endroit pour élever des enfants.
Je n’oublierai jamais mon pays. J’y ai toujours ma famille et des amis. Je garde le Pérou dans mon cœur pour tout ce qu’il m’a donné. Mais j’admire et j’apprécie aussi le Canada parce que ce pays nous accueille chaleureusement, moi et ma famille, sans préjugés ou discrimination.