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(Traduit d'anglais)
Je me souviens encore du jour où j’ai reçu ma lettre d’admission de l’Université de Guelph. J’en avais les larmes aux yeux… je me suis levée de ma chaise et j’ai commencé à courir vers les membres de ma famille pour partager avec eux le fait qu’enfin, j’étais admise à l’université. J’avais toujours rêvé d’aller à l’université. Simplement parce que je devais me prouver envers les autres.
Quand j’étais petite, en Afghanistan, j’étais très timide et calme. Un jour, ma famille a dû quitter l’Afghanistan et nous sommes allés au Pakistan, en raison de la guerre. J’étais très triste car je perdais l’occasion de vivre dans mon propre pays. J’ai dû apprendre une nouvelle langue. Je me souviens que j’avais l’habitude de prêter attention aux expressions corporelles des autres afin de comprendre le sens des mots nouveaux. Ma nouvelle école avait des standards plus élevés. Et puisque je voulais être une bonne élève, je devais étudier toute la soirée et toute la journée pour être première de classe. Je suis devenue amie avec une autre fille de ma classe et on se lançait des défis l’une l’autre pour mieux réussir à l’école.
Peu de temps après, ma grand-mère nous a parrainés pour qu’on puisse déménager au Canada. La transition n’a pas été aussi simple que ça pour moi. Je devais recommencer du début. Les élèves de ma classe évitaient d’avoir une conversation avec moi ou m’ignoraient. Je me souviens encore de ce jour, c’était le midi, et le groupe de filles avec qui j’avais l’habitude de me tenir m’ont dit : « dégage de notre groupe, s’il-te-plaît. » J’ai été très affectée par leurs mots, parce que tout d’un coup, je n’avais plus d’amis. Lorsque je suis entrée dans la nouvelle école, j’ai senti à nouveau la discrimination. J’ai remarqué que je ne me faisais pas de nouveaux amis. J’ai essayé de me consacrer à mes études. J’avais l’habitude de demander de l’aide supplémentaire et je disais vouloir aller à l’université, mais on me disait que je devrais envisager le collège, plutôt que l’université.
J’ai commencé à faire du bénévolat pour Immigrant Services comme réceptionniste au poste d’accueil et les gens appréciaient vraiment mon travail. J’ai gagné le prix de la jeunesse multiculturelle. Quand j’ai reçu mon prix, j’étais très excitée. J’étais dans le journal et j’ai rendu ma famille très fière de moi. La même année, j’ai également remporté un prix d’Immigrant Services. J’ai décidé de ne plus écouter personne et j’ai fait ma demande d’admission à l’université et je l’ai eue. Le bénévolat a changé ma vie. Je suis devenue plus sociable, et j’ai voulu redonner à la collectivité. Actuellement, je suis étudiante à temps partiel à l’Université de Guelph et je travaille toujours au sein d’Immigrant Services de Guelph-Wellington pour aider d’autres nouveaux arrivants au pays. Aujourd’hui, je peux dire que je suis une fière Canadienne impliquée dans la communauté… et qui a beaucoup d’amis !