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(Traduit d'anglais)
Quand j’ai vu le docteur remuer la tête, je suis devenue totalement confuse et effrayée. Il m’a alors expliqué que je souffrais d’un paragangliome bilatéral nécessitant une grave opération chirurgicale. Je n’avais jamais été hospitalisée avant et je ne savais pas quoi faire ni qui pourrait veiller sur moi lorsque je ne pourrais plus rien faire par moi-même. Après avoir pris une profonde respiration, je me suis rappelée les moments difficiles que j’avais traversés autrefois.
Je me rappelle très clairement ce matin où mon père m’avait dit que je ne pourrais pas poursuivre mes études plus loin que la 8e année. Je ne pouvais pas compléter mes devoirs parce que nous n’avions pas assez d’argent pour payer le kérosène pour allumer les lampes. Je ne pouvais pas étudier dans le noir, alors, je me levais tôt le matin pour étudier à la lumière du jour. Mon père m’a appelée. Plongée dans mes études, je lui ai demandé d’attendre un moment. Stressé par des problèmes financiers, il a crié : « Pourquoi t’entêter ? Tu ne pourras même pas aller à l’école secondaire ». Ça coûtait l’équivalent de 1 dollars canadien pour payer les examens, et mon père ne l’avait pas. J’avais le cœur brisé.
Quand mon frère est revenu du collège, il m’a dit qu’il paierait le tarif à même sa bourse universitaire. C’est grâce à mon frère, à d’autres personnes et à ma propre ténacité que j’ai terminé mes études au Kenya et que je suis venue au Canada pour compléter mes études. J’ai d’abord été effrayée, dans ce nouveau pays, sans famille proche et sans amis. Durant la première année, j’ai perdu tout appui financier. J’ai craint mourir de faim et être sans abri. Mais, avec le temps, j’ai rencontré des gens qui m’ont invitée à faire partie de leur propre famille, et qui m’appellent maintenant leur fille élue, leur fille et leur sœur adoptive. C’est ainsi que durant mes opérations, incluant un cancer de la thyroïde et de la radiothérapie, mes amis et ma famille canadienne ont rendu mon expérience du cancer supportable.
Mon parcours d’immigrante ne s’est pas fait sans de nombreux défis, mais ceux-ci ont été des occasions d’apprentissage qui m’ont rendue plus forte. Aujourd’hui, j’ai un nouveau foyer et des gens que j’appelle mes frères et sœurs, mère et père canadiens. Je continue de poursuivre mes rêves à l’aide des autres et de mon propre travail acharné.