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(Traduit d'anglais)
Quand Israël a attaqué le peuple de la Palestine, ils ont pris la ville de mes parents en premier. S’ils ne partaient pas, ils seraient tués. Juste au moment où mes parents allaient traverser la frontière, mon père reçut un coup de feu dans la jambe. Une organisation les aida à traverser la frontière vers l’Iraq. Ils ont la même langue, la même religion, mais ils ont des coutumes et des accents différents; mes parents devaient commencer une nouvelle vie. Ils avaient tout perdu en Palestine.
Je suis né en Iraq et j’ai quatre sœurs et sept frères. La vie était merveilleuse pour moi entouré de toute ma famille. Nous n’avions pas de citoyenneté, mais le gouvernement nous aidait à vivre, travailler et étudier. Nous nous sentions chez nous. Mais, nos papiers disaient toujours que nous étions des Palestiniens d’Iraq, alors quand l’Iraq fut détruit par l’Amérique durant la guerre, aucun autre pays ne voulait nous accepter. Après la chute de Bagdad, la Jordanie ouvrit ses frontières. J’étais célibataire et je pouvais me déplacer rapidement. Dix jours plus tard, la frontière se referma.
Je fus surpris lorsque je vis le camp. Pas de verdure, pas d’électricité, juste une tente après l’autre. Tout est poussière, dans vos yeux, dans votre bouche. C’était loin de la ville et nous n’avions le droit ni de sortir du camp, ni de travailler. Cela ressemblait à une prison. Si vous deviez aller à l’hôpital, la police vous y amènerait puis vous ramènerait. Dans le camp, des gens mouraient de morsures de serpent ou de scorpion ou de l’incendie d’une tente. Au Canada, les gens qui veulent se payer du bon temps partent avec leur famille et leurs amis pour camper. Mais dans le camp, votre maison était une tente. S’il pleuvait, s’il y avait une tempête, notre foyer était détruit. Il nous fallait le reconstruire. Nous n’étions pas en sécurité dans le camp, mais c’était tout de même moins risqué que de retourner à la guerre.
Durant deux ans, nous avons demandé aux Nations-Unies de comprendre le peuple palestinien. Des milliers de personnes du camp retournèrent en Iraq. Ils préféraient mourir en Iraq que de mourir dans le désert en attente d’un statut de réfugié. Il ne restait plus que 150 d’entre nous dans le camp. Finalement, pour la première fois de l’histoire, les Palestiniens furent acceptés comme réfugiés. Par la suite, tous les pays commencèrent à nous rencontrer, à nous écouter, à comprendre que nous ne sommes coupables de rien, nous sommes simplement des humains. Nous avons besoin de paix et de sécurité. L’un de ces pays était le Canada. J’ai eu la chance d’y être accepté. Il m’a reçu et j’y ai trouvé une nouvelle patrie.
Le premier endroit où je suis arrivé a été Saint-John de Terre Neuve. L’Association pour les nouveaux Canadiens m’a accueilli, m’a réconforté et aidé à obtenir des papiers. Vous savez, lorsque vous arrivez à un nouvel endroit, si les gens vous aident, si les gens sont amicaux avec vous, s’ils vous acceptent comme vous êtes, que vous faites partie de leur famille, vous avez l’impression de ne pas avoir changé de pays, mais d’être parvenu à la maison.