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(Traduit d'anglais)
Peut-être que le fait de grandir dans un mode de vie militaire m’a donné le courage d’affronter les nouveaux environnements et un esprit d’aventure pour explorer le monde. Et pourtant, jamais dans mes rêves les plus fous je n’aurais imaginé qu’un jour je voyagerais toute seul à travers le monde.
Mais les circonstances ont fait qu’après un mariage brisé et la perte de mes parents, j’avais très peu d’espoir d’avoir une bonne vie en Inde, en tant que femme célibataire. J’ai donc décidé de faire une demande pour immigrer au Canada.
C’était une très grosse étape, parce que j’avais mené une vie recluse et jamais je ne m’étais aventurée seule. Et voilà que je m’embarquais dans une vie totalement nouvelle, dans un pays étranger et sans personne à mes côtés. Quand j’ai atterri à Toronto, j’étais sans emploi, sans argent, sans ami ou famille. La seule chose que j’avais, c’était ma formation. Mais j’ai vite réalisé que même cela n’avait aucune valeur à moins que ce ne soit validé comme étant conforme aux normes canadiennes. C’était très difficile de survivre avec des petits boulots et de s’adapter au froid : même marcher et conduire sur la glace et la neige étaient des défis.
Mes diplômes ont été évalués selon les normes canadiennes et j’ai soumis mon cv pour des emplois tous les jours. J’ai finalement eu ma chance : un emploi dans la lointaine Nouvelle-Écosse. Puis, j’ai commencé à communiquer avec des collègues. J’ai participé à la Journée internationale du collège puis au Festival des tulipes, et ma photo s’est retrouvée dans les journaux locaux et beaucoup de gens se sont mis à me connaître. Lors d’une fête, j’ai rencontré une artiste très célèbre dénommée Joy Laking. Elle m'a invitée chez elle et m’a montré sa galerie. Imaginez un peu : je ne suis personne, et ils m’ouvrent leurs cœurs et leurs maisons.
Tout cela a aussi ouvert la voie à d’autres emplois, mais ils étaient temporaires et j’étais constamment en mouvement. Cela m’a donné une chance de voir et de comprendre les différentes régions du Canada, mais à chaque fois que je déménageais, je devais me refaire des amis. Il m’est souvent arrivé de vivre dans des endroits éloignés où il n’y avait aucun immigrant à des milles à la ronde. Quand j’entrais dans le centre commercial dans le nord de l’Ontario… J’étais la seule personne au visage brun et les gens me regardaient. Mon ami(e) au travail m’a présenté à un vieux couple qui m’a invitée chez eux. Quand ils ont su que je n’avais plus de parents, ils m’ont traitée comme leur fille.
À chaque endroit où je suis allée, je me suis mélangée avec la population locale, je me suis portée volontaire pour différentes causes... et j’ai expérimenté des activités totalement nouvelles. Maintenant, que j’ai un emploi stable et ma propre maison, je peux aller de l’avant et rêver.