Longueur 0:03:23
(Traduit d'anglais)
Lorsque j’ai grandi, je pensais que le Canada était l’endroit le plus ennuyeux du monde. C’était alors tellement « blanc » et anglophone. Mais des membres de ma famille travaillaient dans des contrées que je trouvais exotiques et ils me racontaient leurs aventures. Quand j’ai obtenu mon diplôme universitaire, je n’ai pas réussi à décider ce que je voulais faire. Mais je savais que je voulais me trouver en plein cœur de l’action.
J’ai trouvé un emploi pour enseigner l’anglais langue seconde au Japon, et durant six mois, j’ai vécu à Tokyo et j’ai appris le japonais. Au collège, j’avais appris le latin, le français, l’allemand et l’espagnol. Même si j’avais de très bonnes notes, j’estimais avoir échoué à apprendre ces langues, parce que je ne pouvais pas vraiment les parler avec qui que ce soit. Mais au Japon, j’ai découvert que j’adorais apprendre la langue. Je l’entendais partout autour de moi et j’étais plongée dans la vie japonaise, et j’ai appris vite à me débrouiller dans toutes sortes de situations de plus en plus complexes.
Puis, j’ai enseigné l’anglais aux adultes à Kobe durant trois ans. J’ai d’abord été terrifiée. J’avais reçu quelques cours sommaires sur la façon d’enseigner l’anglais langue seconde, mais en fait, je ne savais pas comment faire. Le style des classes japonaises était tellement formel que j’étais convaincue que les étudiants n’apprenaient pas vraiment l’anglais. Mais dès que les étudiants m’ont accueilli dans leurs clubs, l’apprentissage a commencé vraiment pour nous tous. Nous nous retrouvions presque tous les jours pour pratiquer l’anglais de façon informelle, en mangeant, en cuisinant, en allant à la plage, en faisant des randonnées ou en allant au théâtre. Un soir, nous avons commencé à parler d’une élection prochaine. Nous discutions sans fin de ce qui arrivait, de ce que nous en pensions histoire de savoir si l’Amérique du nord et le Japon étaient semblables ou différents.
Quand je suis revenue au Canada, en 1968, le choc culturel a été difficile pour moi; j’avais changé, et Toronto aussi. Les immigrants affluaient au Canada, alors j’ai trouvé un emploi comme enseignante d’anglais langue seconde dans un nouveau programme gouvernemental. Nous apprenions tous les uns des autres, tout en nous battant avec la grammaire anglaise.
Plusieurs étudiants étaient très éduqués et provenaient de milieux urbains, mais j’ai aussi rencontré des gens ayant peu d’éducation formelle et peu familiers avec les villes. À tour de rôle, mes étudiants m’amenaient dans leurs restaurants favoris, parfois de simples comptoirs à travers un mur, qui servaient les spécialités de leur pays. J’ai exploré les quartiers ethniques et j’ai découvert les obstacles que mes étudiants devaient affronter, y compris la discrimination à l’emploi et pour les services.
Comme j’aimais tellement ce travail, j’ai aidé à créer un nouvel organisme, TESL Ontario, pour soutenir l’enseignement de l’ALS et promouvoir un traitement équitable pour les immigrants. Je savais que j’avais trouvé ma nouvelle vie. J’ai continué depuis à travailler en appui aux immigrants.