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(Traduit d'anglais)
Depuis ma venue au Canada, j’ai toujours vraiment admiré la beauté des édifices et j’ai toujours cultivé l’espoir de devenir quelque chose comme un architecte. Je me rappelle avoir été au sommet des tours jumelles quand j’étais petit. Je ressentais dans mes jambes la plus curieuse des sensations. Elles picotaient; tout mon corps me disait : « fiche le camp de cet endroit, et vite. » Mais en réalité, je n’avais pas peur des hauteurs. J’étais inspiré par le fait que, même après leur mort, les gens qui ont conçu ces édifices continuent de susciter chez les autres des sensations ou des pensées aussi inexplicables. Je n’étais pas sûr des études que je devrais effectuer pour exercer une telle profession, notamment parce que le chemin pour y parvenir n’était pas vraiment clair pour mes parents et moi.
Il y a longtemps, ma mère m’avait dit à la blague qu’étant l’aîné des enfants, j’étais en fait le mannequin pour essais de collisions de la famille. J’étais toujours le premier à affronter certaines situations, et ma famille apprenait de mon expérience et en tirait des leçons pour mon petit frère et ma petite sœur. Et c’est vrai, j’avais raté plusieurs occasions, comme les programmes d’immersion en langue française ou du baccalauréat international (BI), simplement parce qu’à titre de nouveaux venus, nous ne les connaissions pas.
J’ai même dû effectuer une année supplémentaire au collégial pour suivre les cours requis pour être admis à l’université. Mais jusqu’ici, il semble que j’aie eu de la chance, car je suis parvenu à faire ce qu’il fallait pour progresser.
Aujourd’hui, je me retrouve dans la même situation; décider quoi faire après l’université n’est pas aussi facile que de décider quels cours suivre au collège. C’est une idée un peu effrayante qu’il soit possible que je ne sois pas aussi chanceux cette fois-ci et que je commette une erreur irréversible.
Mais, peut-être était-ce ce défi du chef de file qui m’a permis d’être si apte à choisir ma voie. D’ailleurs, peut-être, après tout, n’étais-je pas un chef de file ?
Peut-être que ce n’est là que l’essence même de la vie que tout choix comporte un risque et qu’il demeure toujours une part d’incertitude.
Mais il y aura toujours une chose claire sur laquelle je peux compter : ma famille sera toujours là, même si je frappe un mur.